JEUNES DE SEDHIOU ET DE MATAM A L’ECOLE DE TOSTAN
SEDHIOU- DROITS HUMAINS ET PROSCRIPTION DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

L’Ong Tostan vient de boucler une semaine d’intenses activités de mobilisation sociale et de sensibilisation sur les droits humains et les stratégies de proscription des différentes formes de violences administrées aux femmes et aux filles. Une caravane suivie d’une rencontre inter générationnelle et d’un forum ont été les temps forts de ces journées organisées dans le Nord de la région de Sédhiou.
Les activités ont duré six jours et s’articulaient autour des questions de droits humains et d’éveil des consciences sur les violations faites à l’intégrité physique et morale des filles et des femmes. Le coup d’envoi est donné à Sénoba, par une caravane qui a sillonné 19 localités surtout celles des terroirs du Kabada (Nord de la région de Sédhiou). Tout au long des villages peulh visités, les populations ont spontanément rejoint la caravane et exprimé leur courroux, même si c’est à voix basse par endroit, contre les pratiques traditionnelles jugées néfastes.
Le cinquième jour est consacré à la rencontre inter générationnelle (RIG) à Saré Pathé, avec les jeunes venus du Fouta, dans la région de Matam. Rencontre dont les visées étaient de «capitaliser et d’harmoniser les interventions pour la promotion de l’abandon des pratiques néfastes pour la santé des femmes et des filles». Et, enfin, le sixième jour est consacré à un forum (journées d’échange) à Faoune, toujours sur les stratégies de mutualisation des efforts.
«Cette rencontre d’échange constitue des moments riches en apprentissage ensemble, avec nos frères de Matam. Les facilitateurs du Fouta viennent certes de démarrer leur programme, mais leur engagement donne des gages de certitude dans la suite du temps qui leur reste. Nous avons également beaucoup appris de vous, comme pour confirmer que c’est le rendez-vous du donner et du recevoir».
Pour Bacary Tamba, le coordonnateur régional de Tostan, «cette organisation internationale cherche à promouvoir les conditions des filles et des femmes surtout par rapport aux violences sexuelles à savoir l’excision, les mariages précoces et les viols entre autres».
Ibrahima Boly, assistant coordonnateur Tostan/Matam déclare: «nous avons beaucoup appris lors de ces rencontres d’échange et inversement pour les frères de Sédhiou. Nous sommes à notre troisième mois à Matam et ce que nous avons appris ici nous renforce dans nos pratiques afin de mobiliser les communautés pour la promotion des droits humains».
Oumou Diop, la responsable de la mobilisation sociale à Thiès a, quant à elle, exhorté à l’inscription des enfants à l’école notamment les jeunes filles pour construire un leadership solide, capable de mettre nos jeunes filles sur les rampes de la compétition. Par ailleurs, mais toujours au sujet des droits humains, il a été fait mention, et avec insistance, de l’enregistrement des enfants à la naissance, un droit de plus en plus bafoué dans la région de Sédhiou, à l’image de beaucoup d’autres collectivités locales du Sénégal.
Le dernier acte a été la lecture et la présentation d’un mémorandum au préfet de Bounkiling qui a promis de transmettre à qui de droit. L’on retient du document, en substance: «Nous, jeunes caravaniers, après avoir sillonné les localités du département de Bounkiling, réaffirmons que la pratique de l’excision est une violation des droits humains, causant parfois la mort des victimes. Nos remercions Johnson and Johnson aux côtés de Tostan pour son engagement pour la promotion des droits humains (…). Nous demandons aux autorités administratives et locales d’inscrire l’abandon de l’excision dans leur plan d’action et leur budget local».