LES CONSOMMATEURS INTERPELLENT L’ETAT
CONTRE TOUTE HAUSSE DU PRIX DU PAIN

Les consommateurs ne sont pas prêts à accepter une hausse du prix du pain ou une réduction du poids de la baguette. C’est pourquoi ils interpellent l’Etat et attendent que des mesures fermes soient prises pour barrer la route aux boulangers.
«L’Etat doit nous aider à maintenir stables le prix du pain et le poids de la baguette. Nous ne comprenons point, pourquoi, la farine ne peut pas avoir un prix fixe. A chaque fois qu’on espère avoir retrouvé la stabilité, on nous perturbe avec des hausses interminables. Je regrette, mais, nous n’en pouvons plus. Il faut qu’ils respectent les consommateurs», fulmine Awa Diouf, croisée à Sandaga.
Elle est d’autant plus courroucée par la simple idée de hausse du prix du pain, parce «la situation est si difficile dans ce pays que, certains n’ont que le pain pour manger, si on se met à jouer avec son prix, on leur complique davantage la vie».
Agent marketing dans une entreprise de vente de produits informatiques, Mariama Diallo ne dit pas le contraire. «La vie est chère et les Sénégalais vivent péniblement. Ils ont plus besoin de baisse que de hausse des prix des denrées» affirme-t-elle.
Dénonçant la passivité des populations, elle les invite à «réagir pour dire non aux autorités et aux boulangers pour ne pas être pris au dépourvu». Parce qu’estime-t-elle, «ce qu’ils nous font supporter n’est pas du tout normal».
La fédération nationale des boulangers entend réagir ultérieurement
Prendre le temps d’avoir toutes les informations sur ce qui explique cette évolution du prix de la farine avant de réagir, telle est l’attitude que la fédération nationale des boulangers du Séné- gal compte adopter. «L’effet de la concurrence peut être la raison.
Il y a trois nouvelles industries qui s’ajoutent au quatre qui étaient là. Aujourd’hui, il y a au Sénégal sept industries de fabrication de farine. Donc, nous ne maîtrisons pas encore comment ce qui se passe est arrivé sur le marché», avoue impuissant Alioune Thiam, vice-président de la Fnbs.
Il précise toutefois que, «le prix de la farine a été homologuée depuis février 2013. Il y avait un arrêté qui détermine la procédure de hausse. Et, pour qu’il y ait hausse, les industriels doivent se réunir pour introduire une demande de hausse au Ministre du Commerce.
Ils doivent donner les raisons ou motivations de la hausse. Ce dernier, prend le temps d’étudier la demande. S’il ne donne pas de réponse au bout d’un mois, les meuniers peuvent augmenter de moitié les prix.
Et, au bout de deux mois sans réponse, ils peuvent passer à l’augmentation proprement dite». Doutant qu’un tel procédé a été fait, il indique : «Il n’y a pas encore de position officielle du gouvernement, prouvant sa saisine par les industriels. Je ne suis pas aussi, sûr que la procédure ait été respectée.
Le marché se comporte de manière différente». Toutes choses qui font que, il annonce qu’ils vont se réunir dans les prochains jours, pour se prononcer de manière plus large sur cette question.
OUMAR DIALLO, DIRECTEUR DU COMMERCE INTERIEUR
«Il ne peut y avoir une augmentation du prix du pain, les prix sont fixés entre 17 000 et 18 000 F cfa»
Le fait d’acheter le sac de la farine 4 000 francs plus cher ne permet nullement aux boulangers d’augmenter le plus petit centime sur le prix de pain. Pour la bonne et simple raison que, cette hausse ne dépasse pas le seuil fixé par les autorités.
Cette précision est du Directeur du Commerce inté- rieur, Oumar Diallo qui vient couper court à toute polémique. «Il ne peut jamais avoir une augmentation du prix du pain. Parce que tout simplement, les prix boulangers étaient fixés entre 17 000 F cfa et 18 000 F cfa.
Et jusqu’à maintenant, aucun boulanger n’achète le sac de la farine à plus de 18 000 F cfa », a tranché le chef de service du commerce de la région de Dakar, Oumar Diallo. Ainsi, il signale que, tant que le prix ne dépasse pas 18 000 F cfa, le prix homologué du sac de farine, il ne peut y avoir de hausse.
L’homologation a été faite, par arrêté 08261 du 19 mai 2014, lors du conseil national de la consommation du 19 mai 2014. « Entre temps, l’offre des meuniers devient supérieure à la demande.
Du coup, la concurrence sur le marché s’installe et pousse les meuniers à offrir des prix allant jusqu’à 14 000 F cfa. Mais, ces derniers ont peut être réalisé qu’ils vendaient à perte. Donc, obligés de réajuster, c’est pourquoi, ils constatent la montée des prix qui respectent toujours la grille tarifaire », a clarifié Oumar Diallo.
Les meuniers, dira-t-il, n’ont pas encore besoin d’adresser de correspondances à qui que ce soit, pour demander une hausse des prix. «Les 18 000 F cfa restent le prix conforme aux cours mondiaux.
Si les meuniers veulent aller au-delà des 18 000 F cfa fixés, là ils auraient besoin d’adresser une demande au Ministère du Commerce, avant de passer à l’acte. Maintenant, ils sont dans les limites des prix fixé», relève-t-il.