UNE NOUVELLE VISION DU PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ

Le fait est assez inédit pour être magnifié. Le samedi 06 février, le président Macky Sall a symboliquement remis les clefs de 73 véhicules, gros porteurs, à des transporteurs membres de la Coopérative nationale des entreprises de transport de marchandises du Sénégal (Cnetm), un acte significatif qui s’inscrit dans la nouvelle politique des transports, inscrite dans le Plan Sénégal émergent (Pse).
Le chef de l’Etat a fait sienne cette approche économique qui oblige, pour doper la croissance économique, à trouver des solutions adéquates, efficaces et pérennes aux problèmes de ce secteur. La modernisation des transports en est une, pour une libre circulation des biens et des personnes. La nouvelle politique des transports est ainsi en branle.
Cette nouvelle option du président Macky Sall met en avant la sécurité et la fiabilité. La première phase (2016-2017) va ainsi permettre la mise en circulation de 1.600 véhicules pour un coût global de 120 milliards de FCfa. Suivra la seconde phase de 1.400 gros porteurs, sur la période 2018-2020, pour 107 milliards de FCfa. A la fin du programme de renouvellement, ce seront, au total, 3 000 gros porteurs qui vont sillonner les routes du pays, à l’horizon 2020, pour un financement global de 250 milliards de FCfa.
A terme donc, le pari sera relevé de renouveler un vieux parc composé de 43.000 unités dont 29.000 (70%) ont plus de 20 ans. Cette nouvelle politique vise la résolution des problèmes de mobilité des personnes et des biens, dans des conditions optimales de sécurité et d’efficience.
Déjà, la relance du transport urbain est en bonne voie. Elle est portée par le les politiques du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar et l’entreprise publique Dakar Dem Dik (Ddd). En effet, depuis 2013, le développement du transport urbain à Dakar et dans les régions a été bien amorcé avec la mise en circulation de plus de 250 minibus dans sept régions. Et il est d’ailleurs prévu, au cours de la présente année, la réception de 550 minibus supplémentaires pour les acteurs du transport urbain et 475 bus pour Dakar Dem Dik.
Secteur vital de soutien aux autres activités, les transports routiers ont donc emprunté des sentiers de modernisation, avec l’organisation des acteurs en Gie et Coopératives, afin de les placer au cœur du dispositif de relance. L’option du faire-faire est la pierre angulaire de cette politique de revitalisation des transports. Les succès actuels sont aussi dus à une autre vision du partenariat public-privé.
Afin de faciliter l’acquisition de ces outils de travail si indispensables à la communauté des transporteurs, la Banque nationale pour le développement économique (Bnde) a été mise à contribution. Elle a apporté un appui considérable. Seulement, il est à espérer que les membres de la Coopérative nationale des entreprises de transport de marchandises du Sénégal sauront bien saisir cette opportunité d’avoir l’Etat à leurs côtés.
Bénéficiant de crédits, leur leitmotiv doit être de se professionnaliser pour asseoir des microentreprises rentables, gérées sur des standard modernes, loin des pratiques opaques d’une gestion informelle. Le remboursement des crédits octroyés, puisés des ressources nationales, est une obligation pour chaque bénéficiaire.