LA FIJ CONDAMNE
SACCAGE D'UNE RADIO PRIVEE EN GUINEE

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne le saccage de la radio privée «Baté Fm» et appelle à une meilleure protection des journalistes en Guinée Conakry dans un communiqué datant du 19 août.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne fermement le saccage de la radio privée Baté Fm basée à Kankan, près de 600 Km à l’Est de la capitale. Une situation qui oblige le directeur de ladite radio, Moussa Diawara, à s’enfuir du pays pour assurer sa propre sécurité. Il est actuellement au Mali.
Selon le communiqué de la FIJ dont nous avons reçu copie, le saccage de la radio est attribué à «des partisans du président Alpha Condé qui reprocheraient à Baté Fm d’avoir rendu compte des manifestations de jeunes hostiles au président Condé qui était en visite à Kankan le jeudi 15 août dernier».
«Nous condamnons fermement le saccage de cette radio privée. C’est une grave violation de la liberté de presse et du droit à l’information. Les auteurs doivent être arrêtés et punis car la radio n’a fait que son travail en informant les populations sur la base de faits précis», a déclaré Gabriel Baglo, directeur Afrique de la FIJ.
Le président Condé a été hué par des jeunes en colère alors qu’il était en visite officielle à Kankan, sa région d’origine, le jeudi 15 août. Ils lui reprochaient de n'avoir rien fait pour le développement de cette partie du pays. La radio privée Baté FM avait largement rendu compte de cette visite et des manifestations de jeunes. Par conséquent, le journaliste Abdouramane Seinkou Kaba a été agressé. Un de ses confrères, Mamadi Cissé a été brièvement arrêté vendredi dernier.
Cité par l’Agence France Presse (AFP), le journaliste Kaba a déclaré que les assaillants de la radio ont détruit «une grande partie du matériel dont des chaises, des câbles, des micros et emporté le reste, notamment le groupe électrogène, l'antenne, les amplis, etc.». Cependant une partie du matériel volé, dont l’émetteur, a été ramenée à la radio le lundi 19 août dernier.
La FIJ a dénombré depuis le mois d’août 2012, plusieurs attaques impunies contre les médias en Guinée notamment la fermeture de la station de radio «Liberté FM», une attaque respective des radios privées «Planète FM» et «Renaissance FM», du studio de «Planet Fm» par balles au moment où un dirigeant de l’opposition y était interviewé. Sans oublier, les locaux de «Renaissance Fm» qui avaient été violemment attaqués la nuit.
La FIJ considère ces attaques comme «une atteinte grave à la liberté de la presse et à la liberté d'expression, et s’inquiète qu’elles soient toutes restées impunies», indique le communiqué. En perspective des élections législatives prévue le mois prochain en Guinée, la FIJ demande aux «journalistes de mettre en place un protocole de sécurité efficace pour mieux couvrir ce processus électoral».