Nations unies (Etats-Unis), 8 mars 2015 (AFP) - Le Conseil de sécurité de l'ONU a fermement condamné dimanche l'attaque "haineuse" d'une base de Casques bleus dans le nord du Mali et mis en garde ses auteurs qui auront à rendre des comptes.
Un Casque bleu tchadien et deux enfants ont été tués par plus d'une trentaine de roquettes tirées sur leur caserne à Kidal (nord) dimanche matin. Les 15 membres le Conseil de sécurité ont demandé au gouvernement malien de diligenter une enquête et présenter les coupables à la justice, selon un communiqué de l'organisation.
Le Conseil "a souligné que les responsables de cette attaque auront à rendre des comptes" et rappelé que les attaques visant des Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité a appelé toutes les parties à la retenue et à éviter des actions de nature à compromettre les efforts pour rétablir la paix. Il a également menacé de sanctions ceux qui prendraient la responsabilité de reprendre les hostilités au Mali.
L'attaque de la base de Kidal a été menée au lendemain de l'irruption dans un restaurant-bar de Bamako d'un homme masqué qui a ouvert le feu et lancé des grenades faisant cinq morts dont un Français et un Belge, et au moins huit blessés.
Elle intervient également une semaine après la signature par le gouvernement malien d'un accord avec des groupes armées nordistes qui prévoit une plus grande autonomie du nord dans le but d'apporter une plus grande stabilité à la région.
La principale alliance Touareg, connue sous le nom de Coordination, n'a pas signé l'accord et a demandé un délai pour consulter sa base. Le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ont tous deux demandé aux Touaregs de signer l'accord, estimant qu'il offrait une chance importante pour la paix.
Avec plus de 30 Casques bleus tués depuis le déploiement des forces de maintien de la paix des Nations unies dans le nord du Mali en 2013, la MINUSMA est considérée comme la plus dangereuse des missions de l'ONU.
Elle est particulièrement meurtrière pour le Tchad. Les militants islamistes ont pris le contrôle du Nord du Mali pendant plus de neuf mois jusqu'à ce qu'une intervention militaire conduite par la France ne chasse la plupart d'entre eux de la région.
LES LIONCEAUX CHUTENT À L'ENTRÉE, DEVANT LE NIGERIA
Dakar, 8 mars (APS) - L'équipe nationale des moins de 20 ans du Sénégal a chuté, 1-3, devant celle du Nigeria, à l'ouverture du Championnat d'Afrique des nations (CHAN, 8-22 mars) de cette catégorie, dimanche, au stade Léopold Sédar Senghor, à Dakar.
La fiche technique du match
- Arbitres : Rédouane Jiyed (Maroc), Berhe O'Michael (Erythrée) et Elvis Guy Nguegegoue (Cameroun)
- Buteurs : Awoniyi Taiwo Micheal (10e et 12e mn) et Ifeanji Mathew (44e mn) pour le Nigeria. Sidy Sarr pour le Sénégal(27e mn).
- Nigeria : Enaholo Joshua, Muhammed Musa, Mustapha Abdullahi, Idowu Akinjide Elijah, Bello Zaharadeen, Omego Prince Izuchukwu, Bulbwa Bernard - Jimoh Wasiu Oluwasegun, Ifeanji Ifeanji, Ifeanji Mathew, Ezech Chidera - Ibrahima Abdulahi - Obinna Nwobodo, Awoniyi Taiwo Micheal.
Entraîneur : Manu Garba.
Face à une équipe nigériane très technique et constituée de champions d'Afrique de la CAN 2013 des moins de 17 ans, les Lionceaux n'ont pas résisté à l'entame de la partie.
Les Nigérians ont déroulé un jeu vivace et organisé, qui leur a permis d'ouvrir la marque à la 10e minute, sur une action bien élaborée.
Très athlétique, Awoniyi Taiwo Micheal remporte le duel face au gardien sénégalais Seydou Sy et inscrit le premier but du tournoi. Deux minutes plus tard, il double la mise.
Devant le public moyen du stade Léopold Sédar Senghor, les Lionceaux vont tenter de réagir. Mais ils pèchent par une mauvaise organisation et les déchets techniques.
Les protégés de Joseph Koto parviennent malgré les lacunes à dominer le jeu.
A deux reprises, les attaquants Moussa Koné et Ibrahima Wadji échouent devant les cages du gardien du Nigeria, Enaholo Joshua.
A la 27e mn, Sidy Sarr va réduire l'écart. A partir de là, ses coéquipiers accentuent la domination sans pour autant égaliser.
Les Super Aiglets du Nigeria vont en profiter pour creuser l'écart par une frappe d'Ifeanji Mathew, à la 44e mn.
L'équipe la plus titrée du continent dans la catégorie part à la mi-temps, avec un avantage de deux buts.
Au retour, les Lionceaux vont tenter de pousser, mais ils trouvent devant eux un adversaire coriace. Les trois changements apportés avec les entrées d'Oumar Goudiaby, Soro Mbaye et Elimane Cissé ne vont rien changer du score.
Les Supers Aiglets, favoris de la compétition, ont font une belle entame.
ACCROC DIPLOMATIQUE RABAT-ABUJA SUR FOND D’ÉCHÉANCES ÉLECTORALES AU NIGERIA
Rabat, 8 mars 2015 (AFP) - Le Maroc a convoqué le chargé d'affaires du Nigeria pour lui signifier le refus du roi de s'entretenir avec le président Goodluck Jonathan, a indiqué dimanche une source diplomatique, déplorant une tentative de "récupération politique" sur fond d'échéances électorales à Abuja.
Selon les autorités du royaume, le président Jonathan a souhaité s'entretenir par téléphone vendredi avec Mohammed VI mais le souverain marocain n'a "pas jugé opportun d'accéder à cette demande". Cette décision "a été officiellement notifiée" le lendemain au diplomate nigérian en poste à Rabat.
Pour justifier ce refus, le ministère marocain des Affaires étrangères a évoqué dans un communiqué "le contexte électoral" au Nigeria, en référence à la présidentielle du 28 mars, ainsi que les "positions hostiles" d'Abuja sur le dossier du Sahara occidental.
M. Goodluck "est président depuis cinq ans et n'avait jusque-là effectué aucune demande de contact téléphonique. (...) On ne peut donc trouver qu'une signification à sa démarche: celle de vouloir s'afficher avec un dirigeant d'un pays arabe et musulman" à l'approche des élections, a expliqué à l'AFP une source diplomatique marocaine.
"C'est une question de principe. Nous souhaitions éviter une tentative de récupération politique", notamment vis-à-vis des populations du nord du Nigeria, à majorité musulmane, a-t-elle ajouté.
Le Maroc reproche en outre au Nigeria d'être "à l'avant-garde du bloc hostile" au royaume sur la question du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole contrôlée par Rabat mais revendiquée par des indépendantistes (Polisario), a avancé cette source diplomatique.
Fin 2013, le Nigeria avait notamment abrité une réunion de soutien à la "cause sahraouie", lors de laquelle le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait appelé à la mise en place d'un mécanisme international de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental.
Le Maroc, qui s'oppose vigoureusement à une telle démarche, avait rappelé provisoirement son ambassadeur à Alger pour protester contre ces propos. Rabat propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire de moins d'un million d'habitants. Mais il est rejeté par le Polisario, soutenu par Alger, qui réclame un référendum d'autodétermination.
. Les efforts de médiation de l'ONU sont dans l'impasse.
AUGUSTIN SENGHOR: "NOUS DEVONS NOUS RESSAISIR POUR LES PROCHAINES SORTIES"
Dakar, 8 mars (APS) - Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor, appelle les Lionceaux à se ressaisir pour gagner les deux matchs de poule restant à jouer au Championnat d’Afrique des nations (CHAN, 8-22 mars) des moins de 20 ans.
"Tout n’est pas perdu. L’idéal, c’était de démarrer par une victoire. Puisqu’on est chez soi, il faut se ressaisir pour remporter les deux prochains matchs et se qualifier", a-t-il dit après la première sortie des Lionceaux.
L’équipe nationale des moins de 20 ans du Sénégal a chuté devant celle du Nigeria, 1-3, à l’ouverture du CHAN 2015 de la catégorie, dimanche, au stade Léopold Sédar Senghor, à Dakar.
"Ce sera un match difficile. Nous connaissons la Côte d’Ivoire et avons disputé avec elle des matchs amicaux. Nous n’avons qu’un seul choix à faire, c’est battre la Côte d’Ivoire et le Congo. Notre objectif est d’aller en demi-finale", a réagi le président de la FSF.
Il trouve que "c’est compliqué" d’entamer un tournoi par une défaite.
"Il faut avoir la capacité de revenir. Les correctifs seront faits pour une meilleure tenue et un meilleur résultat", a promis Augustin Senghor.
Analysant le match des Lions, il a dit qu’il était "déçu" du résultat parce que les Lionceaux ont eu "une très mauvaise entame de match".
"Nous avons encaissé deux buts, qui ont surpris tout le monde. Malheureusement, nous n’avons pas pu revenir au score, malgré nos nombreuses occasions. Nous avons eu à faire avec une très bonne et talentueuse équipe du Nigeria, avec ses individualités. Elle a contrôlé le match", a ajouté Augustin Senghor.
LES PRISONS SONT DANS UN ETAT INADÉQUAT POUR LES FEMMES ENCEINTES OU ALLAITANTES
Dakar, 8 mars (APS) – Les prisons sénégalaises ne sont pas équipées de manière à pouvoir accueillir les femmes enceintes ou allaitantes, lorsqu'elles sont condamnées à des peines de prison, selon un rapport publié ce dimanche, à Dakar.
Dans les prisons au Sénégal, "le statut des enfants n’est pas (...) pris en compte, car ils vivent dans les mêmes conditions de détention que les adultes", déclarent les auteurs de cette étude publiée à l'occasion de la Journée internationale de la femme.
Le rapport a été réalisé par le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et l’Association des juristes sénégalaises (AJS).
Il est basé sur des entretiens réalisés entre mars et juillet 2014 avec 152 femmes détenues dans cinq prisons accueillant plus de la moitié de la population carcérale féminine du Sénégal, à Liberté VI, Rufisque, Thiès, Kaolack et Tambacounda.
Le rapport signale "l’absence (…) d’un régime alimentaire adapté à l’âge des enfants" vivant avec leur mère en prison.
"Aucune des mesures préconisées" par le droit international "n’a été prise dans les établissements pénitentiaires" pour mettre les femmes enceintes ou allaitantes dans les conditions carcérales idoines, selon l’étude, qui a été présentée ce dimanche au garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sidiki Kaba, à la prison pour femmes de Liberté VI, à Dakar.
Ses auteurs affirment que "11 enfants âgés de zéro à 20 mois étaient incarcérés avec leur mère", au moment de la réalisation du rapport, sans que des chambres leur soient réservées.
Ils déplorent qu’il n’existe pas d’"espaces de jeu" pour les enfants, ni de "garderies" pour eux, dans les prisons.
Serigne Mbacké Ndiaye, président de Convergence Libérale Patriotique, ancien ministre porte-parole d'Abdoulaye Wade est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection. Écoutez !
Pape Diop, président de Convergence Bokk Guiss Guiss et ancien président de l'assemblée nationale est au micro d’Elhadji Malick Ndiaye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud Fm. Écoutez !
"Notre marche n'est pas encore terminée": cinquante ans après la répression sanglante à Selma d'une marche pour les droits civiques entrée dans l'histoire, Barack Obama a appelé à poursuivre la lutte contre la discrimination raciale aux Etats-Unis.
LE GROUPE JIHADISTE AL-MOURABITOUNE DE MOKHTAR BELMOKHTAR
Bamako, 8 mars 2015 (AFP) - Al-Mourabitoune, qui a revendiqué le premier attentat visant des Occidentaux dans la capitale du Mali, Bamako, est un mouvement armé jihadiste né en 2013 de la fusion du groupe de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar et d'une autre formation liée à Al-Qaïda.
Toujours actif au Sahel, le groupe a dit, dans un enregistrement diffusé par l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar, vouloir venger son "prophète de l'Occident mécréant qui l'a insulté et moqué", en allusion aux caricatures de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, ainsi qu'un de ses chefs, Ahmed el-Tilemsi, tué par l'armée française.
Al-Mourabitoune est né de la fusion des "Signataires par le sang" de Mokhtar Belmokhtar - un ex-chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cerveau d'une massive et meurtrière prise d'otages sur un site gazier algérien - et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Le Mujao, implanté en particulier dans la région de Gao, dans le nord du Mali, fait partie des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé cette partie du pays pendant près d'un an, entre le printemps 2012 et début 2013.
Ils ont été en grande partie chassés par l'opération militaire "Serval", lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l'opération "Barkhane", dont le rayon d'action s'étend désormais à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne.
Le 16 janvier 2013, des membres du groupe des "Signataires par le sang", unité combattante créée par Belmokhtar fin 2012, avaient pénétré sur le site du complexe gazier d'In Amenas, à quelque 1.300 km au sud-est d'Alger, et capturé des centaines d'Algériens et d'étrangers, en représailles à l'intervention française au Mali.
L'armée algérienne avait lancé l'assaut trois jours plus tard. Au total, 40 employés de 10 nationalités et 29 assaillants avaient péri. Quelques mois plus tard, le 23 mai 2013, un double attentat-suicide faisait 25 morts, essentiellement des militaires, dans le nord du Niger.
Les deux attaques, les premières du genre dans le pays, ont été revendiquées par les "Signataires par le sang" et le Mujao. Trois mois plus tard, ces deux groupes annonçaient, dans un communiqué à l'agence mauritanienne ANI, leur fusion en un seul mouvement appelé Al-Mourabitoune.
Mokhtar Belmokhtar, qui a réaffirmé en avril 2014 son allégeance au chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, est l'un des chefs jihadistes les plus redoutés du Sahel. Il milite pour un jihad sahélo-saharien et une grande coalition avec les jihadistes du Niger, du Tchad et de Libye.
Al-Mourabitoune a aussi revendiqué un attentat-suicide dans lequel un soldat français a été tué le 14 juillet 2014, jour de la fête nationale française, près de Gao.
A la mi-décembre, une opération des forces françaises et maliennes dans cette région a permis, selon Paris, la "neutralisation d'une dizaine de membres d'un groupe armé terroriste, dont Ahmed el-Tilemsi". Tilemsi, issu d'une tribu arabe de la zone, était un membre fondateur du Mujao. Il a été tué dans l'opération.
Bagdad, 8 mars 2015 (AFP) - L'allégeance annoncée du groupe islamique nigérian Boko Haram illustre l'internationalisation du groupe Etat islamique (EI). Voici un état des lieux de l'organisation extrémiste sunnite.
- Un "califat" et 25 "provinces"
L'EI a déclaré le 29 juin la création d'un califat à cheval sur l'Irak et la Syrie, deux des neuf pays dans lesquels il est implanté. Au total, le groupe, qui ne s'est pas publiquement prononcé sur l'annonce d'allégeance de Boko Haram, revendique 25 provinces ("Wilayat" en arabe) en Syrie, Irak, Libye, Yémen, Algérie, Arabie saoudite, Egypte, Afghanistan et Pakistan.
C'est en Irak, où l'EI trouve ses racines, que le nombre de provinces est le plus élevé: dix avec la création des wilayat de Dijla et de Jazeera en février. Viennent ensuite la Syrie (sept) et la Libye (trois).
Hors de ces pays et de l'Egypte, les autres Wilayat sont plutôt des groupes dont le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, a accepté l'allégeance, mais ne se sont pas illustrées par des "actions" particulières.
Au total, environ huit millions de personnes vivent dans des territoires contrôlés par l'EI en Irak et en Syrie, selon Pieter van Ostaeyen, spécialiste du Moyen-Orient. En Libye, "les territoires ne sont pas si grands et pas totalement contrôlés par les jihadistes".
Luay al-Khatteeb, chercheur associé au Brookings Institute, donne une fourchette plus basse "de 6 à 7 millions de personnes". Une vaste population qui oblige les jihadistes, estime le chercheur, à "avoir une puissante et nombreuse force armée".
- L'EI, combien d'hommes?
Il est extrêmement difficile d'évaluer les forces de l'EI car "il n'existe pas de sources solides pour donner un chiffre précis", souligne M. al-Khatteeb. "C'est un groupe terroriste non-conventionnel qui mène une guerre non conventionnelle", rappelle-t-il.
Il évalue le nombre de combattants "aux alentours de 80.000", dont "environ 20.000 étrangers". Pour M. Van Ostaeyen, l'EI peut compter sur 60.000 à 70.000 combattants même s'"il est très difficile de donner une estimation exacte". Si l'immense majorité se trouve en Irak et en Syrie, "on peut estimer de 1.500 à 2.000" le nombre de jihadistes ayant fait allégeance à l'EI en Libye.
Pour la seule Syrie, l'EI disposerait de 40.000 à 45.000 hommes, selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Dalia Ghanem-Yazbeck, analyste au Carnegie middle East Center, est beaucoup plus prudente sur le nombre de combattants. "Si l'on en compte 25.000 au total, c'est le maximum", affirme-t-elle, en demandant d'"arrêter de surévaluer leur nombre" car "c'est leur faire de la publicité".
- L'EI est-il riche?
Il est également impossible de déterminer les moyens financiers de l'EI, qui a mis la main sur les richesses économiques des régions conquises.
L'une d'elles est le pétrole extrait des puits en Syrie et Irak. "Ils en tirent beaucoup d'argent et le vendent à qui veut acheter", selon M. Van Ostaeyen.
En octobre, le sous-secrétaire américain au Trésor en charge du terrorisme et des renseignements financiers, David Cohen, avait déclaré qu'il lui rapportait un million de dollars par jour. Mais ce chiffre est contesté par l'expert al-Khatteeb, selon lequel l'EI produit "au maximum 50.000 à 60.000 barils par jour", une quantité insuffisante pour satisfaire la demande "des populations sous son joug".
Au pétrole, s'ajoutent les revenus tirés de la vente d'antiquités, des rançons, des taxes et extorsions imposées "aux commerçants locaux, qui doivent payer pour garder leurs magasins ouverts".
L'EI a pu aussi se servir dans les établissements financiers des villes conquises, comme Mossoul, où les réserves en liquide des banques atteignaient environ 400 millions de dollars avant l'offensive, selon des déclarations de Bashar Kiki, le chef du conseil provincial de Ninive, dont Mossoul est la capitale.
Les finances, pour Dalia Ghanem-Yazbeck, sont et resteront le nerf de la guerre. "Le jour où l'EI n'a plus d'argent pour financer la population qu'elle administre, alors celle-ci se retournera contre eux", prévoit-elle.
- Comment fonctionne l'EI?
La structure administrative de l'EI est calquée sur celle d'un Etat, avec à sa tête Abou Bakr al-Baghdadi, autoproclamé calife. Il est assisté par des adjoints "territoriaux" et un commandement militaire.
Baghdadi est également épaulé par le conseil de la choura, regroupant de hauts responsables jihadistes, et, selon des informations, il existe d'autres conseils spécifiques, notamment militaire, sécuritaire, financier et médiatique.
L'EI est par ailleurs passé maître en art de la communication en utilisant systématiquement les nouvelles technologies. Il est devenu "une marque qui attire, comme Coca-Cola ou Mc Donald's", explique Dalia Ghanem-Yazbeck.
"Sa véritable force est virtuelle, sur internet, sur Youtube... A chaque revers militaire ou presque, il sort une vidéo choc pour que l'on parle de lui. C'est une manière de compenser la défaite militaire par la propagande".