LE SIENS CRIE SON DESARROI ET BANDE LES MUSCLES
DEUX MOIS APRES LA SIGNATURE DU PROTOCOLE D’ACCORD AVEC L’ETAT

Les inspecteurs de l’éducation sont en colère contre les autorités de l’Etat. Car deux mois après avoir signé un protocole d’accord avec l’Etat, ils attendent toujours la suite. Plongés dans le désarroi, ils menacent de passer à la vitesse supérieure.
Le Syndicat des inspectrices et inspecteurs du Sénégal (Siens), est monté au créneau ce samedi pour dénoncer les lenteurs notées dans le traitement de son dossier par l’Etat. Cela, deux mois après la signature d’un protocole d’accord avec le gouvernement pour mettre un terme à un long mouvement d’humeur. Dès lors, heurtés par cette situation, les inspecteurs alertent le gouvernement et menace de réagir.
«Les négociations avec l’Etat sont très mal parties ? Parce que cela fait trois mois que le protocole d’accord a été signé et il n’y a pas eu d’avancées», a déploré le Secrétaire général du Siens, Samba Diakhaté, tout en indiquant que «le système est dans le désarroi, parce que des négociations ont été suivies concernant la réflexion sur les districts. Mais concernant les autres questions, notamment la rémunération des agents de la Fonction publique, la révision des textes, la question des reclassements, des choses préjudiciables au système, c’est des simulacres».
Et face à cette situation, le bureau national du Siens tient à alerter l’opinion, tout en espérant que le gouvernement, à travers le comité de suivi des accords, va respecter ses engagements. «Après tout, le gouvernement avait dit qu’il ne signera plus d’accords qu’il ne pourra pas respecter. Mais nous constatons que le gouvernement n’est pas disposé à prendre en charge les mesures décidées suites aux revendications des syndicats», a-t-il fustigé, en avertissant que le Siens ne répondra de rien pour obtenir gain de cause.
Un problème d’interlocuteurs crédibles se posant face au gouvernement pour des négociations et pour la prise en charge des préoccupations de l’heure, M. Diakhaté a estimé qu’«il faut que toutes les parties soient mieux organisées. Il faut une formule qui devra permettre à l’Etat d’avoir des interlocuteurs crédibles. Cela n’a pas permis au gouvernement de prendre en charge jusqu’à présent les problèmes de l’heure comme la logistique avec les voitures de service prévues, le reclassement et les avancements des enseignants».
Et face à cette situation, le bureau national du Siens a exprimé «toute sa solidarité aux camarades travailleurs évoluant dans les différents sous-secteurs de l’éducation». Il a aussi réaffirmé sa «préoccupation constante pour une amélioration de leurs conditions de travail». Non sans manquer d’«exiger le respect des engagements publics (protocoles d’accords signés avec les organisations professionnelles)».
Le Siens recommande, en outre, «d’ériger en règle la culture de la concertation permanente, consubstantielle au paradigme de la reddition des comptes et à tout processus de réforme». Il dénonce aussi «les linéaments d’un regain de tension précipité par une mauvaise volonté du gouvernement notée dans le suivi du protocole d’accord signé depuis le 30 décembre 2014 avec le syndicat». Par conséquent, «le Siens invite les camarades de toutes les sections à rester vigilants et à se mobiliser autour des enjeux futurs pour le respect et la sauvegarde de l’école sénégalaise».