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4 mars 2025
LE SABAR ET LE SIMB BANNIS DES ÉCOLES À LOUGA
Dans une note de service, l'Inspection de l'Éducation et de la Formation de la région a formellement interdit ces traditions culturelles ancestrales lors des activités du gouvernement scolaire, évoquant notamment des "pratiques obscènes"
(SenePlus) - Dans une décision radicale, l'Inspection de l'Éducation et de la Formation de Louga a formellement proscrit le "sabar" et le "simb" (représentations de faux lions) lors des activités du gouvernement scolaire dans les établissements de la région. Un coup de tonnerre qui risque de provoquer une levée de boucliers chez les défenseurs des traditions culturelles sénégalaises.
C'estpar une note de service que l'Inspection académique a notifié cette interdiction aux chefs d'établissement. "Je demande aux chefs d'établissement (...) d'interdire le sabar, le simb (faux lions)", peut-on lire dans le document officiel.
Une mesure forte, prise après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des élèves se livrant à des "pratiques obscènes" durant ces moments récréatifs censés "jouer un rôle éducatif".
"J'ai visionné, à travers les réseaux sociaux, des vidéos montrant des élèves s'adonner, lors des activités du gouvernement scolaire, à des pratiques obscènes", dénonce l'Inspecteur dans son écrit.
Au-delà du sabar et du simb, l'autorité académique exige également "de vérifier à ce que les chorégraphies des élèves soient décentes" et "de veiller à tout autre comportement jugé malsain ou de mauvaises mœurs". Un appel vigoureux au retour de la décence dans les établissements.
"Les élèves sont l'avenir de demain. Leur résultat et attitude doivent montrer la voie de la réussite pour le développement du Sénégal", justifie l'auteur de la note pour ces mesures.
LA MARINE SÉNÉGALAISE ACCUEILLE LE PATROUILLEUR LANCE-MISSILES CAYOR
Le nouveau patrouilleur, nommé « Cayor », est sorti des chantiers navals de PIRIOU à Brest, en France. Il rejoint ainsi ses sisterships, le « Walo » et le « Niani », mis en service respectivement en juin et décembre 2023.
La Marine nationale sénégalaise va accueillir le mercredi 5 juin 2024, la troisième unité de la série de patrouilleurs lance-missiles OPV 58S commandés par l’État du Sénégal. La cérémonie d’accueil est prévue à 8 heures à la base navale Amiral Faye Gassama, sous la présidence du Contre-amiral Abdou Sène, Chef d’État-major de la Marine nationale.
Le nouveau patrouilleur, nommé « Cayor », est sorti des chantiers navals de PIRIOU à Brest, en France. Il rejoint ainsi ses sisterships, le « Walo » et le « Niani », mis en service respectivement en juin et décembre 2023, selon la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa). Ces unités sont destinées à renforcer les capacités de la Marine sénégalaise en matière de surveillance et de protection des eaux territoriales.
DEUX MOIS SANS GRÂCE
Le président Faye et le Premier ministre Sonko ont entamé leur mandat avec de grandes réformes mais des promesses restent en suspens. Alors que leur leadership complémentaire est salué, l'attente de résultats concrets se fait pressante face aux difficulté
Le tandem formé par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, à la tête du Sénégal depuis deux mois, suscite des avis contrastés. Si leur complémentarité est vantée par certains, d'autres pointent des promesses électorales non tenues, particulièrement en matière de réformes économiques et sociales.
À la tête du Sénégal depuis seulement deux mois, le président Bassirou Diomaye Faye a déjà initié plusieurs réformes et projets ambitieux. De la modernisation de la justice à la préservation de l'environnement, retour sur les actions majeures de son début de mandat.
Le duo a ouvert beaucoup de fronts : le social, l’économie, la bonne gouvernance, entre autres. L'un des premiers grands chantiers du président Bassirou Diomaye Faye a été le lancement du Dialogue national sur la réforme et la modernisation de la justice. Cette concertation, démarrée le 28 mai 2024 au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), se poursuit jusqu'au 4 juin et aborde des questions cruciales telles que le statut des magistrats, le rôle du Conseil supérieur de la magistrature, les conditions de détention et la réhabilitation des jeunes délinquants. Plusieurs solutions sont en discussion, notamment le renforcement de la surveillance des détentions, une transparence accrue dans la promotion des magistrats, la numérisation des démarches judiciaires et l'augmentation du budget alloué à la justice.
Dès son investiture le 2 avril 2024, le chef de l’État avait exprimé sa volonté de transformer la justice sénégalaise en une institution indépendante, équitable et impartiale dans toutes ses missions.
La Journée nationale de ‘’set-setal’’
Sur le plan du cadre de vie, le président Faye a également institué la Journée nationale de ‘’set-setal’’, une initiative visant à engager les citoyens dans des activités de nettoyage des rues et des places publiques le premier samedi de chaque mois. La première édition de cette journée s’est tenue à Thiaroye et dans d’autres lieux le samedi 1er juin 2024. Le chef de l'État en a profité pour appeler l'ensemble des Sénégalais à se mobiliser pour rendre leur environnement plus propre et sain. Cette initiative entend aussi remettre au goût du jour les questions de citoyenneté et de civisme dans le but de faire émerger une nouvelle mentalité chez les concitoyens.
Transparence dans la gestion du patrimoine public
Le Premier ministre Ousmane Sonko, sous les directives du président de la République, a demandé des informations détaillées sur les cessions d'immeubles appartenant à l'État. Cette démarche vise à clarifier les conditions de vente à des sociétés privées et à des particuliers ainsi qu'à examiner les baux emphytéotiques consentis sur des propriétés bâties de l'État. Cette initiative s'inscrit dans une volonté de transparence et de bonne gouvernance.
Par ailleurs, en ce qui concerne la protection du littoral, le gouvernement a suspendu l’examen des dossiers fonciers dans certaines localités et ordonné l'arrêt de toutes les constructions sur le littoral, aussi bien sur la corniche-Ouest que sur la corniche-Est. Cette mesure, applaudie par l’homme d’affaires et défenseur du littoral Pierre Goudiaby Atepa, vise à protéger le littoral contre la spéculation foncière et les constructions anarchiques.
Dualité complémentaire
Le poète Amadou Lamine Sall, lors de l'émission "Contre Vents" animée par Mamadou Mbakhé Ndiaye, a repris le président Léopold Sédar Senghor pour décrire le duo au sommet de l'État avec des mots évocateurs. ‘’Pour être président au Sénégal, il faut être soit un saint ou un héros. Avec le tandem Diomaye-Sonko, nous avons un cocktail entre un saint, Diomaye, presque un saint, calme, tempéré et poli, et Sonko, le héros, une tornade, l'orage et l'ouragan. Les hommes ont voté pour lui’’. Cette citation illustre parfaitement la complémentarité, mais aussi les contradictions entre les deux leaders.
Le président Faye incarne la sérénité et la diplomatie, tandis que Sonko représente la force et la détermination.
Maintien de l’État de grâce
Deux mois après son investiture, l'état de grâce semble perdurer pour le président Faye et son Premier ministre. Leur leadership combiné inspire confiance à une grande partie de la population, rassurée par l'image d'un gouvernement harmonieux et déterminé à apporter des changements.
Cependant, cette harmonie apparente cache des lenteurs et des déceptions croissantes concernant plusieurs promesses électorales. Le Premier ministre Ousmane Sonko, qui n’a pas encore fait sa Déclaration de politique générale (DPG), jouit toujours d’une forte popularité auprès des Sénégalais qui attendent avec impatience la mise en œuvre des réformes structurantes afin de moderniser le pays.
Promesses non tenues et défis persistants
Malgré les engagements pris durant la campagne électorale, le prix des denrées alimentaires n'a pas encore connu de baisse significative. Les Sénégalais, frappés par l'inflation, attendent toujours des mesures concrètes pour alléger le coût de la vie. Cette promesse électorale de baisse des denrées fait partie des idées de rupture qu’a toujours prônées le Pastef très attaché à ce volet social. Les classes populaires qui ont largement voté Pastef espèrent la mise en œuvre d’une politique sociale en contradiction avec le pouvoir de Macky Sall qui s’est concentré sur les infrastructures.
Dans le domaine de la bonne gouvernance, des appels à candidatures vantés comme une mesure phare pour promouvoir la transparence et l'égalité des chances n'ont pas encore été lancés. Cette absence de mise en œuvre laisse les citoyens et les observateurs sceptiques quant à la volonté réelle du gouvernement de tenir ses promesses de réformes économiques.
Liberté de la presse : l'affaire du général Souleymane Kandé, récemment nommé "attaché de défense et de sécurité" à New Delhi, a provoqué des remous. Des journalistes ont été convoqués par les autorités, après avoir critiqué cette nomination, entraînant une vague de protestations de la part des associations de presse. Ces convocations sont perçues comme une atteinte à la liberté de la presse, un domaine où des améliorations avaient été promises.
Communication dissonante
Les communiqués des Conseils des ministres révèlent deux styles distincts de communication reflétant la dualité au sommet de l'État. Les annonces du président Faye sont généralement calmes et mesurées, tandis que celles du Premier ministre Sonko sont souvent plus directes et percutantes. Cette dualité peut être perçue comme une force ou une faiblesse, selon les points de vue.
Après deux mois au pouvoir, le tandem Faye-Sonko montre à la fois des signes de complémentarité prometteurs et des lenteurs préoccupantes dans la mise en œuvre des réformes annoncées. Alors que l'état de grâce persiste, les attentes de la population restent élevées. Le succès de ce duo dépendra de leur capacité à répondre efficacement aux défis économiques et sociaux du Sénégal et à honorer leurs engagements électoraux. La patience des citoyens n'est pas infinie et les prochains mois seront cruciaux pour concrétiser les promesses faites et maintenir la confiance placée en eux.
LUTTE DE POUVOIR AU PDS
Le remplacement de Woré Sarr à la tête de la fédération des femmes marque un nouvel épisode de ce bras de fer qui secoue les libéraux. Certains dénoncent une humiliation, tandis que d'autres y voient l'affirmation de la nouvelle génération
Le remplacement de la députée Woré Sarr à la tête de la Fédération des femmes du PDS semble marquer la mise à l’écart de la vieille garde de parti au profit de la jeunesse libérale proche de Karim Wade, secrétaire général national adjoint. À travers le processus de renouvellement, les caciques semblent céder la place aux jeunes cadres susceptibles de préparer une prise de contrôle totale du parti par l’ancien ministre de l’Énergie.
C’est une révolution silencieuse qui est en train de métamorphoser le PDS. Exit les wadistes pure souche, il faut faire la place aux jeunes karimistes. Après les sections et les fédérations, le processus de renouvellement des structures du Parti démocratique sénégalais vient de faire une nouvelle victime chez les historiques, en la personne de Woré Sarr, ancienne cheffe du bureau de la Fédération nationale des femmes du PDS. Cette dernière a été démise de ses fonctions et remplacée par Fatou Sow. Cette décision actée dans un document administratif daté du 21 mai 2024, a provoqué des remous au sein des libéraux.
Beaucoup de cadres du parti n’ont pas manqué d’afficher leur solidarité envers la responsable politique de la commune de Wakhinane Nimzatt (Guédiawaye) qui a décidé de quitter le parti. Des figures de proue des structures de base représentant diverses sections et fédérations de la formation politique d’Abdoulaye Wade, se sont réunies ce week-end pour exprimer leur soutien à la démissionnaire. La députée voit dans ce choix une humiliation après toute une vie de militantisme chez les libéraux.
‘’J’ai démissionné des rangs du PDS, car j’ai été humiliée par Karim Wade et Saliou Dieng. Ce dernier a influencé Karim Wade, car il n’a jamais supporté les critiques sur la gestion des structures lors des opérations de renouvellement. C’est pourquoi il a comploté dans mon dos pour me mettre en mal avec Karim Wade qui m’a humiliée. J’ai pris mon courage à deux mains pour partir’’, a déclaré la responsable politique dans les colonnes de ‘’l’AS’’.
Cette décision a fait réagir beaucoup de cadres du parti comme Doudou Wade. Interrogé dans l’émission ‘’Grand Jury’’ de la RFM, l’ancien député libéral qui appelle à un changement de leadership à la tête du PDS, n’a pas mâché ses mots. Il a indiqué que Woré Sarr a été poussée vers la sortie. L’ancienne mairesse de Médina Gounass, qui n’a jamais hésité à monter au front pour défendre Abdoulaye Wade et son fils, est meurtrie dans sa chair. ‘’J’ai tourné la page et je me concentre sur autre chose en ce moment’’, nous souffle-t-elle au bout du fil. Quant à la question de son mandat de député, si sa démission était effective au sein du PDS, elle s’en remet au ciel. ‘’Je m’en remets au bon Dieu et à mon guide Serigne Fallou Mbacké’’, réplique-t-elle toujours au téléphone.
Processus de ‘’déwadisation’’, la chasse aux caciques du parti
Ce phénomène de ‘’déwadisation’’ a débuté bien avant le processus de renouvellement qui a servi de tremplin aux karimistes qui semblent avoir pris le pouvoir au sein du parti.
Ainsi, des responsables susceptibles de faire ombrage à l’ancien ministre de l’Énergie, comme Bara Gaye, Dr Cheikh Dieng, après de multiples démêlés au sein du PDS, ont pris le grand large pour rejoindre YAW pour le premier et Pastef pour le second. Ces départs font suite à ceux de caciques comme Oumar Sarr, Me Amadou Sall, Babacar Gaye (PLD) et de vieux compagnons de Wade comme Pape Samba Mboup et Farba Senghor poussés aussi vers la sortie.
Le vieux ‘’Pape du Sopi’’ qui n’a jamais masqué sa volonté d’élire son fils à la magistrature suprême semble avoir avalisé ces changements à la tête du PDS. Un moyen pour l’ancien président de paver la voie à l’ancien trader de la City de Londres vers le pouvoir avec une machine électorale entièrement dévouée à sa cause. D’autant que la menace Benno défaite lors de la dernière présidentielle semble s’éloigner ouvrant ainsi la voie pour le PDS qui aspire à devenir la deuxième force du pays après la coalition Diomaye-Président lors des prochaines législatives anticipées.
Cette prise en main depuis près de deux ans coïncide avec une sorte de prise en main du parti par Karim Wade. Ce dernier, toujours en exil doré à Doha, a réussi à placer ses hommes clés à différents postes stratégiques du PDS.
Ainsi, Bachir Diawara, fidèle parmi les fidèles, s'est vu confier le poste de porte-parole du parti, sans oublier le retour en 2023 de Mayoro Faye après son épisode de l’Alliance nationale pour le développement du Sénégal (ALPDS). Les derniers Mohicans comme Mamadou Lamine Thiam, président du groupe parlementaire Liberté et démocratie, Lamine Ba, président de la fédération des cadres, entre autres responsables libéraux, ont donné quelque gage de loyauté à Karim Wade dans la bataille contre l’invalidation de sa candidature à la dernière Présidentielle.
L’alternance générationnelle au cœur de la nouvelle stratégie des ‘’karimistes’’
Pour l’analyste politique Abdoulaye Mbow, la nouvelle conjoncture de la politique sénégalaise avec l’arrivée du pouvoir de Bassirou Diomaye et de son Premier ministre Ousmane Sonko laisse peu de marge de manœuvre aux autres formations politiques obligées de se renouveler, au risque de disparaître. ‘’Une tendance semble se dégager de plus en plus dans nos formations politiques, c’est l’émergence de jeunes leaders politiques qui arrivent aux responsabilités. Le PDS ne peut pas échapper à cette dynamique. Dans cette optique, si le parti veut continuer à exister dans le landerneau politique, il se doit de responsabiliser les jeunes qui détiennent les nouveaux codes de communication pour parler à un plus large public sénégalais. Ainsi, le PDS doit pouvoir travailler pour assurer cette transition entre la vieille garde longtemps restée fidèle à Wade et la génération montante constituée de ‘karimistes’ et d’anciens de la Génération du concret’’, affirme-t-il.
D’après le journaliste, la meilleure chose qui puisse arriver au PDS est de poursuivre la vente des cartes et d’aller au plus vite vers un congrès inclusif pour remplacer Me Abdoulaye Wade dans l’optique de donner un vrai coup de jeunesse à la formation libérale. ‘’Le président Abdoulaye Wade a rempli sa mission à la tête du pays, car il a conduit le parti au pouvoir avant de lui garantir une place centrale dans le jeu politique sénégalais, même après leur départ du pouvoir en 2012. La promotion des pro-‘karimistes’ a souvent entraîné un vent de critiques de la part des caciques qui dénoncent la gestion à distance de Karim Wade depuis Doha. Donc, il est nécessaire d’aller vers plus de consensus et de rassemblement de la grande famille afin de mieux peser sur l’échiquier politique’’, conclut-il.
USAID À ZIGUINCHOR : PLUS DE 19 PROJETS D’UN BUDGET GLOBAL DE 16 MILLIARDS CFA
Parmi les secteurs pris en compte, l’élevage, la pêche et la protection de l’environnement…
L’Agence des États-Unis d’Amérique pour le développement international (USAID) est en train de mettre en œuvre 19 projets dans la région de Ziguinchor (sud), avec un budget total de 16 milliards de francs CFA, dans de nombreux domaines dont la santé, l’éducation et l’agriculture, a-t-on appris mardi de Badara Sarr, chef de mission de ladite organisation américaine, chargé du développement partenarial avec les acteurs locaux.
L’élevage, la pêche et la protection de l’environnement sont également des secteurs pris en compte par ce portefeuille de projets, a indiqué M. Sarr lors d’un point de presse tenu en prélude à une visite de deux jours à Ziguinchor de responsables de l’USAID.
“Nous avons un budget annuel d’environ 80 milliards de francs CFA pour le Sénégal. Pour la région de Ziguinchor, nous avons actuellement 19 projets en cours d’exécution, pour une durée de cinq ans, et un budget de 16 milliards de francs CFA”, a-t-il indiqué.
“Nous sommes à Ziguinchor dans le cadre d’une tournée qui a démarré en janvier dernier par la région de Tambacounda. L’objectif de cette tournée est de nous rapprocher de nos partenaires locaux, de communiquer avec eux, de leur expliquer ce que fait l’USAID et comment elle travaille”, a-t-il dit en présence de Sidy Guissé Diongue, un adjoint du gouverneur de la région, chargé des affaires administratives.
L’Agence des États-Unis d’Amérique pour le développement international déroule ses activités au Sénégal depuis une soixantaine d’années, a rappelé Badara Sarr, ajoutant que l’USAID intervient dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la protection de l’environnement.
“Nous sommes là pour renforcer notre partenariat avec les organisations locales”, a poursuivi M. Sarr en parlant de la tournée de deux jours de responsables de l’agence américaine dans le sud du pays.
Sidy Guissé Diongue a salué “l’engagement” dont fait preuve cette agence d’exécution de la politique américaine d’aide publique au développement, dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Sénégal et les États-Unis d’Amérique.
Il a reconnu la volonté de l’USAID de “promouvoir le développement économique et social de la Casamance”, constituée de trois régions dont Ziguinchor.
“Cette mission de l’USAID à Ziguinchor est une démarche salutaire. Elle permet de venir recueillir les bonnes informations et de transmettre aux acteurs concernés toutes les informations relatives aux projets que [l’agence américaine] y met en œuvre”, a ajouté M. Diongue en qualifiant d’exemplaire la coopération sénégalo-américaine.
“C’est un ensemble de projets importants qui sont déployés aujourd’hui dans notre région” par cette agence, s’est-il réjoui.
LE GROUPE LA POSTE INVITÉ À AMÉLIORER CONSTAMMENT SES PRESTATIONS
Les services de cette société nationale doivent être “fiables et adaptés aux attentes des populations”.
Le groupe La Poste est appelé à “refondre” ses offres de service et à “améliorer constamment” la qualité de ses prestations pour se renouveler et faire face aux nombreux défis auxquels il se trouve confronté, lui a recommandé le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, mardi, à Dakar.
“Pour répondre efficacement à ce renouveau, il est impératif de refondre les offres de service et d’améliorer constamment la qualité des prestations”, a-t-il suggéré lors d’une visite à la direction générale du groupe La Poste.
Les services de cette société nationale doivent être “fiables et adaptés aux attentes des populations”, a dit M. Sall, avant de parler des défis auxquels le secteur postal est confronté.
Il a évoqué “la baisse des volumes des courriers traditionnels”, mais aussi “la concurrence accrue et hardie des acteurs du secteur privé et les exigences croissantes des usagers”.
Selon le ministre exerçant la tutelle gouvernementale du groupe La Poste, la modernisation des services de ladite entreprise “passe par une digitalisation continue [et] pertinente”, ce qui permettrait de “regagner la confiance des clients”.
Il a appelé à “la poursuite sans relâche de la transformation numérique”.
Alioune Sall estime que la modernisation de La Poste doit “englober une révision des processus et de la manière de travailler”, pour ne pas se limiter à l’intégration de nouvelles technologies.
M. Sall considère que “pour s’engager pleinement dans cette dynamique de transformation, il est essentiel pour le groupe La Poste d’adopter une approche proactive et d’être beaucoup plus agressif sur le marché”, “les nombreux défis” auxquels la société nationale se trouve confrontée étant à ses yeux “autant d’opportunités à saisir, à travers une refonte du modèle”.
Le nouveau directeur général du groupe La Poste, Maguette Kane, s’est réjoui de la visite du ministre de tutelle. Il lui a parlé des difficultés de l’entreprise qu’il dirige en affirmant qu’elle “traverse un moment critique de son histoire”.
“Elle est confrontée à plusieurs défis fondamentaux du fait de l’ampleur des mutations technologiques que connaît le secteur postal”, a relevé M. Kane.
Il suggère de mettre en place “des stratégies d’innovation afin de développer des services postaux modernes, adaptés et accessibles à tous les usagers en permanence”.
Maguette Kane assure que La Poste “est parfaitement positionnée pour accompagner les acteurs économiques, notamment les jeunes entrepreneurs et les artisans, dans la conquête des marchés extérieurs, grâce à son réseau et à sa présence sur le territoire national”.
Il pense que “la transformation digitale apparaît comme un défi majeur à relever pour reconquérir de nouvelles parts de marché”.
Ibrahima Sarr, un représentant du personnel de l’entreprise, a réclamé “un audit” de la structure “pour prendre la pleine mesure de la profondeur du mal qui la gangrène”.
M. Sarr demande en même temps aux autorités de veiller au “paiement régulier des salaires” et au “redimensionnement du personnel”.
Il réclame aussi “des avances sur salaires lors des fêtes religieuses et de la rentrée scolaire, et même des prêts”.
NRC DEPLORE UNE DEGRADATION ALARMANTE DE LA SITUATION HUMANITAIRE
Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur plusieurs critères
Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur plusieurs critères.
Comme chaque année, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a publié son rapport sur les dix crises de déplacement les plus négligées dans le monde, constatant une dégradation alarmante de la situation humanitaire dans plusieurs pays du Sahel, notamment le Mali, le Burkina et le Niger.
Ces pays, tous membres de l’Alliance pour le Sahel (AES), font face à des crises de déplacement exacerbées par des conflits persistants, des catastrophes climatiques et un manque de financement international.
Pour la première fois, le Niger fait son entrée dans la liste des dix crises de déplacement les plus négligées au monde, se classant à la cinquième place. Cette inclusion marque une détérioration significative de la situation humanitaire dans le pays.
Le rapport de NRC note qu’après le coup d’État de juillet 2023, l’aide au développement a été largement suspendue, aggravant une situation déjà critique. Le nombre de personnes en crise alimentaire a doublé par rapport à 2022, atteignant 2,3 millions, tandis que plus de 335 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays.
Quant au Mali, qui se classe désormais quatrième après avoir été septième l’année précédente, il voit sa situation se compliquer davantage. En 2023, plus de 340 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la recrudescence des combats entre l’armée nationale et des groupes armés non étatiques.
La violence, combinée aux impacts du changement climatique, a poussé 2,5 millions de personnes à avoir besoin d’une aide alimentaire urgente. Le financement humanitaire pour le Mali n’a atteint que 31 % des fonds nécessaires, accentuant la crise.
Pour ce qui est du Burkina Faso, il conserve sa position en tant que crise de déplacement la plus négligée au monde pour la deuxième année consécutive.
Le pays a enregistré un nombre record de 707 000 nouveaux déplacements internes en 2023 et la couverture médiatique a chuté en raison de l’accès de plus en plus difficile pour les journalistes et les organisations humanitaires.
La crise humanitaire s’est intensifiée avec 3,6 millions de personnes sans accès aux soins de santé et 6,3 millions nécessitant une aide humanitaire en 2024.
Autres crises en Afrique
Outre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, plusieurs autres pays africains figurent également sur cette liste de négligence.
La République démocratique du Congo se maintient parmi les crises les plus négligées pour la huitième année consécutive, avec plus de 6,9 millions de personnes déplacées.
Le Cameroun, en deuxième position, fait face à une triple crise due à des conflits internes, une insécurité grandissante et l’accueil de réfugiés des pays voisins.
Classé neuvième, le Tchad voit sa situation aggravée par l’afflux de réfugiés soudanais et des conditions climatiques sévères, note le rapport de NRC. Enfin, la République centrafricaine, classée huitième, continue de souffrir des conséquences d’une décennie de conflit.
Le NRC utilise une méthodologie rigoureuse pour évaluer les crises de déplacement les plus négligées, basée sur trois critères principaux : le manque de volonté politique internationale, le manque d’attention médiatique et le déficit de financement humanitaire.
Chaque crise est analysée en fonction de ces critères pour déterminer son niveau de négligence et attirer l’attention sur les besoins urgents des populations affectées.
LE DILEMME DE L’ANC, FORMER UNE COALITION POUR RESTER AU POUVOIR
Le principal défi de l’ANC est de rassembler une majorité parlementaire. Avec seulement 40 % des voix obtenues lors du scrutin de la semaine dernière.
Le principal défi de l’ANC est de rassembler une majorité parlementaire. Avec seulement 40 % des voix obtenues lors du scrutin de la semaine dernière.
Le Congrès national africain (ANC) se retrouve à un moment crucial après les élections historiques du 29 mai en Afrique du Sud, où il doit désormais s’atteler à former une coalition avec certains de ses ennemis jurés afin de garantir son maintien au pouvoir.
Après avoir échoué à remporter la majorité absolue des voix pour la première fois depuis l’indépendance en 1994, le parti de Nelson Mandela est confronté à un puzzle politique complexe. Son existence et son avenir dépendent désormais du type d’alliance qu’il sera capable de former avec différents acteurs politiques, chacun apportant ses propres idéologies et exigences à la table des négociations.
Le principal défi de l’ANC est de rassembler une majorité parlementaire. Avec seulement 40 % des voix obtenues lors du scrutin de la semaine dernière, le parti doit choisir entre s’associer avec l’Alliance démocratique (DA), de centre-droit et favorable aux affaires, ou avec des factions dissidentes radicales telles que les Combattants pour la liberté économique (EFF) et uMkhonto weSizwe (MK).
« Une alliance avec la DA pourrait être perçue comme une trahison envers les électeurs traditionnels de l’ANC et comme un renforcement des structures économiques héritées de l’apartheid », souligne l’analyste politique Donald Porusingazi.
Les détracteurs de l’ANC, dont Julius Malema, leader de l’EFF, accusent la DA de protéger les intérêts économiques de la minorité blanche d’Afrique du Sud. Cependant, la DA nie fermement ces accusations.
Un autre point de friction dans les négociations de coalition entre l’ANC et la DA devrait être l’engagement de l’ANC en faveur des politiques d’État-providence, qui s’opposent à l’approche de libre marché de la DA.
Selon M. Porusingazi, bien qu’un partenariat avec l’EFF ou le MK puisse rassembler la base traditionnelle de l’ANC, il pourrait également entraîner des tensions politiques, notamment en ce qui concerne l’expropriation des terres et les réformes constitutionnelles.
L’EFF et le MK prônent des politiques économiques similaires, telles que l’expropriation sans compensation des terres appartenant aux Blancs et la nationalisation de secteurs clés de l’économie, tandis que l’ANC privilégie un programme de réforme agraire ordonnée.
Un autre défi potentiel dans les négociations de coalition entre l’ANC et le MK, dont le visage public est l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, sera la demande de ce dernier d’organiser de nouvelles élections en raison d’allégations d’irrégularités dans le scrutin de la semaine dernière.
Les médias ont également rapporté que le parti de M. Zuma a conditionné toute négociation de coalition à l’éviction de M. Ramaphosa de la présidence de l’ANC, une exigence rejetée par le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, le week-end dernier.
Quelle que soit l’issue des négociations sur le gouvernement d’unité, l’ANC a un long chemin à parcourir et devra surmonter ses différences idéologiques avec ses adversaires pour assurer sa survie.
« En fin de compte, les stratèges de l’ANC doivent viser un résultat qui permette au parti de survivre et de se battre un autre jour », conclut M. Porusingazi.
L’issue de ces négociations déterminera l’orientation future de la gouvernance et de la politique en Afrique du Sud.
AU CONGO, LAVROV VILIPENDE L'OCCIDENT
Le ministre russe des Affaires étrangères a critiqué mardi l'Occident et ses supposés "objectifs", tant en Ukraine qu'en Libye où il a dit soutenir l'organisation d'une conférence de réconciliation.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en visite au Congo dans le cadre d'une tournée africaine, a vilipendé mardi "l'Occident" et ses supposés "objectifs", tant en Ukraine qu'en Libye où il a dit soutenir l'organisation d'une conférence de réconciliation.
"Nous soutenons l'initiative du président Denis Sassou Nguesso qui vise à organiser une conférence inter-libyenne", a déclaré le chef de la diplomatie russe devant la presse, après avoir rencontré dans son fief d'Oyo (centre) le chef de l'Etat congolais, président du comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, rongée par les divisions, est gouvernée par deux administrations rivales: l'une à Tripoli (ouest) dirigée par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l'ONU, l'autre dans l'est, incarnée par le Parlement et affiliée au camp de Khalifa Haftar, avec lequel Moscou entretient des relations étroites.
"Ce qui s'est passé en Libye est une tragédie, dont les auteurs sont l'Otan et ses membres", a dit Sergueï Lavrov. "La même chose s'est passée en Irak et en Afghanistan, où l'Occident a voulu imposer son mode de démocratie", a-t-il poursuivi. "Le plus important aujourd'hui est de trouver une approche qui assurera le rétablissement du pays", a-t-il ajouté.
Sur le dossier ukrainien, "le président Sassou a fait preuve de compréhension", vis-à-vis notamment "de nos actions", a déclaré le ministre russe. "Il comprend bien que l'Ukraine c'est l'instrument de l'Occident, dont l'objectif est d'infliger une défaite stratégique à la Russie", a-t-il estimé.
Selon M. Lavrov, Denis Sassou Nguesso, "comme d'autres leaders du monde", est persuadé que la conférence sur l'Ukraine prévue mi-juin en Suisse "n'a aucun sens" sans la participation de la Russie.
Le Kremlin avait par ailleurs indiqué mardi matin à Moscou que la Russie n'excluait pas de frapper en Ukraine les instructeurs français dont l'envoi est actuellement en discussion entre Paris et Kiev. "Quel que soit leur statut: militaires de l'armée française ou mercenaires, ils représentent une cible tout à fait légitime pour nos forces armées", a appuyé à Oyo Sergueï Lavrov.
La Russie mène depuis plusieurs années une offensive diplomatique en Afrique pour y supplanter les puissances occidentales traditionnelles. Isolée sur la scène internationale et en quête d'alliés, elle a décuplé ses efforts depuis son assaut contre l'Ukraine en février 2022.
La tournée de Sergueï Lavrov a commencé lundi en Guinée. Après le Congo, selon son entourage, il doit se rendre au Tchad.
par Abdou Sène
LA DIALECTIQUE QUE L’HOMOSEXUALITÉ IMPOSE AUX HUMANISTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Combattre l’homosexualité revient à lutter contre la Nature ; la promouvoir est dangereux. Si les différentes sociétés ne s’enferment pas dans des dogmes, elles pourront créer un cadre d’échange nécessaire à une solution durable
D’après l’encyclopédie Larousse « Le terme d'humanisme est l'un de ceux sur le sens desquels personne ou à peu près ne s'entend vraiment. » Toutefois, selon l’acception du dictionnaire français, Trésor de la langue française, qui semble être celle qui se rapproche le plus de celle de l’Occident, l’humanisme est défini comme une « attitude philosophique qui tient l'homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d'épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines ». Celle-ci est la conception d’un mouvement intellectuel qui s’est développé en Europe pendant la Renaissance, c’est-à-dire entre le 14ème et le 17ème siècle.
L’ancien Testament de la Bible et le Coran rédigés et compilés respectivement entre le 10e et le 6e siècle avant notre ère, et au 7e siècle, sont allés beaucoup plus loin que le courant humaniste européen sur la consécration de l’Homme sur Terre, plusieurs siècles avant son avènement en Europe.
En effet, la centralité et la responsabilité de l’espèce humaine sur Terre ont été consacrées par le verset 1:26 du livre de la Genèse - premier livre de la Bible hébraïque et de la Bible chrétienne - en ces termes : « Puis Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la Terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la Terre. » Et, selon le verset 30 de la sourate 2 du Coran, pour annoncer aux Anges l’arrivée de l’Homme sur Terre et la mission qui lui est assignée, Dieu dit « Je vais établir sur la Terre un khalife ». D’autres religions et courants spirituels comme le bouddhisme, le confucianisme et l’animisme accordent aussi une place très importante à l’humanisme. Les animistes attribuent même une âme ou une essence vitale aux éléments de la Nature, ce qui les engage à préserver cette dernière, comme les pratiquants des religions abrahamiques.
Ce bref rappel de la valeur et des attributs de l’Homme, selon les courants de pensées philosophiques et religieuses, permet de constater que nul ne devrait être plus humaniste que les croyants-pratiquants de ces religions, notamment les juifs, les chrétiens et les musulmans. Dieu ne leur a pas seulement confié l’entretien et le bien-être de leurs semblables mais surtout la gouvernance de la Terre et de son contenu. En définitive, selon les écritures saintes, Dieu a confié à l’Homme la préservation de la Nature, notamment de sa propre espèce ; par contre, l’acception occidentale de l’humanisme, en plus de la valeur suprême qu’elle attribue à l’Homme, favorise l’absolutisme des libertés individuelles qui, si on n’y prend garde, pourrait conduire à l’extinction de l’espèce humaine. Donc à la disparition du sujet et de l’objet de l’Humanisme.
Une de ces libertés que promeut l’humanisme occidental est celle de choisir librement son orientation sexuelle. Rappelons que ce n’est que le 17 mai 1990 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rayé, à juste raison, l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Quelques décennies plus tard, en 2022, le manuel pour les parlementaires publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), intitulé Promouvoir les droits et l’inclusion des personnes LGBTI renforce l’argumentaire de la décision de l’OMS en ces termes : « Il existe aujourd'hui un large consensus mondial parmi les scientifiques sur le fait que l'homosexualité est une variation normale et naturelle de la sexualité humaine, sans aucune conséquence néfaste pour la santé. »
En effet, des résultats des recherches menées par des biologistes et des physiologistes ont montré le caractère inné de l’homosexualité. Le Professeur Jacques Balthazart, biologiste belge de l’université de Liège, auteur du livre intitulé Biologie de l’homosexualité. On naît homosexuel, on ne choisit pas de l'être, paru en 2010, estime entre 2 et 10 le pourcentage d’homosexuels dans la population humaine, le taux variant en fonction du contexte culturel et social. Il a mené des expériences de laboratoire sur des rats dont il a réussi à modifier le comportement sexuel par des manipulations hormonales prénatales et néonatales favorisant les attributs du sexe opposé. Ainsi a-t-il rendu « homosexuels » des rats initialement « hétérosexuels ». Ce qui, soit dit en passant, laisse augurer que le comportement homosexuel d’un individu n’est pas une fatalité. En somme, les résultats des travaux du Professeur Balthazart suggèrent que les pulsions homosexuelles sont liées au fonctionnement physiologique de l’Homme, et que leurs manifestations extérieures ou non dépendent de l’environnement culturel et social. Notez aussi que, bien avant ces résultats, les recherches sur l’origine biologique de l’homosexualité ont été encouragées par la découverte en 1991 du Dr Simon LeVay de l’Université de Stanford, qui avait prouvé que la taille du noyau pré-optique de l’hypothalamus détermine l’orientation sexuelle.
C’est pour ces raisons que nous ne pouvons être que partiellement en phase avec le président du Pastef, Ousmane Sonko lorsqu’il dit, lors d’une conférence qu’il co-animait, le 16 mai 2024, avec Jean-Luc Mélenchon, homme politique français, défenseur des homosexuels, à l’Université Cheikh Anta Diop, que, au Sénégal, l’homosexualité n’est pas acceptée mais tolérée. Et je trouve également que ses adversaires qui ont cherché à attaquer une telle déclaration ont totalement tort, car, l’homosexualité prise comme phénomène de la Nature, ne laisse aucun choix à l’Homme. Qu’il l’accepte ou non, elle existe. Qu’il la tolère ou non, elle existe. C’est comme qui dirait telle société n’accepte pas la naissance d’humains qui mesurent moins de 1,47 mètre ou plus de 2 mètres.
La problématique de l’homosexualité qui était juste un sujet parmi d’autres abordés lors de la conférence, a finalement ravi la vedette à tous les autres au niveau médiatique, à cause du contexte politique bien chargé, mais aussi de l’importance et de la sensibilité de la question. Et c’est normal, l’homosexualité devrait être au centre des préoccupations de tous les humanistes, notamment les pratiquants des trois religions dites du livre, pour deux raisons : 1. combattre l’homosexualité revient à lutter contre la Nature ; 2. promouvoir l’homosexualité est un jeu dangereux pour l’espèce humaine.
L’attitude des humanistes à l’égard des personnes nées homosexuelles devrait être teintée de compassion et d’empathie. Imaginons le déchirement que pourrait vivre un jeune sénégalais qui en grandissant se rend compte que ses pulsions sexuelles le poussent vers les garçons. L’imam homosexuel d’origine algérienne Ludovic-Mohamed Zahed décrit bien cet état psychologique qui parfois mène au suicide, à cause d’un profond mal-être social. Et selon l’ouvrage Les minorités sexuelles face au risque suicidaire édité en 2014, en France, par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (devenu Agence nationale de santé publique en 2016), la prévalence des tentatives de suicide chez les homo-/bisexuels est de 2 à 6 fois plus importante que chez les hétérosexuels. La prévalence étant encore plus importante chez les jeunes de moins de 20 ans. L’ouvrage montre que depuis la fin des années 90, les structures de recherche occidentales ont produit une multitude de résultats sur la suicidalité des personnes ne satisfaisant pas la conformité aux stéréotypes de genre. On y trouve des études portant sur les Etats-Unis, le Canada, l’Australie,… et sur différents pays de l’Europe de l’Ouest et du Nord. Même la Turquie.
Le taux extrêmement élevé de suicide chez les personnes à orientation homosexuelle prouve qu’ils n’ont pas, en général, pris cette option par vice ou quête de jouissance dans le stupre. L’affaire est beaucoup plus sérieuse que cela. Et on peut bien comprendre qu’au vu de cette situation humainement alarmante certains humanistes occidentaux s’engagent résolument dans la protection des homosexuels. Le souci vient plutôt de ce qu’ils semblent verser dans l’apologie du phénomène au risque de compromettre l’avenir de l’Humanité. L’Homme étant de nature intelligente et résiliente, si les différentes sociétés humaines ne s’enferment pas dans des dogmes, elles pourront, comme sur d’autres questions existentielles pour l’espèce humaine, créer un cadre d’échange afin d’arriver à une solution durable pour notre espèce.
Pour ce faire, les Occidentaux doivent mettre un terme à leur obstination, au nom de l’humanisme, à promouvoir l’homosexualité non seulement chez eux, mais partout à travers le monde. Ils sont certainement victimes de la faiblesse humaine dont parle Yuval Noah Harari dans son livre paru en 2018 et intitulé 21 Leçons pour le 21ème siècle. Harari fait cette assertion étayée par des exemples pris dans diverses régions du monde : « La plupart des peuples ont tendance à croire qu’ils sont le centre du monde, et que leur culture est le pivot de l’histoire humaine. »
Le jour où le projet occidental de promouvoir l’homosexualité dans tous les pays du monde aura abouti, le risque majeur que court l’humanité est une décroissance exponentielle de sa population. En effet, tout le monde peut au moins s’entendre sur le fait que l’homosexualité ne peut avoir qu’un effet négatif sur le taux de croissance intrinsèque de la population humaine. Or, cette dernière, définie comme la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité, est le facteur le plus déterminant de l’évolution de la population d’une espèce selon la théorie de Thomas Robert Malthus (1766-1834) améliorée par Pierre-François Verhulst (1804-1849). Le modèle de dynamique des populations de Malthus-Verhulst dit que, si le taux de croissance intrinsèque de la population d’une espèce est négatif, cette dernière est vouée à l’extinction.
Ceci nous amène à évoquer les paradoxes des humanistes occidentaux qui encouragent l’homosexualité en suggérant à leurs enfants que le choix est libre entre être un garçon, une fille ou quelque chose entre les deux. Le premier paradoxe est que l’absolutisme des libertés individuelles de l’être humain les amène à favoriser les conditions de sa propre disparition, celle du sujet-objet de l’humanisme ; le deuxième paradoxe est présenté sous forme de questions. Au nom de l’absolutisme des libertés individuelles, pourquoi pas la polygamie et la polyandrie, si toutes les parties prenantes sont consentantes ? Pourquoi le Code rural et le Code pénal français interdisent, de fait, la consommation de viande de chien et de chat ? En réalité, les libertés individuelles ne sont qu’un prétexte que nos cousins occidentaux agitent pour imposer au reste du monde certaines de leurs valeurs civilisationnelles, qui, du reste, sont récentes du point de vue de l’histoire.
Quant aux organisations qui militent pour le respect des bonnes mœurs au Sénégal, et qui font souvent référence à l’Islam, elles devraient davantage méditer le verset 30 de la sourate 2 qui assigne à l’Homme la mission de Khalife sur Terre. Avant de chercher à le faire condamner, elles devraient plutôt mettre l’accent sur l’accompagnement du jeune homosexuel psychologiquement et sociologiquement déchiré. Evidemment, les actes contre-natures, ainsi que l’apologie de l’homosexualité et le mariage de Ngor et Gorgui ou de Maty et Madjiguène ne peuvent pas être acceptés au Sénégal, mais évitons de développer une vive répulsion populaire vis-à-vis des innocents d’apparence et/ou de physiologie homosexuelle. Injustice ne serait pas plus grande que de rejeter l’être humain en prononçant des sentences imprécatoires à son encontre, à cause de ses attributs congénitaux. Imaginez l’état de délabrement mental dans lequel nous mettrions ce jeune qui n’a pas demandé à naître et n’a pas non plus choisi son patrimoine physiologique.
Compte de tenu de la complexité du phénomène de l’homosexualité, nous voudrions inviter les chercheurs sénégalais et africains à courageusement approfondir la réflexion sur le sujet. Qu’ils soient physiologistes, biologistes, démographes, psychologues, philosophes, historiens, théologiens, juristes ou socio-anthropologues, les chercheurs sénégalais et africains doivent davantage faire entendre la voix de l’Afrique sur la question. L’homosexualité est aujourd’hui, de toute évidence, un sujet sociologiquement délicat à aborder au Sénégal et dans beaucoup de pays d’Afrique mais, quel que soit ce que cela peut coûter en matière de notoriété sociale, nous n’avons pas le droit de l’occulter en tant que chercheurs. D’autant plus que le législateur nous incite à affronter tous les problèmes de la Cité à travers la loi 94-79 sur les franchises universitaires qui, à son article 15, stipule : « Les enseignants et chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leur fonction d’enseignement et de leurs activités de recherche sous les réserves que leurs imposent les principes d’objectivité et de tolérance. »
La question de l’orientation sexuelle des humains - une question existentielle - est trop importante et complexe pour que le monde académique africain ne la prenne pas en charge dans les différents programmes de recherche. Comme l’Occident, l’Afrique doit aller au dialogue des peuples armée de solides arguments scientifiques fournis par les chercheurs, au lieu de laisser les seuls chantres de l’éthique et de la morale religieuse porter sa voix.
Nous devons nous prononcer parce que c’est un devoir, et comme le disait le président Mamadou Dia, on peut renoncer à un droit mais, on ne peut pas renoncer à un devoir.
Abdou Sène est Professeur titulaire de classe exceptionnelle en mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane.