DES BLESSÉS DE PART ET D’AUTRE
ACCROCHAGES ENTRE DES ÉLÉMENTS DU MFDC ET DE L’ARMÉE
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Ça a chauffé mercredi dans le village de Siganar, qui relève de la circonscription de Oukout, une commune distante de 30 Km de Ziguinchor. Des affrontements armés ont été en effet notés entre des combattants du Mfdc et l'armée, faisant plusieurs blessés de part et d’autre.
Les armes ont tonné mercredi à Siganar, dans la commune de Oukout, distante de près de 30 Km de Ziguinchor. De 9 heures du matin à 17 h, la tension a été vive entre des combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) et des soldats loyalistes.
Selon des sources du journal Le Quotidien, de nombreux blessés ont été enregistrés de part et d’autre, mais surtout du côté des rebelles qui accusent l’Armée d’avoir ouvert les hostilités.
Tout est parti, selon nos interlocuteurs, d’une cérémonie royale qui a court actuellement dans tout le Oussouye et à laquelle sont conviés tous les natifs de la zone. Même des combattants du Mfdc, originaires de la zone, sont de la partie.
Ce qui induit de facto, des mesures de prévention de ces combattants, pour parer à toute initiative de l’Armée sénégalaise, déployée un peu partout dans la forêt de Siganar. Et comme il fallait s’y attendre, il y a eu une embuscade vers Diakène où était un des principaux lieutenants de César Atoute Badiate, nommé «Rambo». Ce dernier se serait replié vers la forêt bien avant ses troupes qui se sont retrouvées nez à nez avec une patrouille militaire. Bonjour les dégâts...
Des combats acharnés ont été notés, remettant ainsi en cause l’accalmie tant vantée et chantée par certaines personnes qui interviennent directement ou indirectement dans ce conflit. Si des combattants reprochent à l’armée d’avoir ouvert le feu en premier, le commandant de la Comzone du Sud affirme le contraire tout en précisant que les soldats loyalistes n’ont fait que riposter aux tirs des rebelles.
Pour des observateurs du conflit contactés hier, ces accrochages sont une preuve qu’il n’existe pas de processus de paix en Casamance ou s’il en existe, il n’a que très peu d’effet. Les populations sont en effet en train de passer du stade d’un grand espoir à celui d’un immense désespoir.
Antérieurement à ces accrochages, Le Quotidien a pu constater que les démarches de certains acteurs de la paix en Casamance ont accentué les dissensions au sein du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance et d’Atika, l’aile combattante en particulier (lire les interviews de René Bassène, observateur du conflit et de Abdou Elékine Diatta, Porte-parole du Mfdc Pages 5-6).
Jamais de toute l’histoire de la recherche de la paix en Casamance, a-t-on appris sur place, la situation n’a été aussi confuse. Il n’y a aucune lisibilité sur le terrain, alors que l’accent devrait plutôt être mis sur des négociations directes en lieu et place des projets de développement, tant vantés et qui paraissent aux yeux de certains chefs rebelles, comme la charrue avant les bœufs.