EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI

INCULPÉE PAR LE 7e CABINET : Aïssatou Guèye Diagne échappe à un mandat d’amener
De la baraka ou de la protection. La célèbre notaire Me Aïssatou Guèye Diagne en a vraiment. Alors qu’elle faisait l’objet d’un mandat d’amener la semaine dernière, ledit mandat a été finalement suspendu. Inculpée encore par le juge du 7ème cabinet d’instruction dans une affaire foncière l’opposant à des héritiers de la famille de Ndiouga Kébé, Me Aïssatou Guèye Diagne n’a jamais déféré aux convocations. Le magistrat a fini par délivrer un mandat d’amener à la gendarmerie. Mais avant que les pandores ne l’exécutent, de hauts responsables de la justice seraient intervenus pour faire lever le mandat. Ainsi, c’est librement qu’elle a finalement déféré à la convocation du juge lundi dernier. Mais puisque le juge était absent, l’audition au fond a été repoussée à demain jeudi. Ce n’est pas la première fois que la notaire qui fait l’objet de 24 condamnations entre 2008-2013 sans compter ses autres dossiers pendants devant des cabinets d’instruction parvient à faire annuler une décision de justice prise contre elle. En mars dernier, elle a bénéficié d’une liberté provisoire après avoir passé quelques minutes à la prison suite à l’exécution le même jour, d’un mandat d’arrêt qui planait sur sa tête depuis 2011. La même situation s’est déroulée en mai 2009.
LACHÉS
Habitués à dire “la seule constante c’est Wade”, les libéraux devraient s’empresser d’ajouter : “Le seul prisonnier qui compte, c’est Karim Wade” et à la limite Aïda Ndiongue. Car, excepté ces derniers, les autres qui ont maille à partir avec la justice ne bénéficient d’aucun soutien. Ils sont lâchés par leurs frères et surtout les responsables libéraux. Les cas Mouhamadou Lamine Massaly et Demba Dang traduits hier devant la barre suffisent largement comme preuve. M. L. Massaly qui comparaissait devant la Cour d’appel de Dakar n’a vu comme souteneur parmi les responsables libéraux que son ami Bachir Diawara. Le cas du coordonnateur des Karimistes de la banlieue est pire.
LACHÉS (SUITE)
Demba Dang, qui durant le procès de Karim s’est fait maintes fois humilier, rabrouer et expulser de la salle d’audience pour avoir manifesté son soutien au fils de l’ancien chef de l’Etat ou aux avocats de celui-ci, n’a reçu aucun soutien. Idem pour ses coprévenus Aliou Yatassaï et Ndary Aïdara jugés eux aussi hier, devant le tribunal des flagrants délits. Alors que trois responsables “Karimistes” ont été arrêtés pour avoir voulu tenir un sit-in en faveur de Karim Wade, ils n’ont pas vu leurs frères avocats pour leur défense. A l’exception du jeune libéral, Me Adama Fall. Sinon, le chargé de communication Yatassaï a été défendu par un avocat constitué par sa propre famille. De là à dire que les libéraux n’ont pas le réflexe solidaire, c’est un pas qu’on peut facilement faire…
CADRES RÉPUBLICAINS ZIGUINCHOR
Les récentes déclarations du Maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé sonnent comme une “volonté d’échapper au principe sacro-saint de la reddition des comptes”, selon la Convergence des Cadres républicains de Ziguinchor. Dans un communiqué parvenu à EnQuête, les apéristes pointent “une tentative de menace et de pression pour desserrer l’étau autour de sa personne dans le seul but d’échapper à la traque des biens mal acquis qui constitue une demande sociale fortement exprimée par les populations”. Ansou Sané, Secrétaire général de l’Anrac et Docteur Ibrahima Mendy, Directeur de la Dapsa, signataires de la note, ajoutent que “toute tentative d’instrumentaliser le conflit casamançais sera voué à l’échec car la justice sénégalaise est connue pour son indépendance avec des magistrats dont la compétence, l’impartialité et la réputation dépassent nos frontières”.
CADRES RÉPUBLICAINS DE ZIGUINCHOR (SUITE)
Poursuivant son réquisitoire contre le leader de l’Union des centristes du Sénégal (Ucs), la Convergence des cadres républicains est d’avis que le “conflit de la Casamance ne saurait être un instrument de chantage, de pression, encore moins un fonds de commerce pour légitimer un refus de justifier les deniers du contribuable sénégalais”. Elle invite la justice à vider tous les dossiers en instruction, y compris celui d’Abdoulaye Baldé. En outre, les cadres apéristes estiment que l’UCS est en perte de vitesse politique en Casamance, notamment à Ziguinchor où le parti connaît une vague sans précédent de départs de militants et de responsables pour rejoindre les rangs de l’Apr. “Cette saignée - il (Abdoulaye Baldé) le sait - se poursuit et se poursuivra sans tambour ni trompette”. De ce fait, les cadres républicains invitent les populations de la Casamance à ne pas “se laisser distraire par les agissements et les déclarations d’un homme qui n’est mû que par le seul souci d’échapper à la justice”.
TRANSHUMANCE POLITIQUE
L’Alliance Pour la République (Apr), continue d’accueillir la vague de transhumants, en son sein. Lors d’un point de presse tenu hier, à leur siège, le coordonnateur du réseau des enseignants du parti présidentiel justifie même cette pratique tant décriée par bon nombre de citoyens. Ainsi, pour Youssou Touré, tout citoyen est libre d’adhérer à un parti ou un autre. “Nous ne pouvons fermer la porte à quelqu’un ou l’empêcher de vouloir rejoindre notre mouvance. La transhumance relève de la liberté de l’individu et c’est dans le cadre normal des choses. L’interdire serait une violation de la loi”, a soutenu sans ambages le secrétaire d’Etat à l’alphabétisation et aux langues nationales. Les prochains candidats vers les prairies marron beige sont donc les bienvenues à l’Apr. Qui parlait de rupture ?
MANDAT PRÉSIDENTIEL
Lors de ce même point de presse, le coordonnateur du réseau des enseignants de l’Apr est revenu sur la décision de leur chef de parti en l’occurrence Macky Sall, de réduire son mandat de sept à cinq ans. Et c’est pour clarifier la position de sa structure sur cette question. “Nous n’avons jamais remis en cause l’engagement du président de la République de ramener son mandat de sept à cinq ans. Nous sommes en phase avec lui, car nous sommes pour le respect de son engagement, a déclaré Youssou Touré. Et d’ajouter : “Nous sommes pour la réduction de ce mandat présidentiel, et nous soutenons le chef de l’Etat dans cette volonté qui va dans le sens de l’approfondissement de la démocratie”.
TOURISME
Le Sénégal ne fait pas partie, pour l’année 2014-2015, des 37 meilleures destinations touristiques privilégiées en Afrique. C’est ce qu’indique le classement de l’agence espagnole Bloom Consulting qui classe chaque année les pays qui attirent plus de touristes dans le monde. L’année dernière, le Sénégal était dans la liste des 37 pays africains. Mais cette année, il ne figure pas dans ce classement qui, selon le communiqué parvenu à EnQuête, est dominé par l’Afrique du Sud qui détrône l’Egypte du 1er rang africain. Cette prouesse est surtout favorisée, d’après le communiqué, par “l’amélioration du climat des affaires, ainsi que la libération du secteur du transport aérien et d’importants investissements d’infrastructures dans le pays de Nelson Mandela”, contre une “instabilité politique dans le pays des pharaons”. L’Afrique du Sud figure même dans le top 25 des meilleures destinations touristiques au monde. La Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Zimbabwe, les Seychelles et le Soudan ont percé cette année dans le classement africain, ajoute le communiqué. Le gouvernement qui veut faire du Sénégal un hub touristique en Afrique avec le Plan Sénégal Émergent a encore du travail à faire pour mieux appâter les touristes.
NIGERIA
Après deux jours d'une longue attente, les ultimes résultats des élections au Nigeria ont fini par tomber, hier, tard dans la nuit. Muhammadu Buhari est donc le nouveau président du pays le plus peuplé d'Afrique. De son côté, Goodluck Jonathan a reconnu la victoire de son adversaire, rapporte l’agence de presse Afp. “Je remercie tous les Nigérians, une fois de plus, pour l'immense opportunité qui m'a été donnée de diriger ce pays (...) J'ai transmis mes vœux personnels au général Muhammadu Buhari” a-t-il déclaré dans un communiqué transmis à la presse. Immense pays de 173 millions d'habitants, le Nigeria a longuement attendu les résultats de l'élection présidentielle. Pourtant, à mesure que la journée d’hier avançait, la victoire de Buhari ne faisait plus guère de doute, tant et si bien que le camp de l'APC était déjà à la fête. Communiqués par la commission électorale, les résultats de l'Etat de Borno (Nord), largement acquis à Muhammadu Buhari, sont venus officialiser la victoire du candidat de l'opposition. Le président sortant Goodluck Jonathan ayant reconnu la victoire de son adversaire, le Nigéria signe par la même occasion une alternance démocratique historique.
LA PALESTINE, MEMBRE DE LA CPI
C’est fait. La Palestine est officiellement membre de la Cour pénale internationale (CPI) à partir de ce mercredi 1er avril. Après voir adhéré formellement à la CPI, les Palestiniens pourront entamer leurs démarches pour tenter de faire juger des dirigeants israéliens. Ils devront présenter à la Cour ce qu’on appelle des situations, porter à sa connaissance des crimes commis par exemple durant le dernier conflit à Gaza. Ce sera ensuite au procureur de la CPI de décider d’ouvrir ou non une enquête. Ces démarches pour faire juger des dirigeants israéliens s’annoncent longues et incertaines. Mais les Palestiniens ont fait le choix d’aller devant la justice internationale, exaspérés par les guerres à répétition, par des décennies d’occupation. Ils ont aussi peu d’espoir de voir prochainement la création d’un Etat palestinien. De son côté, Israël a dénoncé l’adhésion de la Palestine à la CPI et a décrété des restrictions financières contre l'Autorité palestinienne. Mais selon le site internet de Rfi qui donne la nouvelle, les sanctions ont finalement été levées. Ce qui n’a pas empêché les relations entre dirigeants israéliens et palestiniens d’être toujours au plus bas.