LE TRAVAIL DE TITAN DU CONSULAT DU SÉNÉGAL
NOUADHIBOU SÉNÉGALAIS VICTIMES DE RACKET, TRAQUÉS PAR LA POLICE…

Ouvert le 3 juin 2014, il y a juste un an, les services du Consulat honoraire du Sénégal à Nouadhibou, ville située à 465 km de Nouakchott, au nord de la Mauritanie, s'activent à longueur de journée pour sortir les Sénégalais des griffes de la justice mauritanienne. Ainsi, compatriotes en situation irrégulière, pêcheurs hors-la-loi, émigrés venant d'Europe via le Maroc, malades en instance d'évacuation, conflits conjugaux… sont le menu et le quotidien du Consul Boughourbal Moulaye Abass.
Il ne se passe pas une journée sans qu'El Hadj Kébé, assistant au Consul, ne soit sollicité par un Sénégalais qui a maille à partir avec la justice mauritanienne de Nouadhibou. Des commissariats de quartier à la police centrale, en passant par les pêcheurs du quai de débarquement, les appels au secours des Sénégalais ne manquent jamais.
Le consul Moulaye Abass, en dépit de sa mobilité, ne quitte jamais son téléphone pour solliciter et obtenir des autorités administratives, policières et/ou de la gendarmerie de Nouadhibou la solution aux problèmes des Sénégalais vivant dans cette ville. Le dernier cas sérieux qui lui a été soumis est celui de Mouhamadou Ndoye, mécanicien frigoriste dans un bateau battant pavillon Belize, avec 1 500 tonnes de poissons pourris à bord, qui s'est vu confisquer ses documents ainsi que ceux du navire en question pour avoir navigué dans les eaux mauritaniennes sans autorisation, le 24 juin dernier. Le capitaine ayant pris la fuite en Espagne. Un simple coup de fil du consul a suffi au Sénégalais Ndoye pour récupérer ses documents et rejoindre sa famille à Dakar, après un mois de calvaire.
Les cas sociaux, la raison d'être du consulat
L'existence du Consulat est due en grande partie à l'importance des cas sociaux de cette ville au nord de la Mauritanie qui, depuis plusieurs années, attendaient impatiemment ce prolongement de l'ambassade. En effet, des Sénégalais en situation irrégulière, des malades en situation d'évacuation, des accidentés, des victimes d'incendie, des naufragés et même des dépouilles mortelles n'avaient pas de solution à Nouadhibou. Les services de l'ambassade ne s'y rendaient que très rarement, voire même pas.
Ces Sénégalais étaient laissés à leur propre sort. Aujourd'hui, tous poussent un ouf de soulagement. A en croire M. Kébé, qui dresse un tableau des interventions du consulat, il y a 3 Sénégalais condamnés pour usage de drogue et de faux billets. Il s'agit notamment de Baye Ndiaye Kane qui a écopé de 7 ans de prison (3 ans et 1 mois déjà purgés), Baye Sow, 5 ans de prison (plus d'un an déjà) et de Maguette en détention pour 5 ans pour usage de faux billets de banque.
Quatre autres prévenus sont dans le collimateur de la justice. Il s'agit d'Issa Sy, interpellé pour usage de drogue, Souleymane Touré pour homicide involontaire. Sa pirogue avait heurté une autre (mauritanienne) occasionnant la mort de l'un des occupants. Toutefois, El Hadj Kébé, qui suit ces dossiers au niveau de la justice, précise qu'il y a pour ce cas précis des tentatives de règlement à l'amiable contre le versement d'une diya d'environ 10 millions de Fcfa.
Pourtant, la société Mauritania Fish Meal (MFM), où travaille le prévenu, avait pris l'engament de verser la moitié de l'argent, sans suite. Quant à Mohamed Diop et Tidiane Diop, deux pêcheurs interpellés pour mauvaises mœurs, ils doivent leur liberté au paiement de 30 000 F chacun sous forme d'amende. Ce n'est pas tout, les conflits conjugaux trouvent également des solutions au consulat, grâce à l'entremise de M. Abass et son collaborateur Kébé.
Ce que confirme Samba Sy, vendeur d'habits au centre ville, arrivé à Nouadhibou en 2010. "La vie était beaucoup trop dure pour les Sénégalais, mais depuis l'ouverture du Consulat, les problèmes et les détentions de Sénégalais (surtout pour motifs légers) se sont atténués. Avant, il était fréquent et facile d'envoyer des Sénégalais en prison", soutient-il.
Néanmoins, poursuit-il, "la carte de séjour qui cause des ennuis aux Sénégalais a engendré le départ de beaucoup d'entre nous, pour la plupart des pères de famille". Déplorant le non-accès à l'emploi, bien que détenant sa carte de séjour, Sy apprécie le travail du consulat, en dépit du faible taux d'inscription des Sénégalais qui n'ont pas encore été bien sensibilisés. "Je ne suis jamais allé au Consulat. Il faut une campagne de sensibilisation pour que les gens sachent et comprennent la mission du consulat", lance Sadio Camara, entrepreneur maçon.
Le consulat, un travail de titan…
Loin d'être un centre de recensement des Sénégalais tout court, le Consulat honoraire de Nouadhibou est un vrai service d'intervention. Le faible nombre de détenus et de prévenus (7 seulement, alors qu'à Nouakchott, on compte 31 Sénégalais en détention dont 2 femmes ndlr) montre si besoin en était, que le travail qu'abat le Consulat sous l'égide de Moulay Abass Boughourbal est colossal. Cet opérateur économique du secteur de la pêche emploie des centaines de pêcheurs sénégalais dans sa Société d'élaboration des produits halieutiques (SEPH).
La diligence des interventions et les bonnes relations qu'il entretient avec les autorités mauritaniennes de Nouadhibou font que les Sénégalais en difficulté s'en sortent mieux. Il s'y ajoute que durant ce mois béni de Ramadan, les services du consulat font des dons de vivres aux prisonniers et autres Sénégalais nécessiteux. Sans compter des soutiens qu'accorde le consul aux familles en difficulté, révèle un bénéficiaire sous l'anonymat.
Le consulat est également intervenu en faveur de 17 pêcheurs guet-ndariens saisis et abandonnés en septembre 2014 par la marine marocaine dans le "no man's land" à la frontière entre la Mauritanie et le Maroc, note le Consul. Selon Abass, le Consulat est intervenu "une centaine de fois pour les Sénégalais qui transitent en venant de l'Europe avec des passeports sénégalais périmés. Nous avons aussi évacué, à la charge du consulat, des malades, des drogués et même des fous".
Seulement, le Consul et son équipe déplorent le fait que "beaucoup de Sénégalais ne viennent pas s'immatriculer au Consulat". Sur environ 10 à 15 000 Sénégalais établis à Nouadhibou, seul un millier a été répertorié dans les services du Consulat, note M. Kébé qui confie qu'une campagne de sensibilisation et de conscientisation des Sénégalais est en cours de préparation, en vue d'amener ses compatriotes à se rapprocher du Consulat.
A en croire le diplomate, une collaboration étroite existe entre ses services et l'ambassade à Nouakchott, lorsque des cas épineux atterrissent au tribunal de Nouakchott. Il déroule un chapelet de cas. "J'avoue que le gros des problèmes des Sénégalais (ndlr : les cartes de séjour), c'est à Nouakchott", dit-il. "Il est vrai que tout ne peut pas être parfait, mais nous faisons le maximum, à chaque fois, en donnant le meilleur de nous-mêmes" pour satisfaire les Sénégalais, "même pour les cérémonies culturelles ou religieuses", souligne-t-il.
Les Sénégalais apprécient…
En dépit des nombreux problèmes auxquels sont confrontés les Sénégalais, ces derniers n'hésitent pas à apprécier l'action du consulat qu'ils trouvent "efficace et très utile". C'est d'abord Mouhamadou Ndoye, ce mécanicien frigoriste de bateau qui vient de trouver la solution à son problème, grâce à l'intervention du consul. "Je salue le travail du consulat sans lequel j'aurais continué à vivre le calvaire dans ce bateau qui me doit 5 mois de salaire (toujours impayés ndlr)".
Samba Sy également embouche la même trompette. "Abass et Kébé font un excellent travail. Kébé passe tout son temps dans les commissariats, parfois à pied, tandis qu'Abass ne quitte jamais son téléphone pour solliciter la libération des Sénégalais interpellés". "C'est ce que nous attendions des services du consulat que nous avons enfin obtenu avec à sa tête un homme qui a le sens des relations humaines", déclare Sadio Camara.
De son côté, Awa Sagna, une restauratrice qui a vécu plusieurs années à Nouadhibou, a noté une nette amélioration des conditions de séjour de ses compatriotes, même si elle déplore la baisse de son business et la situation des pêcheurs encore confrontés à d'énormes problèmes liés à l'exercice de leur métier.
Racket, corruption, chantage
Rebondissant sur la question, Ibrahima Wade, responsable des pêcheurs, soutient : "Depuis l'ouverture du consulat, nos problèmes se sont atténués. Mais, je dois aussi préciser que nous sommes toujours traqués par la police "Mesgharou" (du nom du Général qui l'a créée) pour les cartes de séjour. Parfois, les pêcheurs sont obligés de plonger dans l'eau pour s'échapper".
"La police m'a poursuivi jusqu'à mon domicile", déclare Youssouf Sonko, pêcheur de son état. N'eût été l'intervention de mon employeur qui a appelé le consul, j'allais souffrir voire être tabassé et reconduit à la frontière, alors que j'avais des pièces avec moi". La plupart des pêcheurs guet-ndariens arrivent en Mauritanie par la mer sans aucun papier en main.
Parfois, le consulat est tenu, pour assister certains, de faire recours à deux témoins bien connus pour certifier de leur sénégalité, soutient le consul. Racket, corruption, chantage… par les policiers sont monnaie courante et le lot quotidien des problèmes que vivent les Sénégalais dans la capitale économique de la Mauritanie.
BOUGHOURBAL MOULAYE ABASS, CONSUL HONORAIRE DU SÉNÉGAL À NOUADHIBOU
"COMMENT NOUS AVONS ÉVITÉ L'EXPULSION DE PLUSIEURS MILLIERS DE NOS COMPATRIOTES"
Officiellement installé comme consul honoraire du Sénégal à Nouadhibou, le 3 juin 2014, Boughourbal Moulaye Abass est un grand opérateur économique dans le secteur de la pêche. Son entregent, son amour pour le Sénégal et les Sénégalais font qu'il a été pendant longtemps sollicité par ses compatriotes pour devenir officiellement leur consul. Une doléance qu'ils demandaient au Président Diouf, puis au président Wade et que Macky Sall a réalisée. Le consul revient dans cet entretien sur son combat pour le bien-être de ses compatriotes.
Il y a un an (le 3 juin 2014 ndlr) que le consulat a ouvert ses portes. En votre qualité de Consul Honoraire, quelle évaluation faites-vous de votre action sachant que la carte de séjour continue de causer des ennuis aux Sénégalais ?
Le Consulat Honoraire de la République du Sénégal a été mis en place, grâce à la volonté et la politique de son Excellence Monsieur le président de la République du Sénégal Macky Sall pour s'occuper et défendre les intérêts des ressortissants sénégalais résidant à Nouadhibou en particulier et à l'extérieur du Sénégal en général. Notre Consulat, en collaboration avec l'Ambassade à Nouakchott, a permis d'éviter l'expulsion de plusieurs milliers de ressortissants sénégalais, pour défaut de papiers (acte de naissance, carte d'identité nationale ou autres documents permettant d'établir leur citoyenneté sénégalaise). Grâce à l'aide de son Excellence l'Ambassadeur du Sénégal à Nouakchott Monsieur Mamadou Kane et sa détermination à résoudre cas par cas les difficultés des Sénégalais, mais aussi grâce à l'appui du Ministère de l'Intérieur du Sénégal et la disponibilité des autorités mauritaniennes, nous avons réussi à faire obtenir à la majorité de nos ressortissants la carte de séjour.
Bien entendu, avec le flux important d'arrivants, ce travail continue et nous avons aussi mis en place un programme de sensibilisation pour que nos ressortissants qui viennent en Mauritanie disposent au moins de papiers d'identification. Depuis notre installation, ils sont plus d'un millier à être inscrits au Consulat.
Les pêcheurs sénégalais disent qu'ils sont traqués jusqu'aux portes de votre usine de traitement de produits halieutiques où beaucoup d'entre eux travaillent. Cela les inquiète.
C'est vrai, depuis deux mois, nous avons constaté un certain zèle des agents de sécurité durant les opérations de contrôle des étrangers à Nouadhibou. Cela concernait tous les étrangers résidant en Mauritanie. L'usine se trouve en plein centre de la ville et la police a un poste permanent à 200 mètres pour sécuriser en général les installations du port et des usines se trouvant dans cette zone. Par contre, je peux vous affirmer qu'aucun de mes pêcheurs n'a été expulsé, à ce jour, et nous avons débloqué à l'époque la contre-valeur de vingt millions de francs CFA pour qu'ils établissent leurs cartes de séjour.
Vous êtes en pleine action dans votre mission de Consul Honoraire alors que le décret devant vous confirmer et vous installer officiellement dans vos fonctions tarde à tomber du côté sénégalais. Quel commentaire vous inspire cette situation ?
Vous savez, l'instruction écrite de son Excellence Monsieur le Président Macky Sall me conférant les pouvoirs de Consul Honoraire et la confirmation de Son Excellence Monsieur le Président Mohamed Ould Abdel Aziz suffisent largement et me permettent d'exercer et de remplir sereinement cette responsabilité pour servir la communauté sénégalaise dans le respect des lois et règlements de nos deux pays. Nous avons deux présidents, deux gouvernements, mais nous sommes un seul peuple.
Votre patron, l'ambassadeur du Sénégal en Mauritanie, SEM Mamadou Kane est en fin de mission. Quelle appréciation faites-vous de celle-ci (mission) notamment au niveau de Nouadhibou ?
C'est un homme dynamique, admirable, respectueux, consciencieux et dévoué à son pays. Durant son séjour, il a œuvré à consolider les liens séculaires, fraternels, économiques, politiques, entre nos deux pays. Il jouit d'un respect considérable. C'est un grand musulman qui jouit d'une popularité "diplomatique" en Mauritanie. Je lui souhaite une santé de fer, un bonheur considérable, du succès dans ses futurs projets et il sera toujours chez lui en Mauritanie. Qu'Allah le ToutPuissant le protège avec sa famille.
AMBASSADE DU SÉNÉGAL EN MAURITANIE - JOURNÉE DE SOLIDARITÉ AU PROFIT DES 31 DÉTENUS SÉNÉGALAIS
Le rituel a été respecté. Pour la quatrième année consécutive, l'Ambassade du Sénégal et la communauté sénégalaise ont organisé, ce 8 juillet, une journée de solidarité avec les détenus et autres Sénégalais en détresse, à l'occasion du mois béni de ramadan. 31 détenus sénégalais ont bénéficié de ce don de vivres.
Trente et un Sénégalais dont deux femmes ont bénéficié de l'action humanitaire qu'a offerte ce 8 juillet, l'Ambassade du Sénégal à Nouakchott en collaboration avec la communauté sénégalaise qui s'est mobilisée pour la circonstance. Chaque année, l'Ambassade et la communauté organisent une journée de solidarité au profit des détenus sénégalais mais aussi d'autres Sénégalais en détresse vivant en ville ou dans les hôpitaux mauritaniens.
C'est d'abord le directeur de l'administration pénitentiaire, M. Cheikh Mahmoud Yeha, d'indiquer à l'occasion que "cette journée est devenue une tradition. Nous savons que désormais, aucun mois de ramadan ne peut passer sans que cette journée ne soit organisée au profit des détenus sénégalais".
Invoquant les bonnes relations qui existent entre son administration et l'Ambassade, le directeur a souligné qu'il n'a pas besoin de regarder la loi pour l'organisation de cette journée. Il a même demandé la pérennisation de cette action humanitaire. "Vous êtes la seule Ambassade qui fait ce genre d'actions que nous vous demandons de pérenniser", a-t-il dit.
"Prisonniers mais toujours sénégalais…"
Pour sa part, l'Ambassadeur du Sénégal à Nouakchott, SEM Mamadou Kane, a dans son intervention souligné que "c'est un droit pour tout Sénégalais vivant à l'étranger d'avoir une assistance consulaire de l'Etat". C'est pourquoi, poursuit-il, "nous avons choisi ce mois béni de ramadan qui est un mois d'abstinence, de solidarité et de partage pour exprimer notre compassion avec les détenus sénégalais. Ceux-là qui sont en détention mais ne
cessent pas d'être des Sénégalais". Cette action humanitaire ne se limite pas aux détenus mais s'étend aux autres Sénégalais en difficulté notamment ceux qui sont dans les structures hospitalières. Remerciant au passage l'administration pénitentiaire qui a toujours bien accueilli la mission diplomatique, l'ambassadeur a indiqué que "cela dénote d'une parfaite compréhension entre cette administration et l'ambassade".
M. Kane a fait constater au passage que le nombre de détenus sénégalais a sensiblement diminué par rapport à l'année dernière. Sur 44 détenus, cette année, seuls 31 dont 2 femmes croupissent en prison. Selon le diplomate sénégalais, "cela veut dire qu'il y a quelque part des progrès qui ont été faits dans le traitement des dossiers judiciaires. Les détentions préventives sont réduites parce qu'il y a une diligence au niveau des jugements".
A l'endroit des détenus, il a soutenu : "Le Sénégal ne vous abandonnera jamais. C'est vrai, la prison est un lieu de privation de liberté mais également c'est un centre de correction pour se rectifier et réintégrer la société. Donc si nous faisons cet acte de solidarité, c'est pour vous montrer que vous ne serez jamais abandonnés par vos compatriotes et l'Etat du Sénégal", a-t-il dit. D'ailleurs, il a précisé : "Même s'il n'y a pas de détenus sénégalais ici en prison, cette action sera organisée chaque mois de ramadan pour respecter la tradition."
Après cet échange, il a été procédé à la distribution des dons à chaque détenu avant qu'une rencontre à huis clos n'ait lieu entre la délégation sénégalaise et ses détenus. Des témoignages de détenus sénégalais font savoir qu'ils sont "bien traités". "En prison, nous ne nous plaignons de rien sauf que nous sommes en milieu carcéral", a souligné Mohamed El Habib Ba, le porte-parole du jour des détenus.
Cependant, nos compatriotes se sont plaints de leurs interpellations suivies d'emprisonnement pour des motifs légers. Des effectifs pléthoriques dans les cellules (30 à 40 personnes par cellule !). Sur ces 31 détenus au 1er juillet 2015, il y a 16 condamnés à des peines allant de 1 à 3 ans pour des motifs liés à l'escroquerie, au viol, à l'usage de la drogue, au vol avec agression, vente de vin, aux mauvaises mœurs, au charlatanisme, détournements de fonds, association de malfaiteurs …