EN COULISSES : ENQUETE DE CE VENDREDI

RECOURS : La Cour suprême désavoue Karim et Habré
Dans leur bras de fer contre la Crei, les avocats de Karim Wade viennent de perdre une nouvelle manche. En effet, la Cour suprême a déclaré irrecevable la requête portant annulation du réquisitoire introductif du procureur spécial. Les conseils du fils de l’ex-président Wade avaient introduit un recours pour excès et abus de pouvoir. Pour la défense, l’ex-procureur spécial Alioune Ndao n’avait pas les prérogatives pour faire ce réquisitoire mais plutôt le parquet général étant donné que Karim Wade est justiciable devant la Haute cour de justice. Il s’y ajoute que l’ex-ministre est poursuivi sur la base d’une loi qui a été abrogée. L’avocat général n’est pas du même avis et a demandé que la requête qui remet en cause le principe de la séparation des pouvoirs, soit rejetée. Ce que la Cour a fait. Il n’y a pas que la requête de Karim Wade qui a été déclarée irrecevable par la Cour suprême. Celle de Hissein Habré l’a été aussi. Les conseils de l’ex-président tchadien avaient attaqué le décret portant création des Chambres africaines extraordinaires (CAE). Mes Ibrahima Diawara et François Serre ont estimé que le décret est illégal dans la mesure où il a été pris le 30 janvier 2013 or l’accord de l’Union africaine portant création des CAE a été signé plus tard, le 4 février 2013. Ils considèrent que le décret n’a pas de base légale dans la mesure où l’accord n’était pas entré en vigueur. Il s’y ajoute que la défense trouve qu’il y a une violation de la loi en ce sens que les magistrats des CAE n’ont pas été nommés par le Conseil supérieur de la magistrature. Le procureur général Ousmane Diagne a estimé que même s’il y a une violation de la loi portant la nomination des magistrats, la requête n’est pas fondée.
TROUBLE D’AUDIENCE
On a frôlé hier la “jurisprudence” Moise Rampino, nom du jeune Karimiste condamné à deux ans de prison ferme lors du 2ème jour du procès de Karim Wade pour trouble d’audience. En fait, lorsque Pape Alboury Ndao faisait face au tribunal correctionnel de Dakar pour répondre du délit de faux dont l’accuse Karim Wade, un jeune homme a crié : “C'est faux !” Séance tenante, il a été arrêté et conduit au poste pour trouble d'audience. Il a fini par bénéficier de l'indulgence du président. Attrait à la barre à la fin de l'audience, Babacar Guèye, 21 ans, a dit qu'il ignorait ce qui l'avait poussé à agir de la sorte. “Est-ce vous savez que cela peut vous coûter la prison?” lui a demandé le président. Comme toute réponse, Babacar a répondu au juge que son acte s’explique par le “trop d’estime” qu’il a pour Karim Wade.
CONSEIL DES MINISTRES DÉLOCALISÉ
A l’occasion des conseils des ministres délocalisés, le président de la République a toujours promis d’importantes sommes d’argent pour le financement de projets dans les régions. Hier, lors de son passage à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions d’actualité, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne a été interpellé par le député Sira Ndiaye sur le niveau de mise en oeuvre des engagements pris par le chef de l’Etat. De l’avis du Pm, le gouvernement a, sur un tableau détaillé, l’ensemble des engagements pris par le chef de l’Etat et leur état d’avancement. Dans une ville comme Saint-Louis, où les engagements du président Macky Sall étaient de 306,728 milliards, le niveau d’exécution total est de 158 milliards, soit 52%. Ce taux est de 14% à Kédougou car, “cette région a été la dernière à être visitée”. Ce taux d’exécution est toujours de 38% à Kaolack, 35% pour Ziguinchor, 28% pour Diourbel, 46% pour Louga, 159% pour Matam, c’est-à-dire plus que ce qui a été prévu, 70% pour Kédougou et 43% pour Tambacounda.
SORTIE DE FÉLIX PAGANON
Restons toujours avec le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne. C’est pour dire qu’il n’a pas voulu trop polémiquer sur la récente sortie de Jean Félix Paganon. “Le gouvernement, on ne l’a pas entendu quand il y a eu un appel à l’ingérence. On ne l’entendra pas aussi quand il y a eu ce que vous appelez ingérence”, a répondu de manière sèche le chef du gouvernement. “Qui a écrit à la France, à Barack Obama pour qu’ils se prononcent sur cette affaire ? se demande M. Dionne. Ainsi, il invite les libéraux à être conséquents et à faire confiance à la justice sénégalaise.
ME EL HADJ DIOUF
Le député Me El Hadj Diouf s’est encore illustré à l’Assemblée nationale. L’avocat qui faisait partie de la liste des 14 députés qui devaient interpeller le Premier ministre sur certaines questions d’actualité, n’a pas manqué d’attaquer à nouveau le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse. Pourtant, ces deux personnalités ont été ensemble lors de la campagne pour la présidentielle de 2012 dans Benno Siggil Senegaal. Mais comme toujours, Me El Hadj Diouf s’est fait un malin plaisir à railler Moustapha Niasse. D’après l’avocat, le chef de l’Etat travaille, le gouvernement travaille, le ministère de l’intérieur travaille…. Mais l’Assemblée nationale est la seule institution qui ne marche pas dans ce pays. L’avocat de l’Etat dans le dossier Karim Wade de se poser aussi la question de savoir qui sur la prochaine liste dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Car aux yeux de Me El hadji Diouf, plusieurs milliardaires dans ce pays doivent s’expliquer sur l’origine de leurs biens.
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
La crise que traverse l’enseignement supérieur avec la grève du SAES le syndicat le plus représentatif, va bientôt être résolue. L’assurance est du Premier ministre. A l’en croire, le gouvernement est sur la bonne voie afin de trouver une solution pour trouver une entente avec les syndicalistes. Et sur l’ensemble des points de revendication, un accord a été trouvé sauf sur celui relatif à la nomination des membres du conseil d’administration des universités. Sur ce chapitre, Mahammad Boun Abdallah Dionne se veut optimiste. D’ailleurs il estime qu’une solution pourrait être même trouvée aujourd’hui, à l’occasion de la rencontre entre les syndicats et le ministère de la Fonction publique. “Le gouvernement a bon espoir que des solutions vont être trouvées, renchérit le ministre de l’Enseignement supérieur Mary Teuw Niane.
SÉNÉGAL AIRLINES
L’autre question d’actualité sur laquelle les députés ont interpellé le gouvernement est la situation délétère à Sénégal Airlines et la décision de South African Airlines de réduire ses lignes au Sénégal. Sénégal Airlines traverse des difficultés, reconnaît le ministre du Tourisme et des Transports aériens. Mais selon toujours Abdoulaye Diouf Sarr, la Compagnie a été montée avec beaucoup de difficultés et a aujourd’hui 45 milliards de dette. Pour la compagnie sud-africaine, elle ne quitte pas le Sénégal mais elle est tout simplement en train de se restructurer. Dans ce plan de restructuration, dit-il, il a supprimé la ligne de Pékin ainsi que la ligne de Bombay. “C’est un problème global de la compagnie qui organise un plan de sauvetage”, explique le maire de Yoff.
AÏDA MBODJ
Les langues commencent à se délier au Parti démocratique sénégalais (PDS) après l’appel à candidature lancé par la formation libérale. Aujourd’hui, c’est Mme Aïda Mbodj, membre du Comité directeur, qui s’entretient avec la presse. Le sujet porte sur ledit appel qui est en train de diviser le Pds à cause de la volonté affichée par Me Wade de désigner son fils Karim Wade comme le candidat du parti en 2017.
KARIM
Avec la détention en prison de Karim Wade, Aïda Ndiongue, Abdoul Aziz Diop et tout dernièrement de Mamadou Lamine Massaly, Woré Sarr considère que le Sénégal est aujourd’hui un pays de non-droit. Et elle n’a pas manqué d’interpeller le gouvernement sur la situation de ces membres du Pds. Réponse du gouvernement : Mamadou Lamine Massaly est dans une “situation de flagrant délit”, précise le ministre de l’Intérieur, qui assure l’intérim du garde des sceaux absent. Selon Abdoulaye Daouda Diallo, le dossier de Massaly est transmis à la Cour d’appel et les juges attendent le retour pour fixer l’audience. Quant à Karim Wade, le fils de l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade, son verdict est prévu le 23 mars prochain. “Il appartient au juge et au seul juge de prononcer la sentence”, dit-il pour couper court à la polémique enclenchée suite à la sortie de Félix Paganon l’ambassadeur de France au Sénégal.
CADRES LIBÉRAUX
La sortie de Paganon fait toujours des vagues. L’ex-président du Sénégal subit les contrecoups de son courage politique vis-à-vis de la France. C’est la conviction de la fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) après les propos de l’ambassadeur de l’Hexagone à Dakar. “Jean Felix Paganon est en mission commandée au Sénégal pour parachever le complot ourdi par certains milieux français contre Abdoulaye Wade, sa famille politique et biologique avec la complicité de certains mercenaires économique comme Vincent Bolloré et Youssou Ndour”, dénonce un communiqué de cette structure parvenue à notre rédaction. Les libéraux estiment que Me Wade paie pour son changement de cap politique en déphasage avec les intérêts de la France comme la rupture du monopole français dans certains secteurs de l’économie sénégalaise; le départ de l’armée française ; l’opposition aux APE ; la demande de rapatriement des réserves nationales détenus par le Trésor français...