LA PORTE DES ILES DU SALOUM
Ndangane Sambou

Le village est doublement un prolongement. Il l’est à la fois pour les insulaires et les gens de l’hinterland. c’est un carrefour qui tire son nom de son fondateur venu de Ndjirnda : Sambou Sarr. Aujourd’hui, Ndangane Sambou, un village de pêcheurs, se met lentement mais surement au rythme du tourisme.
Le village de Ndangane Sambou est l’un des principaux embarcadères des îles du Saloum. C’est un point de rencontres entre gens du continent et des îles. En effet, l’histoire de ce village remonte en 1892. Cette année-là, explique le chef de village, Mamadou Bob, le nommé Sambou Sarr de l’île de Ndjirnda a été chargé d’aller chercher des troncs de rôniers dans la forêt de Samil, située entre les villages de Fimela et de Samba Dia. Les arbres devaient servir à la construction de ponts chez les insulaires, rappelle le vieux Bob.
C’est alors à Ndangane, au bord de la mer, que Sambou Sarr va installer son quartier général pour couper le bois et le ramener à la côte, et de là l’acheminer vers les îles. Le site sera donc un gîte d’étape qui va se transformer avec le temps.
Ainsi, ce petit point d’embarquement pour les îles grandit petit à petit. Les gens s’y implantèrent et il devint un village. Selon Mamadou Bob, Ndangane signifie lieu de convergence et Sambou l’homme est le premier sur le site.
C’est donc un point de convergence auquel est ajouté le nom de son fondateur. Dans les faits, Ndangane Sambou est effectivement un carrefour où insulaires et gens du continent se retrouvent soit régulièrement, soit définitivement.
C’est un village principalement peuplé de Sérères dont la principale activité demeure et reste la pêche. Peu de gens parmi les populations pratiquent l’agriculture, faute de terres. La salinité des sols ne facilite pas cette activité. Le village est coincé entre la mer et une gigantesque langue salée. Deux vagues d’immigration ont constitué le peuplement de Ndangane Sambou. La première est venue des îles, notamment les îles de Ndjirnda et de Mar Lodj, et la seconde de l’intérieur des terres. Les populations, à en croire le chef de village, vivent en parfaite harmonie.
Le village de Ndangane Sambou dispose d’une école primaire. Le collège, qui est récent, se trouve au Campement Ndangane, à environ deux kilomètres du village. Elle fait partie de la commune de Fimela. C’est d’ailleurs dans cette dernière localité ou à Dioffior que les populations vont pour certaines questions, comme celles relatives à la santé ou à l’enseignement secondaire.
Si Ndangane Sambou est connu, c’est aussi en partie grâce à ses potentialités touristiques. Vers la fin des années 1970 début 1980, la Société d’aménagement de la Petite côte, (Sapco) devenue la Société d’aménagement et de promotion des côtes du Sénégal (Sapco) y a aménagé un site balnéaire dénommé Campement.
Depuis, plusieurs promoteurs touristiques s’y sont installés. Mais, comme c’est le cas présentement un peu partout, la crise du secteur du tourisme n’a pas épargné la localité qui regorge pourtant d’atouts à faire valoir.
En effet, pas moins d’une douzaine de réceptifs hôteliers s’y trouvent. Malheureusement, la plupart ont mis la clé sous le paillasson faute de clients. Cette morosité du tourisme n’est pas sans conséquences chez les populations, dont certains travaillent dans le secteur. Tout comme le chef de village, les populations souhaitent que le secteur retrouve son lustre d’antan.
Un espoir qui pourrait se concrétiser puisqu’à l’entrée du village, un riche industriel est en train de construire un aérodrome, souligne Lamine Sène, un habitant de la localité. Selon ce dernier, l’industriel construit un grand hôtel dans l’île de Mar Lodj qui sera bientôt relié au continent par un pont.
En attendant, Ndangane Sambou continue à vivre tranquillement sa vie. Les résidences secondaires s’y développent. Les mariages mixtes aussi. L’attraction est certaine ! A la recherche du gain, les gens viennent d’un peu partout des environs.
Ils sont souvent dans l’hôtellerie et la restauration, le petit commerce ou le transport. Et effet, Ndangane Sambou, c’est un peu de Saly avec moins de clinquant et de cliquant !