D'UNE PRAIRIE À L'AUTRE
Djibo Kâ ne récuse plus Abdoulaye Daouda Diallo pour l'organisation des élections
Le secrétaire général de l’Urd ne récuse plus le ministre de l’Intérieur. Djibo Kâ dit avoir «reconsidéré» sa position, même si c’est «gênant» d’organiser les élections et d’être en même temps militant d’un parti politique.
Hier, il récusait Abdoulaye Daouda Diallo pour sa double casquette de militant de l’Apr, parti au pouvoir. Aujourd’hui, il l’appuie «fortement dans sa tâche difficile de concilier les inconciliables». «J’ai demandé son départ quand j’étais dans l’opposition d’ailleurs, mais maintenant que je l’ai connu mieux, j’ai reconsidéré ma position de principe», dixit Djibo Leyti Kâ. En conférence de presse samedi à son domicile, le leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) estime, en revanche, que «l’opposition est dans son rôle».
Il rappelle : «Il y a quelques années, le pouvoir actuel, alors dans l’opposition, avait la même démarche. Wade l’avait entendue en créant le ministère chargé des élections qu’il avait confié à Cheikh Guèye. Abdoulaye Daouda Diallo est un militant de parti, comme Ousmane Ngom l’a été.
Moi j’ai été militant d’un parti, mais pas ministre de l’Intérieur en même temps.» Mais Djibo Kâ admet que «c’est gênant d’être ministre de l’Intérieur chargé des élections et militant de parti politique». Ce qui, à ses yeux, «n’est pas incompatible» pour autant car, ajoute-t-il, «chacun a son caractère et ses méthodes».
«Abdoulaye Daouda Diallo doit être un peu en retrait»
Cependant, le nouvel allié de Macky Sall conseille à son «ami» Abdoulaye Daouda Diallo d’être «un peu en retrait». «La prochaine fois, qu’il organise les élections de façon impeccable sur le plan matériel, mais qu’il ne plonge pas trop dans la mare de la politique politicienne», lui recommande-t-il.
Pour lui, en tant que «militant et membre fondateur de l’Apr, c’est difficile» pour Abdoulaye Daouda Diallo de prendre du recul. Toutefois, souligne-t-il, «j’ai confiance à sa capacité de discernement et à son esprit républicain, mais aussi aux acteurs politiques». Djibo Kâ a indiqué que son «plus grand regret, c’est le fait que des Sénégalais n’ont pas pu voter pour des raisons techniques».
Tirs sur l’opposition : «L’époque des taux soviétiques est révolue»
Le leader de l’Urd qualifie l’attitude de ces ex-compagnons de l’opposition qui accusent le pouvoir d’«achats de conscience» de «pas juste, inélégante, antidémocratique». Pour lui, «il n’y a aucune preuve formelle qui établit que telle personne à voter à cause de telle chose».
Il appelle le courant du Non qui a décidé de saisir les bailleurs de fonds à «se battre de façon normale et républicaine». «Ce n’est pas la peine d’aller vilipender son pays auprès du Fmi qui n’a aucun rôle sur cette question-là ni la Banque mondiale», dit-il.
Il trouve également le taux de participation de 38,26% «parfaitement compréhensible» parce que l’époque des «taux pharaoniques, des taux soviétiques» est révolue