L’USEQ DENONCE LES DIVISIONS SYNDICALES ACCENTUEES DANS LE SECTEUR EDUCATIF
RECRUDESCENCE DES GREVES DES ENSEIGNANTS

Une dénonciation des divisions syndicales qui ne sont pas de nature à faciliter une sortie de crise dans le bras de fer qui oppose les autorités aux syndicats enseignants. Voilà ce qu’a fait, hier, l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq), qui n’a pas manqué d’appeler les enseignants à la mesure pour sauver l’année scolaire.
L’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq) a suspendu ses grèves qui ont duré plus de 8 semaines. Et elle appelle ses camarades des autres syndicats à un sens de la mesure pour une sortie de crise. Cela, non sans déplorer la négligence des autorités dans le traitement du protocole d’accord du 17 février 2014. En effet, l’Useq a tenu à «déplorer et à dénoncer vigoureusement la négligence coupable du gouvernement dans le traitement du protocole d’accord du 17 février 2014, au point de plonger le système éducatif dans une crise aiguë dont on pouvait faire l’économie».
En conférence de presse à son siège, hier, l’Useq qui regroupe plusieurs syndicats de l’enseignement, a surtout lancé un cri du cœur au Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (Cusems) et au Grand cadre des syndicats enseignants (Gcse), afin que les enseignements retournent le plus tôt possible dans les salles de classe.
«Les organisations syndicales sont entourées de partis politiques et c’est cela quipose problème»
Faisant le sermon à ces collègues, Marème Dansokho, membre du Sypros, a estimé d’ailleurs qu’«il ne faut pas fragiliser l’école à tel point de la privatiser, ce qui est une volonté de certains partenaires financiers qui ne cherchent qu’à privatiser l’école. D’ailleurs, le fait de persister dans une position de revendication fait perdre aux enseignants des acquis et leur crédibilité. Nous sommes une soixantaine de syndicats d’enseignants et il y a tout dans le mouvement syndical, mais les enseignants doivent se ressaisir. Les organisations syndicales sont entourées de partis politiques et c’est cela qui pose problème», a-t-elle martelé.
Revenant sur les raisons de la suspension du mot d’ordre de grève de l’Useq, Mme Dansokho de renseigner que c’est parce que «nous avons obtenu comme promesse que le président va signer le décret d’application cette semaine et au mois de mai et juillet tous les rappels seront payés. Tous les actes seront signés pour permettre aux enseignants de constituer leur dossier. Pour la formation, elle débute en juillet et pour les formations de types spéciaux les ministères concernés sont en train de travailler sur ça. Pour le logement, les attestations sont déjà disponibles pour les zacs de Dakar. Tout dossier qui arrive est traité à tout moment et les informations sont disponibles en ligne».
Diaouné : «Il faut savoir lâcher du lest»
Il est à noter par ailleurs que «l’Useq constate avec un profond regret, le déroulement des luttes revendicatives et des négociations, sur fond de division syndicale accentuée». Et que ce fait, avec les rivalités qui en découlent, cela constitue «de sérieux obstacles au retour à l’apaisement et à la stabilité». «Plus que jamais, la recherche de l’unité syndicale sur des bases saines et novatrices est d’actualité», a souligné le syndicat.
Sous ce rapport, Amadou Diaouné, coordonnateur de l’Useq, a dit que «le souhait de l’Useq était de s’unir avec tous les autres syndicats pour négocier avec le gouvernement pour des sorties de crise. Avec le Cusems on a essayé, mais cela n’a pas abouti. Par contre, avec le Grand cadre, on n’a pas pu le faire. De toute façon, il faut savoir lâcher du lest. C’est déplorable qu’à chaque fin d’année on se retrouve à rattraper le quantum horaire avec la durée de plus en plus lente des grèves qui n’aboutissent généralement pas à des satisfactions», a-t-il regretté.
Amadou Diaouné d’ajouter que «l’état du mouvement syndical est à revoir. Les guerres de positionnement font que certains déclenchent en premier les grèves pour faire croire qu’on est plus combatif et qu’on a plus de militants. Il faut faire l’équilibre entre le droit syndical à la grève et le droit à l’éducation de qualité, d’où l’intérêt de défendre le service public. Les enseignants doivent se ressaisir en mesurant la portée de leurs actions».