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23 février 2025
Par Mathiam THIAM
LANGUES NATIONALES ET FRANÇAIS : QUELLE COHABITATION ?
Evitons les enfermements stériles pour dégager des espaces d’altérité cognitive fécondante auxquels nous convie Goethe dans cette diatribe: «Celui qui ne connaît pas les langues étrangères ne connaît rien de sa propre langue.»
Permets à ton professeur d’hier, et non moins collègue Inspecteur Général aujourd’hui, de te porter la contradiction par le biais de ton post Facebook sur le projet Pastef et langues.
Tu as parfaitement raison sur la subtilité de la nuance entre des enseignements bi-langue et bilingue, celui-ci étant plus complexe que celuilà. Enseigner en Anglais est différent d’enseigner l’Anglais parallèlement avec une autre langue. Cette concession faite, attaquons le vif du sujet en ce qui concerne le français qui, semble-t-il, «sème tous les germes d’échec pour nos apprenants … langue étrangère et à culture exogène» (sic). J’attribue cette assertion aussi imprécatoire qu’abusive, à une dérive de la plume impulsée par une confusion conceptuelle entre le français langue de communication internationale et le français langue du colonisateur français. Ce Français porteur de «germes d’échecs» que tu voues aux gémonies ne saurait s’appliquer, ni à moi ni à toi qui as brillamment fait tes études jusqu’au doctorat en français bien châtié. Qu’est ce qui a changé ? Toi et moi sommes des anglicistes qui manions le français avec bonheur parce que nous avons été éduqués par des instituteurs très bien formés, ni en six mois, ni recrutés expéditivement par des politiciens en quête de popularité. Dans ces conditions, si vous injectez 5000 enseignants dans le système éducatif, sans compter les dégâts incommensurables infligés vingt-cinq ans auparavant à l’école par les Volontaires, Contractuels et «Ailes de dindes» de l’ajustement structurel des années 80, s’en prendre au français devient un déni de réalité, voire une quête de bouc émissaire (Scapegoating).
Les professeurs Mary Teuw Niane, Sakhir Thiam et Cheikh Anta Diop n’ont pas tracé des tangentes, ni appris les intégrales ou dérivées en Wolof ! Ils maîtrisent le français langue d’acquisition et de transmission de ces connaissances fort complexes ! Quand Samba Diouldé Thiam et Maguette Thiam, tous deux mathématiciens, animaient Andd Soppi en français, chacun de leurs articles était un régal littéraire parce que, comme tout bon scientifique, ils maîtrisent le français. Que dire de Pathé Diagne, héraut des langues nationales et leur transcription, fin connaisseur de la langue française dans toutes ses subtilités esthétiques? Je me souviens encore de la remarquable «Volée de bois vert» (titre de son article) qu’il avait administrée sur les langues nationales à Kader Fall, alors ministre de l’éducation. Ma génération a la légitime nostalgie de ces débats de haute facture en français à cette époque où il était ni étrange ni étranger ! Que s’est-il passé entretemps ? On n’ose point supputer une érosion des intelligences ou une altération génétique générationnelle !
Cher collègue, j’ai l’impression que le débat sur le français et les langues nationales est biaisée par l’intrusion furtive de considérations idéologiques surgissant de la mémoire d’un orgueil national meurtri par les canons du colon français qui, selon Cheikh Hamidou Kane, nous a «recensés, répartis, classés, étiquetés, conscrits, administrés.» Il ne faudrait pas enfermer le débat dans une logique de repli identitaire et revanchard tel que le configurent certaines assertions du genre, «aucun pays ne s’est développé dans une langue étrangère !» Soit ! Reprendre à satiété cette assertion péremptoire est révélateur d’un déficit d’historicité et d’approche anthropologique. Ceux qui ont cette posture évoquent de grands pays développés comme la Chine, la Corée et le Japon. La Chine n’a jamais subi une présence coloniale de longue durée comparable à la nôtre. Tout au plus, elle a été brièvement dominée économiquement et militairement par des puissances occidentales qui n’y ont pas laissé leur empreinte linguistique et culturelle ; le même scénario est valable pour la Corée, surtout celle du Sud qui a grassement bénéficié de la présence Américaine pour s’enrichir de la langue anglaise, des dollars et de la technologie des GI’s venus endiguer la déferlante Nord-Coréenne des années cinquante. Comme quoi, les phénomènes d’hybridation sont plus fécondants que les obsessions de la pureté! Quant au Japon, son insularité et sa puissance militaire aidant, il a su préserver son intégrité sociolinguistique. Que dire du Sénégal ? Toute une autre histoire (Another ball game) !
L’histoire coloniale du Sénégal atteste de la présence du français dans notre pays depuis le XVI siècle. En six ou sept cents ans, le français a pensé et structuré l’administration civile et militaire, irrigué le champ éducatif et scientifique de notre pays dont la vulnérabilité était accrue par sa tradition orale. Donc, par un trait de plume, on ne peut ni l’effacer ni le rétrograder au risque de nous heurter au mur épistémologique qui a compromis l’Arabisation dans certains pays arabes. L’adoption accélérée de l’Arabe comme langue de substitution par des revendications nationalistes les a coupés du corpus scientifique universel écrit en français et surtout en Anglais, pour les enfermer dans le ghetto linguistique «d’une métamorphose inachevée» ! Ils ont cessé de maitriser le Français sans acquérir l’arabe classique. De cette impasse est née une nouvelle caste de locuteurs appelés les « Nilingues »! Soyons prudents et opportunistes comme la Grande Royale de Cheikh Amidou Kane. Certes notre rencontre avec l’Occident fut «une naissance qui se fit dans la boue et le sang» (sic); mais par intelligence stratégique écoutons la : «Il faut aller apprendre chez eux l’art de vaincre sans avoir raison… L’école étrangère est la forme de la nouvelle guerre que nous font ceux qui sont venus. Il faut y envoyer notre élite en attendant d’y pousser tout le pays » ! Cette exhortation à assumer son histoire avec réalisme et sans complexe fut le crédo du Japon qui n’hésita pas à envoyer des cohortes d’étudiants en occident pour s’approprier les armes de leur vainqueur !
Cher Collègue, je te félicite pour le travail de pionnier-défenseur de la scolarisation en langues nationales par l’application du Modèle harmonisé d’enseignement bilingue au Sénégal (MOHEBS) qui utilise les langues nationales dans les enseignements-apprentissages en même temps que le français. En didactique de l’Anglais, je prône l’utilisation intelligente des langues nationales et du Français pour faciliter les apprentissages au nom du concept de compétence plurilinguistique qui permet des associations et transferts entre ces langues selon les circonstances. Ma seule crainte est le débat inachevé voire négligé sur la baisse des performances scolaires dues fondamentalement à une mauvaise maitrise du français, aussi bien par les apprenants que les enseignants. Quelle que soit la langue de transmission des connaissances, Mandarin, Anglais, Français ou langue nationale, elle doit être maitrisée. Même si Boileau nous dit que «Ce qui se pense clairement s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément», il faut ajouter à condition que la langue d’énonciation soit maitrisée. Ne pas régler le problème du Français par la formation et le diaboliser pour légitimer d’autres alternatives risque de nous fourvoyer dans des impasses. Langues nationales oui, mais accompagnées par la réhabilitation du Français. Evitons les enfermements stériles pour dégager des espaces d’altérité cognitive fécondante auxquels nous convie Goethe dans cette diatribe: «Celui qui ne connaît pas les langues étrangères ne connaît rien de sa propre langue.»
Mathiam THIAM
Inspecteur Général (Anglais)
Fastef, Département de didactique de l’Anglais
LA TRADITION DES SAGES CONSEILS
Ces petites phrases qui sont prononcées par des présidents de Conseil constitutionnel
Badio Camara à Diomaye Faye : «A l’heure où surgira l’ivresse de la puissance, se souvenir de la main de Dieu»
«Monsieur le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à l’heure où surgiront les inévitables tentations du pouvoir, l’ivresse de la puissance, les démons de la division, il faudra se souvenir de la main de Dieu, dont la volonté domine et détermine inéluctablement les moments que nous vivons.»
Kéba Mbaye à Abdou Diouf : «Les Sénégalais sont fatigués»
«Monsieur le Président de la République, les Sénégalais sont fatigués». C’était en 1981, après que Senghor lui a passé le témoin. A l’époque, la prestation de serment se faisait devant la Cour suprême dont Kéba Mbaye était le Premier président de la Cour suprême.
Cheikh Tidiane Diakhaté à Macky Sall: «Monsieur le président de la République, il y a tant de frustrations…»
«Monsieur le président de la République, il y a tant de frustrations et parfois aussi tant de désespoirs dans nos sociétés que l’urgence s’est pratiquement installée partout. C’est à vous que cette lourde mission échoit. C’est à votre honneur, c’est aussi dans vos responsabilités. Vous avez avec vous la symbolique de l’espoir et la volonté de ne pas décevoir.»
Pape Oumar Sakho à Macky Sall : «Le discours politique gagnerait à s’élever à la hauteur de la conscience citoyenne de ce peuple»
«Monsieur le président de la République, force est de constater aujourd’hui, une mutation des mœurs politiques à travers la substitution au dialogue fécond de monologues parallèles, faits d’invectives et de calomnies dans les médias et les réseaux sociaux. Le discours politique gagnerait à s’élever à la hauteur de la conscience citoyenne de ce peuple, afin que le Sénégal reflète enfin et pour toujours, l’image de la démocratie mature et apaisée qu’il est réellement»
Malick SY
UN DUO EXECUTIF, 100 RISQUES
Ousmane Sonko sera le Premier ministre du Président Bassirou Diomaye Faye. Un duo de Pastef, porteur du projet, l’un en tant président du parti, l’autre en tant que candidat vainqueur de l’élection. Mais échapperont-ils au duel des duos ?
C’est finalement Ousmane Sonko qui sera le Premier ministre du Président Bassirou Diomaye Faye. Un duo de Pastef, porteur du projet, l’un en tant président du parti, l’autre en tant que candidat vainqueur de l’élection. Mais échapperont-ils au duel des duos ?
Les tractations de Azalaï Ousmane Sonko est le Premier ministre du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Les derniers faits et gestes corroboraient en tout cas son implication au plus haut sommet. Au cœur même de la chose publique. Il comptait prendre toute sa place. Parce qu’il n’est pas un accompagnant d’autant plus que c’était lui le «seul» plan, avant le plan B comme Bassirou. Dans les tractations de Azalaï, l’hôtel devenu leur QG depuis leur libération de la prison du Cap Manuel, le leader du Pastef et le candidat de la coalition Diomaye Président avaient déjà retenu leur schéma : un duo. Ce matin du 2 avril, dans la «salon d’honneur» du Centre des expositions de Diamniadio, Ousmane Sonko avait le «statut» de chef d’Etat. Puisque les caméras de la Rts ne le quittaient pas dans ses échanges et accolades avec les hôtes de la cérémonie de prestation de serment.
Pm avant l’heure
S’il n’a pas été à la passation de pouvoir au Palais, Sonko y a débarqué quelques minutes plus tard à bord d’un 4X4 de couleur blanche avec son chef de protocole Djibril Guèye. Et dans la feuille d’audience, le président de Pastef, parti dissous, est bien aux côtés du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui s’est débarrassé de son écharpe. Sonko, dans sa chemise africaine et son bonnet, a assisté presque à toutes les audiences que le chef de l’Etat a accordées hier à des autorités invitées à la cérémonie de prestation de serment. Le journal de 20H de la Rts a d’ailleurs montré Ousmane Sonko lors des tête-à-tête avec l’ancien Vice-président de la Banque mondiale Makhtar Diop. On le voit en train d’écrire avec son ordinateur au moment où le Président et l’ancien ministre de l’Economie du Sénégal dans le premier gouvernement de Abdoulaye Wade échangeaient. S’il n’y avait pas encore de décision qui lui conférait des fonctions officielles, Ousmane Sonko avait tout de même pris… fonction aux côtés de son ami. A la place d’un Directeur de cabinet officieux. Il était aussi présent lors de l’audience avec le Premier ministre rwandais, porteur d’un message de félicitation de Paul Kagamé. En attendant, le Président Faye va préparer son message à la Nation de veille de la fête de l’indépendance. Puis la cérémonie de levée des couleurs au Palais, le lendemain.
Le duo à l’épreuve
L’on assiste aujourd’hui donc à un exécutif Pastef, ce qui semble logique puisque la mise en œuvre du «projet» requiert une cohérence et surtout une maitrise du programme. Et il n’y a pas mieux que son concepteur pour se charger de l’exécution de la politique du chef de l’Etat, qui n’est autre que ce programme qu’ils partagent. Sonko qui a accueilli sa nomination avec «honneur» a rappelé qu’il est question de «changer durablement et structurellement» le pays. Il dit mesurer «la confiance» que le Président Faye a placée en lui. Il est évident que ce duo a toutes les ressources pour réussir sa mission, dans l’entente. Mais c’est aussi la crainte du destin souvent fatal au Premier ministre – et même aux amis- qui ne peut pas quitter les esprits. Dans les mots utilisés par Ousmane Sonko, il suinte justement ce partage, pas seulement au nom du projet, mais de son actionnariat dans cette élection du Président. Le premier Premier ministre de la 3e Alternance est conscient que la mission du Président Diomaye Faye est «exaltante», mais «délicate».
Sonko : «Pas question de le laisser seul assumer cette lourde responsabilité»
Dans cette logique, le nouveau Pm, qui a assuré sa «loyauté» et son «dévouement» au chef de l’Etat, a souligné que c’est un programme «Souverain juste et prospère» qu’ils ont «élaboré en commun, défendu en commun». Par conséquent, il est formel : «Il ne sera pas question de le laisser seul assumer cette lourde responsabilité. Je voudrais dire aux Sénégalais, chacun et chacune, là où il se trouve, que ce projet est le sien et que chacun devra donner le meilleur de lui-même pour que nous éteignions les objectifs que nous nous sommes assignés pour le Sénégal et non pas pour le Président Bassirou Diomaye Faye. C’est d’autant plus important que nous articulons notre programme autour de la citoyenneté, de la participation collective. Nous donnerons tout ce que nous avons, nous ne ménagerons aucun effort pour atteindre la rupture, le progrès et le changement définitif dans le bon sens.»
LE FORUM CIVIL EXIGE UNE APPLICATION DE LA LOI
Tout en se réjouissant que le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye ait fait sa déclaration de patrimoine, Birahime Seck a appelé à «une application vigoureuse de la loi».
A Saly, le coordonnateur national du Forum civil a encore plaidé pour la transparence et la redevabilité dans la gestion des finances publiques. Tout en se réjouissant que le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye ait fait sa déclaration de patrimoine, Birahime Seck a appelé à «une application vigoureuse de la loi».
En marge d’un atelier de formation pour les jeunes de Fatick sur la réglementation du secteur extractif organisé par le Forum civil, son coordonnateur Birahime Seck est revenu sur «les suggestions faites au Président Bassirou Diomaye Faye».
Selon lui, le Forum civil lutte pour la Bonne gouvernance et contre la corruption. «C’est pourquoi après la première sortie du Président Bassirou Diomaye Faye sur la lutte contre la corruption comme priorité, nous lui avons fait un certain nombre de suggestions», a-t-il déclaré. «Je lui ai suggéré, conformément au Code de transparence de la gestion des finances publiques, de faire l’état des lieux. Le deuxième point est de rendre effectives les dernières réformes opérées sur la Déclaration de patrimoine qui élargissent le champ des assujettis et durcissent les sanctions en cas de manquement», a ajouté M. Seck.
Selon lui, le successeur de Macky Sall a donné l’exemple en faisant sa déclaration de patrimoine. «Il doit alors faire une application stricte de la nouvelle loi à plusieurs autorités, directeurs et responsables au niveau de l’Etat. En plus, pour que la transparence et la redevabilité soient une réalité dans notre pays, il faut mettre en œuvre un pôle judiciaire et financier qui a en son sein un parquet financier, avec des hommes compétents, des ressources nécessaires et du matériel», plaide Birahime Seck.
Le coordonnateur national du Forum civil déplore par ailleurs que «depuis des années, les corps de contrôle refusent d’appliquer la redevabilité de publier les rapports sur la gestion des finances publiques». Birahime Seck donne l’exemple de la Cour des comptes qui, dit-il, n’a pas publié les rapports d’audit, d’investigation ou d’inspection qu’elle a eu à faire en 2018, 2019, 2020, 2021. Le coordonnateur national du Forum civil déplore également que l’Inspection générale d’Etat (Ige) n’ait pas publié les rapports sur l’état de la gestion des finances, la reddition ses comptes. «On se focalise uniquement sur les fonds Force Covid 19 de 1000 milliards mais moi, je parle de tous les rapports. En fait, si on fait le cumul des budgets des institutions contrôlées et dont les rapports ne sont pas publiés, cela dépasse largement les 1000 milliards», conclut Birahime Seck.
Par Seydina A. NDIAYE
L’IMPASSE ECONOMIQUE HERITEE PAR LE PRESIDENT FAYE
Le nouveau régime devra s’attaquer aux attentes sont très fortes, surtout de la part de la jeunesse, de manière efficiente et probante pour ne pas décevoir les attentes légitimes des électeurs.
Le plébiscite du Président Bassirou Diomaye Faye ne souffre d’aucune contestation suite aux résultats de l’élection présidentielle de ce 24 mars 2024, en ce sens que, pour la première fois dans l’histoire politique de notre pays, un candidat de l’opposition arrive à remporter aussi nettement la mise, dès le premier tour. Il convient de souligner que les attentes sont très fortes, surtout de la part de la jeunesse, majorité écrasante de la population qui, faute de capture du dividende démographique, est devenue une bombe sociale incontrôlable dont même l’espoir d’un meilleur avenir a disparu durant ces dernières années de gouvernance de l’ex-Président Sall. Car, il est des chiffres qui rappellent à dessein le lourd héritage économique particulièrement mitigé que devront porter les frêles épaules du Président Faye. Le nouveau régime devra s’y attaquer de manière efficiente et probante pour ne pas décevoir les attentes légitimes des électeurs.
En premier lieu donc, il s’agit de la détresse de la jeunesse. En effet, le chômage des jeunes en 12 ans de régime Sall a doublé, officiellement passant de 12% à 24% de la population, sachant le caractère très informel de l’emploi au Sénégal (97% selon les derniers chiffres de l’Ansd). Cette situation décrit très concrètement le mal-être de cette jeunesse qui, dans l’espoir de l’atteinte du mirage de l’eldorado européen, se jette dans les flots de l’océan atlantique ou dans le désert saharien.
Deuxième enjeu crucial à adresser : la facture de l’absence de souveraineté alimentaire, avec des importations de 700 Mia FCFA par an, rien que pour le riz (347 Mia FCFA), le blé (238 Mia FCFA) et l’huile ‘127 Mia FCFA). La pauvreté reste très forte au Sénégal, malgré la réduction de sa prévalence de 53% en 2012 à 47% en 2023, selon les données de la Banque mondiale. Le panier de la ménagère est très dégradé, avec une inflation (importée) de près de 30% et un pouvoir d’achat sinistré, malgré les promesses des retombées du pétrole et du gaz. La fracture sociale est en effet béante dans le Sénégal de 2024, avec un lumpenprolétariat diffus dans tous les segments de la société.
Enfin, troisième enjeu économique du lourd héritage : l’endettement massif. Sur un PIB de 17 000 Mia F CFA à fin 2023, le taux d’endettement est de l’ordre de 13 000 Mia FCFA, soit un ratio de +76%, largement au-dessus de la norme communautaire. Le mirage d’un développement tiré par des infrastructures de prestige, sur fond d’un endettement massif par un financement conditionné lié, a servi d’éperon à cette folle spirale de la dette : Eurobonds, recours quasi systématique au marché financier, etc. Rien que cette année 2024, le service de la dette est de 1 248 Mia FCFA, pour ainsi dire que, cette poussière sous le tapis de la dette risque d’être un véritable goulot d’étranglement pour un revirement stratégique dans le cadrage macro, car cela demande beaucoup de souplesse de la part de nos créanciers, surtout dans ce contexte de hausse du dollar US et de retour de la belligérance entre l’Occident Collectif et le Sud global, pour paraphraser les penseurs de la géopolitique.
Ce trépied d’enjeux, adossés à la future exploitation du pétrole et du gaz, fait des premiers 100 jours du nouveau régime un moment charnière de notre histoire collective. Il est dès lors à souhaiter que la promesse électorale de travailler avec les meilleures compétences d’ici et d’ailleurs ne se fracassera pas à la Realpolitik du pouvoir au Sénégal, pour une réussite du quinquennat.
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MACKY S’EN VA, DIOMAYE S’INSTALLE
Hier, mardi 2 avril, en début d’après-midi, le président sortant Macky Sall a transmis le pouvoir à son successeur Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Hier, mardi 2 avril, en début d’après-midi, le président sortant Macky Sall a transmis le pouvoir à son successeur Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Défilé, tapis rouge, coups de canon, poignée de main, remise de clé symbolique : cette cérémonie traditionnelle symbolise l’entrée en fonction du nouveau président de la République du Sénégal.
Une foule amassée devant le palais présidentiel. Défilé de chevaux du détachement de la garde présidentielle. Drapeau national visible partout sur le boulevard de la République. Le moment est historique. Il est 13heures passées d’une vingtaine de minutes hier, mardi 2 avril, quand le nouveau président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pénètre en voiture dans le palais présidentiel. Après les coups de canon, l’hymne national et les honneurs militaires, il monte sur le perron. Son prédécesseur Macky Sall, tout de blanc vêtu, l’attend à quelques pas. Echarpe de Grand-Croix de l’ordre national du lion autour du costume et collier du Grand-maître de l’ordre national du lion sur le cou, Bassirou Diomaye Diakhar Faye vient de prêter serment quelques heures plus tôt, lors d’une cérémonie officielle en présence de plusieurs Chefs d’Etats et d’autorités africaines, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.
Après les accolades avec un sourire et regard bienveillant, les deux hommes vont à l’intérieur où des fonctionnaires du palais, des officiels et différentes personnalités publiques du pays venus faire les adieux sont installés. Après les salamalecs, Macky Sall et son successeur se dirigent vers le salon musique où a eu lieu la poignée de main. Les deux hommes ressortent quelques minutes plus tard. Macky Sall remet la clé symbolique du palais de la République qu’il a occupé pendant 12 ans à son successeur et lui « souhaite un bon séjour dans cette bâtisse ». Elu président de la République le 24 mars dernier à 44 ans, le nouveau locataire du palais de la République est officiellement installé dans ses nouveaux locaux.
Les derniers honneurs militaires se font. Macky Sall quitte les lieux raccompagné de Bassirou Diomaye Diakhar Faye jusqu’au parvis du palais. Ce dernier retourne à l’intérieur du palais de la République devenu désormais sa demeure pour la durée de son mandat et retrouve ses collaborateurs. L’ivresse contenue de la victoire, la mélancolie d’un départ. Le désir et l’espérance d’un côté. Déjà, la nostalgie du pouvoir de l’autre. C’est la fin d’une ère. A l’extérieur du palais présidentiel, Macky Sall est accueilli par de nombreux militants et sympathisants qui sont venus le remercier, tenant des pancartes où on pouvait lire « Jarama Macky », « Macky dans nos veines ». D’autres qui sont venus accueillir Bassirou Diomaye Diakhar Faye dans ses nouveaux locaux, brandissent ses photos avec son mentor Ousmane Sonko.
MAMADOU BADIO CAMARA REMET LES PENDULES A L’HEURE…
Le président du Conseil constitutionnel, recevant le serment du chef de l’Exécutif, a répondu aux attaques contre son institution, rappelé au président élu ses devoirs envers le peuple et magnifié la résilience de la démocratie sénégalaise
Le 5e président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a été officiellement installé dans ses fonctions par le Conseil constitutionnel hier, mardi 2 avril 2024. Dans son discours, le Président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, qui recevait le serment du chef de l’Exécutif, a répondu aux attaques contre son institution, rappelé au président élu ses devoirs envers le peuple et magnifié la résilience de la démocratie sénégalaise.
Mamadou Badio Camara a profité de l’investiture du président de la République nouvellement élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour répondre aux attaques contre l’institution qu’il dirige. «Le Conseil constitutionnel, face à ceux qui ont tenté de le déstabiliser par des moyens non conventionnels, a, au nom du peuple, dit le droit, sans haine ni crante», affirme-t-il. Le Sénégal n’a jamais connu une crise institutionnelle, juge-t-il. «Le président de la République et son gouvernement, tout comme l’Assemblée nationale, ont toujours accepté de se soumettre à nos décisions. C’est dire qu’il n’y a pas une crise institutionnelle, mais une volonté commune de ne jamais sortir du cadre délimité par la Constitution».
Selon lui, le suffrage des Sénégalais est le seul moyen de sortir des situations politiques tendues. «Des amis en Afrique nous disent souvent que chaque fois que le pire est prédit au Sénégal, en raison de fortes tensions et d’animosités exacerbées, les Sénégalais arrivent toujours à retomber sur leurs pieds, comme si de rien n’était. Forts de ce constat, ils nous demandent : mais quel est donc votre secret ? A mon avis, le secret est dans le bulletin de vote», a dit Mamadou Badio Camara. Le président du Conseil constitutionnel affirme ainsi que, «dans leur intime conviction et la claire conscience, des citoyens électeurs, peuvent, avec leurs bulletins de vote, changer décisivement le cours de leur destin, dès lors que l’administration et les organes de contrôle du processus électoral ont fait la preuve de leur professionnalisme, sous le contrôle d’une justice impartiale.»
…ET RAPPELLE A BASSIROU DIOMAYE FAYE SES DEVOIRS ENVERS LE PEUPLE
Avant de recevoir le serment de l’actuel président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, lui a rappelé qu’il est, «le choix incontestable et éclatant du peuple sénégalais et symbolise la volonté de notre peuple de changer de paradigme dans sa gouvernance et de génération dans son gouvernement.» Selon toujours Mamadou Badio Camara, «il porte sur ses épaules les espoirs de toute une nation, en particulier de ces jeunes hommes et jeunes femmes, accompagnés parfois d’enfants, dont l’aspiration à un travail digne et une vie décente est encore intacte, au point de risquer leurs vies en affrontant les océans ou l’immensité des sables du désert, dans une quête tragique et souvent illusoire d’une vie meilleure»
Dans ses conseils à Bassirou Diomaye Faye, Mamadou Badio Camara relève qu’«à l’heure où surgiront les inévitables tentations du pouvoir, l’ivresse de la puissance, les démons de la division, il faudra se souvenir de la main de Dieu, dont la volonté domine et détermine inéluctablement les moments que nous vivons». En rappelant au nouveau locataire du Palais de la République qu’il est désormais le garant de la démocratie sénégalaise, du respect des institutions, des droits et libertés, gage de la stabilité de l’État et de l’unité du peuple, le président du Conseil constitutionnel a souhaité que, «le Sénégal soit épargné de toutes les turpitudes, surtout en cette vielle d’exploitation future du pétrole et du gaz».
LA PRESIDENTIELLE, UN COUP DE MAITRE !
Le dénouement pacifique, malgré le climat délétère qui a précédé les élections présidentielles du 24 mars dernier, symbolise la tradition démocratique connue des Sénégalais. «Les circonstances particulières qui ont entouré la tenue de l’élection présidentielle ont démontré une résilience particulièrement frappante du peuple sénégalais dans sa majorité», soutient le président du Conseil constitutionnel. Mamadou Badio Camara trouve, par ailleurs, que, «le peuple sénégalais, en dépit de perturbations ponctuelles, est résolu ment adossé à sa tradition de dialogue et de ‘’Teranga’’. A ce titre, il mérite la stabilité institutionnelle que procure une gestion du processus électoral, marquée du sceau de la transparence et de la sincérité». Le président du Conseil constitutionnel d’ajouter : «l’élection présidentielle, qu’on croyait définitivement compromise, a pu se tenir, même dans un délai réduit, sans qu’aucune irrégularité de nature à altérer la crédibilité du scrutin n’ait été notée. Le vainqueur a été clairement identifié dans les heures qui ont suivi la fermeture des bureaux de vote et les félicitations des autres candidats ont suivi, dans la foulée». Mamadou Badio Camara d’affirmer ainsi que, «cela tient presque du miracle, sauf à relever que nos institutions, loin d’être en crise, tiennent debout, dans le cadre de la Constitution, expression la plus achevée de la volonté populaire».
L’élection du président Bassirou Diomaye Faye dans un cours délai traduit, selon lui, «un véritable coup de maître !» A en croire Mamadou Badio Camara, «le dispositif électoral, dans toutes ses composantes, a démontré, une fois encore, sa fiabilité». Ceci est le fruit, «de l’expérience, l’expertise et la neutralité de l’administration électorale et des différents or ganes de contrôle de la régularité des élections, ainsi qu’à la transparence et la célérité notées à toutes les étapes du recensement des votes, vu qu’aucune contestation n’a été formulée». Les élections apaisées traduisent aussi, «l’engagement du président Macky Sall qui, avec la détermination qu’on lui connait et dans un délai record, a repris en main le processus électoral, avec comme seul objectif : un scrutin apaisé et transparent, quel que soit le vainqueur».
DES ELOGES AU PRESIDENT SORTANT MACKY SALL
Le président du Conseil constitutionnel a été élogieux envers le désormais ancien président de la République, Macky Sall. «Au terme de vos deux mandats au sommet de l’État, obtenus en 2012 puis en 2019, l’histoire retiendra que vous vous êtes abstenu, volontairement et sans aucune contrainte, de solliciter de vos compatriotes un troisième mandat, afin de nous éviter la probabilité d’une source potentielle de troubles intenses. Point n’est besoin de dresser une liste, qui serait kilométrique, de vos réalisations multiformes, puisqu’elles sont visibles», souligne-t-il.
De Macky Sall, Mamadou Badio Camara retient aussi «un excellent garant de l’unité nationale, attribution emblématique que le président de la République tient de la Constitution». Macky Sall a aussi «un attachement viscéral aux élégantes traditions républicaines, issues des principes de la démocratie et de l’État de droit», juge-t-il en faisant allusion aux félicitations adressées à son successeur, Bassirou Diomaye Faye et la convivialité avec laquelle il l’a reçu au Palais de la République, avant même la proclamation des résultats définitifs.
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«JE MESURE LE POIDS DE LA RESPONSABILITE ET LA GRAVITE DE LA CHARGE»
Installé dans ses fonctions de président de la République du Sénégal hier, mardi 2 avril, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a dit mesurer toute la charge et les responsabilités qu’il endosse en tant que chef de l’Exécutif.
Installé dans ses fonctions de président de la République du Sénégal hier, mardi 2 avril, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a dit mesurer toute la charge et les responsabilités qu’il endosse en tant que chef de l’Exécutif.
Le vainqueur de l’élection présidentielle du 24 mars, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a été officiellement installé dans ses fonctions de président de la République du Sénégal hier, mardi 02 avril par le Conseil constitutionnel. Dans son discours en tant que patron de l’Exécutif, Bassirou Diomaye Faye dit, «mesurer le poids de la responsabilité et la gravité de la charge ». Son élection traduit-il que, « ce grand peuple que nous sommes, au péril des vies perdues, des blessures irréversibles, des libertés confisquées, de carrières brisées a démontré à maintes occasions et dans des moments critiques son attachement à la paix et aux valeurs républicaines.» Le président de la République a aussi eu une pensée pieuse aux personnes disparues lors des dernières manifestations préélectorales.
«CHANGEMENT SYSTÉMIQUE»
«En m'adressant à vous en ce jour, il me revient des douloureux souvenirs des martyrs de la démocratie sénégalaise, des amputés des blessées et des anciens prisonniers. Je garderais toujours à l'esprit les lourds sacrifices consentis afin de ne jamais vous décevoir ». Il reste aussi conscient que, les résultats sortis des urnes expriment un profond désir du «changement systémique». «À travers mon élection, le peuple sénégalais s'est engagé dans la voie de la constitution d'un Sénégal juste, d'un Sénégal prospère dans une Afrique en progrès. Et dans cette oeuvre de construction d'un Senegal nouveau, je travaillerai inlassablement à la préservation de la paix et à la cohésion nationale », s’engage-t-il.
«JUSTICE INDÉPENDANTE ET DÉMOCRATIE RENFORCÉE»
Le président Bassirou Diomaye Faye dit aussi, «garder à l'esprit que notre ressource la plus précieuse demeure la stabilité de notre pays». Pour ce faire dit-il, « je mobiliserai les Sénégalais d'ici et de la diaspora autour d'un projet national fédérateur et orienter vers un futur serein». Son magistère sera aussi marqué par, «la promotion du culte du travail, de l'éthique de la gestion, de la discipline et de l'amour de la patrie à mettre résolument et durablement le Sénégal dans la voie du progrès économique et social». Bassirou Diomaye Faye promet de faire du Sénégal, «un pays d’espérance, un pays apaisé avec une justice indépendante et une démocratie renforcée». En Afrique, le président de la République, juge que, «les nombreux défis que nous devons relever nous oblige à plus de solidarité ». Bassirou Diomaye Faye dit entendre clairement, « la voie des élites décomplexées qui disent haut et fort notre aspiration commune à plus de souveraineté au développement et au bien-être».
«PARTENARIAT MUTUELLEMENT GAGNANT»
Le Sénégal sera aussi ouvert aux pays africains et au reste du monde. «Au côté de mes pairs africains, je réaffirme l'engagement du Sénégal à renforcer les efforts déployés pour la paix la sécurité, la stabilité et l'intégration africaine. Aux pays amis et partenaires, je réitère l'engagement et l'ouverture du Sénégal à des échanges respectueux de notre souveraineté conforme aux aspirations de notre peuple dans un partenariat mutuellement gagnant», s’engage Bassirou Diomaye Faye.
«LA NOMINATION DE SONKO À LA PRIMATURE VA DE FAIT TEMPÉRER LES POUVOIRS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE»
Appelé à analyser la nomination du président de l’ex-Pastef, sur les ondes de la radio Sud Fm, Maurice Soudieck Dione, Enseignant-chercheur en Science politique à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis déclare que ce choix n’est pas une surprise.
La nomination de Ousmane Sonko comme Premier ministre du premier gouvernement sous le magistère du président Bassirou Diomaye Faye obéit «certainement» à une «lecture parlementaire de la Constitution». Histoire de «tempérer les pouvoirs du président de la République, cette hyper-présidentialisation va être rationalisée de fait», selon Maurice Soudieck Dione.
Appelé à analyser la nomination du président de l’ex-PASTEF, sur les ondes de la radio Sud Fm, l’Enseignant-chercheur en Science politique à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis déclare que ce choix n’est pas une surprise.
«J’avoue que ce n’est pas une surprise. Je pense qu’il y avait deux scénarios : le premier, c’était que Bassirou Diomaye Faye, le président de la République, fasse de Ousmane Sonko son Premier ministre, pour gérer les affaires politiques ou alors Ousmane Sonko allait gérer le parti, pour reconstruire le PASTEF et attendre le mois de septembre pour pouvoir organiser les élections législatives parce que la législature doit durer au moins deux ans avant d’être dissoute (l’Assemblée nationale). Et bien, c’était aussi un scénario pour que Sonko puisse être président de l’Assemblée nationale. Ça, c’était une option. Mais on constate que l’option qui a été retenue par le président Bassirou Diomaye Faye, c’est de faire de Ousmane Sonko son Premier ministre. Donc, ici, on va certainement avoir une lecture parlementaire de la Constitution. Ça va de fait tempérer les pouvoirs du président de la République, cette hyper-présidentialisation va être rationalisée de fait, avec un Premier ministre qui, quoi qu’on puisse dire, a été la cheville ouvrière, l’élément catalyseur de cette victoire éclatante de la Coalition ‘’Diomaye Président’’», a-til relevé.
A la question de savoir si le duo Ousmane Sonko-Diomaye Faye est porteur d’espoir ou source de dualité au sommet de l’Etat, l’universitaire répond : «Il y a des risques de dualité, quand on est dans un schéma d’hyper-présidentialisation dans l’allocation du pouvoir dans le système politique et qu’on a un Premier ministre qui a une forte influence politique ; il y a des risques de dualité, des risques de conflit».