OM: l'Apathique de Marseille
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La torture de la défaite à Braga pourrait briser l'Olympique de Marseille: sa confiance et son football sont en lambeaux, et les discours ne parviennent plus à masquer le désarroi.
. Constat sec
Perdu au milieu du désert, sans gourde. Incapable de gagner depuis sept matches, toutes compétitions confondues, l'OM avait pris l'habitude des déceptions cette saison, mais celle de Braga (3-2) fait très mal, et dès dimanche il faut aller à Lille, puis à Nantes la semaine suivante.
"Les efforts sont anéantis, commente Steve Mandanda. Si nous avions pu garder ce point, cela aurait été totalement différent. La situation est en train de devenir très compliquée". Le but fatal, encaissé une minute seulement après avoir miraculeusement remonté deux buts en trois minutes, est le genre de coup du sort frappant les équipes en plein doute.
Lucide, le capitaine de l'OM ne cachait pas la réalité crue dans son analyse: "On n'arrive pas à récupérer le ballon pendant 70 minutes, on est à la rue, on ne fait pas cinq passes de suite", constate Mandanda. Il n'oublie pas non plus sa responsabilité, sa sortie ratée qui coûte le point du nul. "Cette défaite je la prends sur moi, j'ai tué nos efforts."
. Football aride
L'entraîneur espagnol dit qu'il préfère retenir la réaction de ses joueurs, revenus à 2-2 presque par l'intercession de Fatima. Mais le peu de football développé par l'OM pendant plus d'une heure a de quoi inquiéter les supporters. En jouant ainsi, le club rappelle l'équipe de la saison 1979-1980, où un effectif bardé d'internationaux avait fini en Ligue 2, à la régulière.
Michy Batshuayi est trop isolé devant, Michel l'a déjà plusieurs fois dit en conférence de presse, Romain Alessandrini a raté beaucoup de choses avant son coup franc direct. L'animation offensive est ensablée et la défense pétrifiée. Elle a encaissé un but à tous ses matches cette saison, sauf contre Troyes (6-0), pour le match inaugural finalement bien trompeur de l'ère Michel, et à Groningue (3-0).
L'Espagnol a une nouvelle fois changé de charnière, associant le jeune Stéphane Sparagna à Karim Rekik, de retour après deux matches sur le banc, laissant de côté son nouveau duo titulaire, Nicolas Nkoulou-Rolando.
Son retour au 4-3-3, après plusieurs matches en 4-2-3-1, et son recours à Lassana Diarra, jusqu'alors exempté de C3, trahissent son désarroi.
. Confiance de sable
Leader du groupe, "Lass" essaie de redresser une confiance en loques déjà lors d'une seconde mi-temps très plate contre Lorient (1-1), et déchirée un peu plus par le but final de Braga. L'international français rappelle que "rien n'est joué dans ce groupe" et qu'il reste encore 28 journées en championnat.
Michel aussi tente de recoller les morceaux. Il a parlé de "colère" face à ce dernier résultat mais n'a guère que quelques injonctions à proposer. "On va continuer quand même, on va aller de l’avant... On va y arriver!" encourage-t-il avant d'admettre que "la situation est préoccupante. Pour le moment, je n'ai pas encore trouvé la solution pour goûter à nouveau à la victoire".
Pour Diarra, "ce match est à oublier au plus vite". Mais il risque pourtant de laisser des séquelles dans la mémoire de l'OM.