LA SUSPENSION DE L'EMPRUNT OBLIGATAIRE DE LA MAIRIE DE DAKAR N'EST PAS "POLITIQUE"
MAHAMMED DIONNE

Dakar, 12 mars (APS) - La suspension de l'emprunt obligataire de 20 milliards de francs CFA prévu par la mairie de Dakar n'est pas d'ordre "politique", elle s'explique par des raisons "techniques", a précisé jeudi le Premier ministre Mahammed Dionne.
"Concernant l’emprunt de la Ville de Dakar, on parle de dossier politique. Non, c’est un dossier technique", a-t-il dit en répondant aux "questions d’actualité" des députés, à l’Assemblée nationale.
En 2014, le conseil municipal de Dakar a autorisé la mairie de lancer un emprunt obligataire de 20 milliards de francs CFA sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dans le but de trouver de l'argent pour financer des infrastructures.
"L’endettement (…) nécessite un regard extrêmement exhaustif", a souligné M. Dionne, ajoutant que l’opération a été suspendue, en attendant de savoir si la mairie de Dakar "peut supporter un endettement supplémentaire de 20 milliards de francs CFA".
Le 19 février dernier, la mairie Dakar s’apprêtait à lancer l’emprunt obligataire de 20 milliards pour une durée de sept ans.
Mais le gouvernement du Sénégal a émis un avis de non-objection deux jours avant le lancement de l’emprunt. Cette décision a mis l'organe de régulation des marchés financiers de l'UEMOA dans l'obligation de suspendre le lancement de l'emprunt.
"Il y a un ordonnateur unique du Budget national, c’est le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. C’est lui qui a la signature de l’Etat en matière de finances publiques. Il va donner une garantie à hauteur de 10 milliards de francs CFA, parce qu’il est sollicité pour 50% de l’emprunt. Avant de la donner, il doit évaluer la dette actuelle du bénéficiaire", la mairie de Dakar en l'occurrence, a expliqué le Premier ministre.
Selon Mahammed Dionne, "les avances" faites par l’Etat à la mairie de Dakar s’élèvent à 12,3 milliards de francs CFA. Et la dette à payer par cette collectivité locale aux banques s’élève à 19,7 milliards de francs CFA, a-t-il indiqué.
Le gouvernement a demandé au ministre de l’Economie, des Finances et du Plan de traiter ce dossier "professionnellement" et en tant que "technicien, de concert avec ses services", a ajouté M. Dionne.
"S’il (le ministre des Finances) voit que les choses avancent, il donnera la signature de l’Etat", en vue de la levée de la suspension de l'opération, a assuré le chef du gouvernement.
"Oui aux financements innovants ! Mais dans la transparence", a-t-il ensuite lancé.