LA GENDARMERIE DÉMANTÈLE UNE BANDE DE FAUSSAIRES
ESCROQUERIE À GRAND MBAO
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La traque aux délinquants s’intensifie dans le secteur de compétence des pandores de la zone franche industrielle de Mbao. Depuis l’installation du nouveau commandant de brigade, Khota Diop, adjudant-chef, les malfaiteurs tombent dans la nasse des hommes en bleu comme des mouches. Un réseau de falsificateurs et de truands a été écroué par les gendarmes.
Quatre individus ont été défé- rés, au parquet par la brigade de gendarmerie de zone franche industrielle, puis placés sous mandat de dépôt pour escroquerie portant sur un véhicule, complicité d’escroquerie, faux et usage de faux sur document administratif. Les mis en cause ont comploté et joué un mauvais coup à une émigrée d’origine gambienne.
La dame Adama J. a acheté une fourgonnette remplie de pièces détachées à 4 millions de francs en France, et demande au commerçant Mor N. de lui acheminer le véhicule en Gambie.
Le commerçant embarque la fourgonnette et prend la direction de la Gambie. Mais, arrivé au Maroc, il se heurte à des difficultés liées aux paperasses du camion par les services de sécurité marocaine qui immobilisent la fourgonnette. Le convoyeur abandonne alors le véhicule sur place et poursuit son trajet.
Au Sénégal, il est vite interpellé et placé sous mandat de dépôt à la prison de la région de Louga pour des faits délictuels. Informé des démêlés judiciaires de son ami Mor, Aliou T, se disant transitaire, prend le relais, obtient l’autorisation des services de sécurité marocaine et conduit la fourgonnette jusqu’à la frontière sénégalo-mauritanienne.
Là, le transitaire indique être confronté à des difficultés financières et sollicite l’appui de son compagnon de route, Modou D, qui prête une forte somme d’argent au transitaire Aliou. Celui-ci règle ses problèmes financiers et prend l’engagement de rembourser l’intégralité de l’argent emprunté dès la vente de la fourgonnette.
Il informe au télé- phone l’oncle de leur compagnon emprisonné (Mor N), Maloume D, et se rend à son domicile sis au quartier Gorbel dans la région de Louga. Ils débarquent les pièces détachées contenues dans la fourgonnette chez le vieux Maloume D et prennent la route de la cité religieuse de Touba. A la ville sainte, ils trouvent un certain Khadim S. et lui confient la vente du camion.
Le nommé Khadim trouve un acquéreur du nom de Bass S, par le biais de son ami Serigne S, avec lequel il marchande et tombe d’accord sur la somme de 6 millions de francs. Mais, ne disposant d’un pareil montant, le client fait une avance de 3 millions au vendeur qui demande et obtient un délai de quelques jours pour se rendre à Dakar en vue de s’occuper des frais et autres douanières.
Sachant que le camion ne répond pas aux normes de limitation d’âge, nous soufflent toujours nos sources, le vendeur Khadim se fait falsifier les données de la fourgonnette avec un document italien par un transitaire nommé Malick B, qui, après avoir reçu la carte grise d’origine française du camion dans sa boîte e-mail, fait la falsification, histoire de faciliter la liquidation du véhicule.
De la France, la propriétaire de la fourgonnette apprend l’arrestation de son commissionnaire (Mor N.) et lui rend visite en prison. Celui-ci lui relate les péripé- ties de leur voyage et demande à la ressortissante gambienne de se rapprocher d’un certain Aliou T. pour récupérer son camion.
Accompagnée de Maloume D, la jeune femme fixe un rendez-vous au nommé Aliou T. au croisement de Pikine. Mais, sur place, ils échangent de gros mots et commencent à se disputer dans la rue. Des gendarmes de la circulation routière interviennent, les embarquent et les conduisent à la brigade de zone franche industrielle. C’était en début de soirée du 10 mars à 19 h.
Aliou T. reconnait les faits et indique avoir agi juste pour éviter la mise en fourrière du camion. Malick B, transitaire, et Khadim S, ont cependant nié en bloc les accusations de falsification des données du véhicule. Quant à Modou D, il dit avoir voulu aider son compatriote sénégalais en difficulté dans un pays étranger. Ils ont été, malgré tout, mis sous les verrous, hier.