LE BILAN EN DEMI-TEINTE DU YOONU YOKKUTÉ
Après 4 ans de gouvernance
L’Africaine de recherche et de coopération pour un développement endogène (Arcade) et la Fondation Rosa Luxemburg ont tenté de dresser un bilan économique et social du régime de Macky Sall. Et selon le président de l’Arcade, Demba Moussa Dembélé, malgré les quelques avancées notées, beaucoup reste à faire.
«A défaut de rupture, on assiste à la poursuite des mêmes politiques, à quelques nuances près, même si quelques changement ont été notés», relève Demba Moussa Dembélé, président de l’Arcade, avant d’entamer une radioscopie, chiffres à l’appui, des 4 ans de politique économique et sociale du gouvernement de Macky Sall.
Evaluant la politique économique et sociale du gouvernement du Président Sall avant-hier, dans le cadre des «samedis de l’économie», le patron de l’Africaine de recherche et de coopération pour un développement endogène a soutenu que «si la victoire de Macky Sall, le 25 mars 2012, avait fait espérer des changements, voire certaines ruptures héritées du régime précédent, l’acceptation des prescriptions des institutions financières internationales, illustrées par l’Instrument de soutien aux politiques économiques (Ispe), la confiance aveugle accordée au rapport Doing Business sur le climat des affaires, résument l’apparente rupture prônée par le Yoonu yokkuté».
Mamadou Mbodj, coordonnateur du M23, à l’aune de ce bilan évoque une «colonisation consentie», à travers le cas du «scandale» Necotrans ou de la «filialisation» de la Sonatel par Orange.
Demba Moussa Dembélé fait valoir que «si le budget de l’Etat pour l’année en cours a été porté pour la première fois de son histoire à 3 022 milliards de francs Cfa, les recettes fiscales à l’importation en représentent 244 milliards de francs, dont 69% de manière indirecte».
D’après l’économiste, l’essentiel des ressources internes qui totalisent 89% de la constitution du budget de l’Etat est porté par la consommation, tandis que la fraude et l’évasion fiscale «permet aux entreprises étrangères de ne supporter que 11% de la fiscalité des entreprises, là où 97,4% des 10 818 entreprises sénégalaises sont des Pme».
Le bilan social marque cependant, un «retour de l’Etat dans les affaires sociales» avec la loi sur la baisse des loyers, quoiqu’avec des «résultats mitigés», la Bourse de sécurité familiale dotée de 30 milliards de francs Cfa par an, la Couverture maladie universelle (Cmu) qui couvre aujourd’hui entre 40 et 43% de la population et 70% en 2019, et enfin la baisse de la fiscalité sur les salaires sur laquelle l’Etat renonce à plus de 28 milliards de francs Cfa.
En dépit de ces avancées, le coordonnateur de l’Arcade constate que le Sénégal est passé en 2 ans (entre 2012 et 2014) du rang de 154ème pays à 170ème sur 188 sur l’Indice de développement humain (Idh) publiée par le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement).
Moubarak Lo, conseiller du premier ministre et coordonateur de la cellule d’analyse économique et sociale du gouvernement, présent a titre personnel, en a profité pour annoncer que dans la même lancée, le gouvernement, sur instruction du chef de l’Etat, compte publier un bilan de son action d’ici la fin de l’année.