VIDEO‘’LES ORIGINES DE LA MAL GOUVERNANCE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE SONT À RECHERCHER DANS L’ABSENCE DE CONTRÔLE’’
FRANÇOIS COLLIN, VERIFICATEUR GENERAL DU SENEGAL
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Pour le vérificateur général du Sénégal, François Collin, les origines de la mal gouvernance économique et financière sont à rechercher dans l’absence pernicieuse de contrôle et la récurrence d’irrégularités sur le plan de la gestion comptable et financière, entre autres.
S’il n’est formellement ni un rapport d’activités ni un rapport de vérification, le rapport public de 2015 n’en intègre pas moins une synthèse des constatations et des recommandations issues des rapports des missions de contrôle que l’Ige a conduites depuis juillet dernier. Il offre un panorama expressif des constats et recommandations et couvre la période comprise entre le second semestre de 2014 et le premier trimestre de 2015.
D’après François Collin, vérificateur général du Sénégal, le rapport a pour objectif, d’abord, de rendre compte de l’état de la gouvernance publique dans notre pays et ensuite, de satisfaire le droit des citoyens à une information correcte, sur le fonctionnement de l’administration.
Il a été conçu à partir des rapports de vérification, d’audit, d’évaluation, d’étude et d’enquête, ainsi que de passation de services, élaborés pendant la période couverte, d’une part et d’autre part, des actes réglementaires et autres correspondances dont copies parviennent à l’Ige.
Il intègre également les constatations et recommandations d’un certain nombre de rapports des missions d’audit au sein de structures publiques et privées, au titre de l’état des lieux de la gouvernance publique. Le rapport s’articule autour de deux grandes parties, la première étant consacrée à la gouvernance administrative, et la seconde à la gouvernance économique et financière. Chacune de ces deux parties distingue, en son sein, l’administration centrale des administrations décentralisées.
Un accent particulier a ainsi été mis d’une part, sur le contrôle interne et la nécessité de le fonder sur une cartographie des risques et d’autre part, sur la question foncière. Il ouvre aussi de larges perspectives de réflexion sur les collectivités locales, dans le contexte de l'Acte 3 de la Décentralisation à partir de l’évaluation du transfert de compétences.
Quant à l’approche méthodologique, il se fonde sur l’examen des pratiques observées et en particulier, sur les constats de dysfonctionnements, pour proposer des mesures de redressement, propres à améliorer le fonctionnement des entités contrôlées. « Un tel exercice vise tout autant, à accroître l’efficacité et l’efficience des politiques et programmes publics, tout en garantissant leur cohérence d’ensemble », précise François Collin.
Toutefois, l’évaluation de la réforme hospitalière étant en cours à l’Ige et devant donc faire l’objet de plus amples développements dans un prochain rapport public, celui de cette année ne traite que sommairement du fonctionnement des établissements de santé, poursuit-il. M. Collin fait mention d’une évolution favorable et de quelques avancées observées depuis la présentation du rapport de 2014 en matière de gouvernance publique, particulièrement dans l’administration centrale.
Ces avancées ont notamment trait à la consultation plus régulière de l’Ige sur les textes administratifs en gestation, à la meilleure maîtrise du circuit d’adoption de ces textes et au renforcement du contrôle interne dans l’administration.
Absence pernicieuse de contrôle
Pour ce qui est des dysfonctionnements constatés par ce rapport, « dans la quasi-totalité des cas, ils portent un sérieux préjudice à la bonne marche de l’administration, que celle-ci soit considérée dans sa dimension centrale ou dans sa dimension décentralisée ».
Ce faisant, ils limitent, de façon drastique, les performances légitimement attendues des réformes initiées, aussi bien dans la gouvernance administrative que dans la gouvernance économique et financière, explique François Collin.
De l’avis du vérificateur général, il ressort de l’analyse des exemples concrets cités dans ce rapport que les origines de la mal gouvernance économique et financière, sont à rechercher dans plusieurs domaines.
Ceux-ci concernent, notamment, l’absence pernicieuse de contrôle, la conclusion par l’Etat de conventions et contrats parfois inéquitables, la récurrence d’irrégularités sur le plan de la gestion comptable et financière, ainsi que dans l’application des règles de passation des marchés publics.