EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI

PROJET D’EXTENSION DU GROUPE FUTURS MEDIAS : Youssou Ndour « piégé » au Port sur 2,4 milliards
De l’électricité en l’air entre le patron du groupe Futurs Médias, Youssou Ndour et Dubaï Port World (DPW) à Dakar. Cette société a endommagé au point de la rendre inutilisable, une unité d’impression Offset et d’emballage, d’un coût de 2 409 260 792 francs Cfa, alors que les services de manutention étaient en train de débarquer la machine. C’est au moment du déchargement que l’incident a eu lieu. Et la conséquence immédiate a été la mise hors service du “bijou” en acier de 20 tonnes qui devait être transporté à Diamniadio où un site de 5 000 mètres carrés avait été aménagé pour accueillir l’imprimerie. Il faut savoir que le Groupe Futurs médias (GFM) avait contracté un crédit de 18,2 millions d’Euros, soit 12 milliards de francs Cfa, auprès d’Afreximbank ; la banque africaine d’Import /Export. Un prêt dont le remboursement est étalé sur 5 ans qui doit permettre à Youssou Ndour d’investir le bien juteux marché de l’emballage qui serait de près de 40 milliards de francs Cfa, selon les chiffres les plus bas. En vérité, les faits datent du mois de juillet dernier, alors que la machine, en provenance d’Allemagne était attendue avec grand espoir sur la terre ferme dakaroise. Qu’est-ce qui s’est passé pour que pareil incident inhabituel tombe donc sur… Youssou Ndour ? Certains en tout cas s’étonnent du fait et n’écartent pas…le sabotage. Ce qu’on sait en tout cas, c’est que Youssou Ndour ne veut pas trop faire de bruit autour de cette affaire. Ce, d’autant plus que Dubaï Port ne nie pas sa responsabilité dans l’affaire, selon nos sources. Mais le problème réside sans nul doute dans le temps que la société prend pour “soigner” le préjudice ainsi créé. Joint au téléphone, Birane Ndour, Directeur général adjoint du groupe Futurs Médias, a du mal à cacher son impatience : “Il est grand temps qu’on nous paie. Cela fait presque 9 mois et le préjudice est prouvé”, dit-il sans vouloir aller au fond du dossier. Va-t-on donc vers un bras de fer pour obliger DPW à “accélérer la cadence”, pour utiliser la fameuse expression de Mimi Touré ? Selon nos sources, le Groupe de Youssou Ndour a fini de rassembler toute la papasserie d’experts sur cette affaire. Et nul doute que ça saignera très bientôt, si rien n’est fait pour compenser le préjudice. Une affaire à suivre !
TOUSSAINT MANGA
Le secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes (UJTL) a ouvert le bal dans l’audition au fond des militants libéraux écroués pour trouble à l’ordre public. Toussaint Manga a été entendu hier, avec trois de ses coïnculpés. Il s’agit des nommés Abdourahmane Ly, Serigne Abo Mbacké Diagne et Moussa Mané. Même si les détails de ces auditions restent inconnus, nos sources confient que Toussaint Manga et Cie ont clamé leur innocence. L’audition se poursuit jeudi prochain avec la convocation des quatre inculpés dans ce dossier. Le secrétaire de l’UJTL et ses acolytes ont été placés sous mandat de dépôt. Ils étaient neuf dont une fille du nom de Fatou Ndao qui a été placée sous contrôle judiciaire du fait de sa minorité. En plus des délits de trouble à l’ordre public, de destruction de biens appartenant à autrui et à l’Etat, Toussaint Manga et ses acolytes sont également accusés de violences et voies de faits sur des tiers. Ils ont été arrêtés lors de la manifestation de protestation de la condamnation de Karim Wade à six ans pour enrichissement illicite. Furieux de verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), des libéraux avaient manifesté à Fann Résidence et ses environs en cassant des véhicules. Certaines des supposées victimes avaient porté plainte. Parmi elle, Habibatou Barro, chef de cabinet du ministère des Sports, Daouda Diouf et Diégane Sène. Les deux employés au dépôt de la Soboa de Point E affirment avoir été blessés par les manifestants libéraux.
TIGO : LE FROMAGE ET LE BATON
Le projet d’externalisation appelé encore réorganisation des services s’accélère chez Tigo. La société a adressé une note à un de ses employés en l’occurrence Abdou Aziz Seck pour lui signifier la fin de son contrat avec Sentel à partir du début du moi prochain. “Cette réorganisation qui sera effective à partir du 1er mai 2015 va toutefois conduire à la suppression de plusieurs positions liées à la maintenance dont le vôtre”, prévient la correspondance signée par la directrice générale par intérim Khady Ba Ndiaye. La société propose ainsi à son employé son transfert à Ericsson qui doit assurer désormais la maintenance du réseau. La direction a précisé à M. Seck qu’il va signer un contrat à durée indéterminée à l’image de celui qu’il a avec Sentel. Elle affirme également que l’employé conservera son ancienneté acquise et des avantages similaires et peut-être même plus favorables. La société de téléphonie essaie même d’appâter son travailleur qu’elle veut transférer. Ainsi ajoute-t-elle : “En guise de bienvenue, Ericsson vous offrira également et dès le premier mois, un mois de salaire brut.”
TIGO : LE FROMAGE ET LE BATON (SUITE)
Toutefois, le fromage semble accompagné du bâton. La menace est explicite. “Nous vous précisons que cette offre de reprise automatique de votre contrat de travail par Ericsson reste valable jusqu’au vendredi 24 avril 2015, délai de rigueur pour donner, par écrit, votre consentement à la direction des ressources humaines de Sentel Sénégal”, avertit la direction. Afin de laisser une petite porte permettant une possibilité de rattrapage, la société fait comprendre à son travailleur que passé le vendredi 24, jusqu’au 30 mai, il pourra peutêtre se faire recruter par Ericsson. Mais cette fois-ci, ce sera sur la demande de M. Seck et avec les critères de recrutement d’Ericsson. En d’autres termes, ce sera un retour à la case départ. Et comme pour montrer que la procédure est irréversible, la direction a indiqué à son employé que la phase de réorganisation démarre le 1er juin et elle compte s’appuyer sur le code du travail pour procéder à un licenciement économique. C’est tout “sympa” !
LUC NICOLAI JUGÉ AUJOURD’HUI
L’affaire Luc Nicolaï revient de nouveau à la barre de la Cour d’appel de Dakar. A moins d’un autre renvoi, Luc Nicolaï, le douanier Abdou Khadir Kébé et l’exemployé de l’hôtel Lamantin Beach seront jugés aujourd’hui. C’est dans l’espoir d’être blanchis après leur condamnation en première instance. Jugés par le tribunal correctionnel de Dakar, le trio avait été déclaré coupable. Coupable d’association malfaiteurs, de détention de drogue et de complicité de tentative d'extorsion de fonds, Luc Nicolaï avait a écopé de 5 ans dont 2ans ferme ainsi qu’une amende ferme de 6 millions de francs CFA en première instance. Reconnu également coupable d’association de malfaiteurs Abdou Khadre Kébé a été condamné de la même peine que le promoteur pour tentative d’extorsion de fonds et d’atteinte à l’administration de la justice. Le douanier avait écopé d’une amende de 100.000 francs CFA. Quant à Djibrine Diop, il avait pris 1 an et 6 mois ferme avec une amende de 6 millions de francs CFA. Les prévenus avaient été arrêtés suite à la découverte de la drogue dans le bureau de Bertrand Touly, président directeur général de l’hôtel Lamantin Beach. Seul Djibrine Diop a déjà purgé sa peine. Luc Nicolaï bénéficie d’une libération conditionnelle tandis que le douanier Kébé est en liberté provisoire.