BURKINA : LE RSP TOUJOURS DÉTERMINÉ À OBTENIR LE DÉPART DU PREMIER MINISTRE
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Ouagadougou, 3 juil 2015 (AFP) - Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne du président Blaise Compaoré, se disait toujours vendredi déterminée à obtenir le départ du Premier ministre burkinabè, Isaac Zida.
"Le problème n'est pas de remettre la transition en cause (...) Nous voulons que les élections se tiennent le 11 octobre avec un autre Premier ministre civil", a déclaré à l'AFP un haut responsable du RSP sous couvert d'anonymat.
"Mais on ne transigera pas avec le départ du Premier ministre qui, pour ses intérêts personnels, nous fait porter de funestes projets" de complot contre lui, a-t-il poursuivi, disant "faire confiance au président" de transition, Michel Kafando.
Les éléments de la RSP "sont en attente. Il y en a qui ne sont pas repartis chez eux depuis", affirme un autre officier, souhaitant qu'une solution soit trouvée afin que "la tranquillité revienne dans la caserne".
Les relations sont tendues entre le RSP, considéré comme le bras armé de l'ex-président Blaise Compaoré --renversé en octobre par la rue après 27 ans de règne-- et M. Zida dont il est pourtant le numéro 2.
Le gouvernement burkinabè a affirmé jeudi qu'un complot contre le Premier ministre Isaac Zida et fomenté par des membres de la garde présidentielle avait bien été déjoué il y a quelques jours, une thèse battue en brèche par plusieurs officiers du régiment controversé.
Une dizaine de soldats du RSP ont été mis aux arrêts mardi pour avoir tiré la veille au soir des coups de feu en l'air dans l'enceinte de leur caserne. Ces tirs, brefs, se sont produits après que le chef et deux gradés du Régiment ont été interrogés par la gendarmerie dans la journée de lundi.
En décembre, le Premier ministre avait publiquement réclamé la dissolution "pure et simple" du RSP. Mais début février, ce corps d'élite, dont les 1.300 hommes sont considérés comme les mieux formés de l'armée burkinabè, avait provoqué une brève crise politique en exigeant sa démission, le contraignant à changer d'avis.
Le RSP est accusé d'être impliqué dans des assassinats politiques comme celui du journaliste Norbert Zongo à la fin des années 1990.