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4 mars 2025
NIGERIA, UN MORT ET AU MOINS 30 PERSONNES COINCÉES SOUS TERRE APRÈS L'EFFONDREMENT D'UNE MINE
Dimanche soir, des dizaines de personnes employées par une société minière locale travaillaient dans une immense mine dans le village de Galkogo, dans le district de Shiroro, au moment de l'effondrement, a indiqué Abdullahi Baba Ara.
L'effondrement d'une mine dans le centre du Nigeria dû à des pluies torrentielles a fait au moins un mort et bloque depuis quatre jours 30 mineurs sous terre, a déclaré à l’AFP mercredi un responsable des services de secours de la région.
Dimanche soir, des dizaines de personnes employées par une société minière locale travaillaient dans une immense mine dans le village de Galkogo, dans le district de Shiroro, au moment de l'effondrement, a indiqué Abdullahi Baba Ara, responsable de l’agence nigériane des secours (SEMA) de l'Etat du Niger.
"D'après les informations dont nous disposons, plus de 30 mineurs sont coincés dans la mine qui s'est effondrée sur eux alors qu'ils travaillaient à l'intérieur", a déclaré M. Ara.
"Il a été établi qu'une personne était morte et que six personnes grièvement blessées ont été secourues" a indiqué la SEMA dans un communiqué. Selon Abdullahi Baba Ara, plusieurs métaux importants sont extraits dans la région comme l'or, le tantale et le lithium. Le nombre exact de mineurs piégés n’est pas connu dans l’immédiat, et les secours n’ont pas pu se rendre dans la zone de l’effondrement en raison de l’insécurité qui règne dans le district de Shiroro.
"Nous avions prévu d'aller dans la zone, mais les forces de sécurité nous ont demandé de ne pas le faire en raison de l'insécurité due à la présence de groupes armés", a expliqué Abdullahi Baba Ara. Shiroro est l'un des nombreux districts de l'État du Niger terrorisés par des groupes armés qui attaquent les villages isolés, pillent et incendient des maisons, et kidnappent les habitants contre des rançons.
Pour diverses raisons de sécurité, le gouvernement de l'Etat du Niger a interdit l’exploitation des mines dans les districts de Shiroro, Munya et Rafi. Les autorités locales craignent particulièrement que les ressources minières soient accaparées par les groupes armés. Mais dans cet État où l’orpaillage est l'une des seules ressources pour les habitants, de nombreux sites miniers continuent de fonctionner, malgré les mises en garde et les interdictions.
DETTE AUX ÉTABLISSEMENTS PRIVÉS, L’ÉTAT TRAINE ENCORE 9 MILLIARDS DE F CFA
Les responsables de ces écoles qui approuvent la décision des nouvelles autorités d’orienter à nouveau les nouveaux bacheliers attendent que le gouvernement solde la dette.
Neuf milliards de F Cfa. C’est ce que l’Etat doit aux établissements privés d’enseignement supérieur. Les responsables de ces écoles qui approuvent la décision des nouvelles autorités d’orienter à nouveau les nouveaux bacheliers attendent que le gouvernement solde la dette.
Les nouveaux bacheliers seront de nouveau ventilés dans les écoles privées. Cela fait partie des sept mesures prises lors du séminaire de Saly sur l’Enseignement supérieur. Une décision saluée par les responsables de ces écoles. Seulement, ils rappellent aux nouvelles autorités le passif, une dette de neuf milliards francs Cfa.
Le porte-parole du Cadre unitaire des organisations des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal, Daour Diop affirme que toutes les dispositions ont été prises à leur sein pour recevoir de nouveaux bacheliers de l’Etat. Parce que, rappelle Daour Diop, les nouvelles autorités, dans leur démarche inclusive, ont reçu les responsables des organisations des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal et les ont rassurés par rapport au nouveau partenariat. Selon lui, l’Etat a reconnu qu’il doit aux écoles privées de l’argent. Et il s’engage à payer la dette qui tourne aujourd’hui, autour de neuf milliards de francs Cfa.
D’ailleurs, Daour Diop précise qu’il y a quatre milliards 500 millions qui sont prévus dans la loi de finance initiale de 2024. Et dans le courant du mois de juin, le processus devant conduire au paiement de cet argent aux établissements privés va démarrer. «Cela nous rassure. Lors du séminaire organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, la proposition a été faite de solder le reliquat de la dette d’ici le mois de décembre», explique Daour Diop.
Ce dernier fait savoir que les instituts privés sont prêts à prendre de nouveaux étudiants. «Lors de ce conclave, nous avons évalué le programme notamment les points forts et les points faibles. Et nous nous sommes rendus compte qu’il y avait beaucoup plus de points forts que ceux faibles. Ce qui est sûr, c’est que l’Etat a intérêt à retravailler avec les établissements privés d’enseignement supérieur à y envoyer des bacheliers».
Selon lui, la situation actuelle est que l’Etat du Sénégal ne peut pas se passer des établissements privés d’enseignement supérieur. Parce que parmi les bacheliers de 2023, une bonne partie n’a pas démarré encore l’année 2023-2024. Certains le feront peut-être d’ici juillet alors que dans quelques jours les nouveaux bacheliers de 2024 vont arriver. Compte tenu de la situation et même des universités publiques, explique-t-il, il est quasiment impossible de se passer des établissements privés d’enseignement supérieur. «Nous sommes des patriotes et nous sommes dépositaires d’une mission régalienne de service public, nous sommes prêts à accompagner l’Etat et le ministre a insisté pour dire qu’il compte sur nous en tant que partenaires pour développer l’Enseignement supérieur. Et nous ne pouvons qu’accepter cette main tendue de l’Etat du Sénégal», assure Daour Diop.
ICS, INDORAMA DEVRA VERSER SA REDEVANCE IMPAYÉE DE 200 MILLIARDS DE FCFA
L’Etat du Sénégal a longtemps couru derrière les dirigeants et représentants des actionnaires majoritaires en vain. Cependant, avec le nouveau régime qui s’est installé, un moratoire leur a été donné.
Le nouveau régime est à la traque aux mauvais payeurs d’impôts.
Après le secteur de la presse, le secteur énergétique est dans le collimateur du fisc.
Indorama, une entreprise indienne qui détient 80% des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) va devoir passer à la caisse.
Les actionnaires majoritaires de l’entreprise doivent payer 200 milliards de F CFA en redevance minière depuis plusieurs années.
L’Etat du Sénégal a longtemps couru derrière les dirigeants et représentants des actionnaires majoritaires en vain. Cependant, avec le nouveau régime qui s’est installé, un moratoire leur a été donné. Ils vont devoir payer les 200 milliards d’ici fin septembre 2024.
Pour rappel, en avril, le président Bassirou Diomaye Faye a reçu l’homme d’affaires Prakash Lohia au palais de la République. Il s’agit de l’actionnaire majoritaire des ICS, Indorama. Certainement, les pourparlers pour essayer d’atténuer l’impôt n’ont pas porté leurs fruits
AMADOU BA REMOBILISE SES TROUPES
« J’ai entendu vos propos. Nous allons en discuter s’il plaît à Dieu. Moi, je suis un homme de défi, un homme d’engagement mais aussi un homme patient », a déclaré l'ancien Premier ministre..
iGFM- (Dakar) Le malheureux candidat à la Présidentielle du 24 mars dernier remobilise ses troupes. Selon L’AS, Amadou Bâ a reçu des membres du parti Renaissance sociale pour l’émergence (RSE) en vue des joutes futures.
« J’ai entendu vos propos. Nous allons en discuter s’il plaît à Dieu. Moi, je suis un homme de défi, un homme d’engagement mais aussi un homme patient », a-t-il déclaré.
Mais, pour l’ancien Premier ministre, attendu pour se prononcer sur son avenir politique,« chaque chose a son temps » dans la mesure où justifie-t-il : « Bien étudier le moment pour agir et comment agir permet d’assurer un bon résultat grâce à l’aide de Dieu. »
Il a aussi saisi l’occasion pour remercier ses militants pour leur engagement, lors de la dernière campagne électorale : « Je félicite ceux qui sont là et ceux qui n’ont pas pu être présents. Nous avons mené une belle campagne et vous vous êtes tous mobilisés pour sa réussite. Vous m’avez séduit parce que vous avez fait plus de 2900 kilomètres avec moi. Il y a un moment où j’avais pris un avion mais j’étais étonner de vous retrouver à Kédougou. »
Amadou Bâ d’ajouter : « Tout le monde était déterminé mais Dieu a décidé ce qui a précédé. C’est mieux pour le pays, et c’est mieux pour tout le monde. Je vous encourage. Il faut poursuivre. Il ne faut jamais abandonner une bonne organisation. Je vous aiderai à aller de l’avant. »
SAISIES RÉCURRENTES DE DROGUE, LE DG DE LA DOUANE RÉAGIT
Des tonnes de cette drogue ont été saisies par les douanes. Rien que durant la dernière semaine, ce sont plus de 50 kilogrammes de cocaïne qui ont été pris par les gabelous.
Le Directeur général de la Douane s'est exprimé sur les saisies récurrentes de cocaïne dans le pays. Pour lui, les malfaiteurs veulent faire de notre pays une plateforme du crime organisé.
Au Sénégal, le pays est confronté, ces dernières années, à une rude bataille contre les trafiquants de cocaïne. Des tonnes de cette drogue ont été saisies par les douanes. Rien que durant la dernière semaine, ce sont plus de 50 kilogrammes de cocaïne qui ont été pris par les gabelous.
«Lorsqu’on regarde la récurrence de ces saisies, cela démontre en tout cas la volonté des criminels de faire de notre pays une plateforme du trafic ou en tout cas du crime organisé», a déclaré, ce mardi, Mbaye Ndiaye, Directeur général de la Douane.
Mais il assure que «la douane, en relation avec les forces de défense et de sécurité, veille au grain et joue le rôle de vigie et essaie de contre-carrer ces trafics.» Trafics qui peuvent avoir des effets pernicieux non seulement sur le bien-être des populations, mais aussi sur le bon fonctionnement de l’économie nationale.
Par Mohamed GUEYE
À QUAND UN SOMMET BELIZE-AFRIQUE?
Le président Diomaye Faye rompt avec la frénésie diplomatique de son prédécesseur en snobant le sommet Corée-Afrique. Une remise en question salutaire des pratiques pas toujours fructueuses des grands raouts internationaux
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye n’a pas voulu se rendre à Séoul, au Sommet Corée du Sud-Afrique, et a préféré déléguer la ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères, Mme Yassine Fall. Cela est une grosse rupture par rapport aux pratiques du chef de l’Etat sortant, M. Macky Sall. Il faut dire que ce dernier était un assidu de ces grands raouts où les grands de ce monde donnaient l’impression de s’intéresser au sort des pauvres des pays en développement. Si l’on sortait les archives, on se rendrait compte que le président Macky Sall n’a pas dû rater beaucoup de ces sommets réunissant les dirigeants africains avec leurs homologues des puissances du monde.
Il y était si présent et si apprécié qu’il avait été désigné co-président du 8ème Ticad (Sommet Japon-Afrique), qui s’est tenu en octobre 2022 à Tunis. L’année d’avant, son homologue chinois Xi Jin Ping et lui avaient co-présidé le Sommet pour la coopération Chine-Afrique (Focac). On ne compte pas, à côté de cela, tous les sommets Russie-Afrique, Inde-Afrique, Turquie-Afrique, Etats Unis-Afrique, Brics, Allemagne-Afrique, Grande Bretagne-Afrique, Arabie Saoudite Afrique, Emirats-Afrique... Cela, sans oublier les traditionnelles rencontres périodiques entre la France et ses «amis» africains, l’Union européenne avec l’Union africaine, et avec les pays africains. Les sommets ne créent pas d’indigestion chez certains.
Macky Sall devait, en plus de faire la causette à ses pairs du monde, sans doute négocier des points au mieux des intérêts de son pays et de l’Afrique, en particulier quand il a présidé l’Union africaine. Pour le commun des Sénégalais, le chef de l’Etat sortant a plus utilisé notre avion de commandement et le carburant qui lui ont été alloués pour faire du tourisme à travers le monde. On peut sincèrement se demander ce que l’Afrique, dans sa globalité, a tiré de ces différents sommets.
Ainsi, pour le sommet qui s’est ouvert hier à Séoul, on sait que la Corée du Sud s’est donné pour objectif de doubler son aide au développement et la faire passer à 10 milliards de dollars américains d’ici 2030, au bénéfice de ses partenaires africains. En échange, le pays du Matin Calme souhaite avoir un plus grand accès aux matières premières dont les pays africains sont dotés en abondance et n’ont pas les moyens de les exploiter. On peut se demander si les dirigeants qui se rendent sur place feront des propositions concrètes pour une véritable coopération gagnant-gagnant avec ces «nouveaux bienfaiteurs». Au début des années 2000, la Banque de Chine a mis ses énormes réserves financières à la disposition des amis africains de Beijing. Il ne leur était pas demandé quel projet ils voulaient financer ; il leur suffisait de dire le montant dont ils avaient besoin. Résultat des courses, en 20 ans environ, la plupart de ces pays qui avaient bénéficié de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (Iadm), dans le cadre du programme Ppte (Programme en faveur des pays pauvres très endettés) lancé conjointement par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, se retrouvent aujourd’hui presque aussi endettés, si ce n’est plus. La différence est que cette fois, leur dette est souscrite auprès des partenaires comme la Chine ou les pays arabes, qui ne souscrivent pas aux règles de l’Ocde, comme les Occidentaux
Certains de ces pays ont été contraints de renoncer à leur souveraineté sur certaines de leurs ressources minières ou naturelles pour éponger leurs créances, au grand dam des institutions internationales et de leurs populations. L’un des exemples les plus frappants est le Programme des 5 chantiers en République du Congo Kinshasa (Rdc). Sitôt réélu en 2006, le président Joseph Kabila passe un accord avec le gouvernement et des entreprises chinois, pour qu’ils lui construisent des infrastructures indispensables au désenclavement et au développement de son pays-continent. Ponts, rails, routes et aéroports devaient sortir de terre, en contrepartie d’une exploitation des minerais par des Chinois, pour une valeur de 5 milliards de dollars. L’accord avait été dénoncé par le Fmi et la Banque mondiale, mais les partenaires sont passés outre. 18 ans après, les Congolais ne sont pas en mesure de montrer à quoi ont été utilisées les ressources minières sorties de leur sol, et que les entrepreneurs chinois continuent d’ailleurs à exploiter à ce jour. Les Kenyans et les Zambiens ne les plaindront pas énormément, eux qui ne sont pas mieux lotis.
Cela peut être jugé caricatural, et tous les accords de partenariat ne finissent pas comme celui-là. Il n’empêche que de manière globale, les vrais besoins de financement ne se trouvent pas au cours des rencontres qui ressemblent de plus en plus à un pèlerinage de mendiants auprès de leurs bienfaiteurs. Autrement, depuis que nous avions commencé, les Français nous auraient permis de décoller économiquement, ce qui est loin d’être le cas. Par ailleurs, les Africains semblent si désemparés et pressés de se jeter dans les bras du premier venu, qu’il ne serait pas étonnant qu’on les voie bientôt se rendre à un Sommet Nouvelle Zélande-Afrique, Belize-Afrique, et même, pourquoi pas, Myanmar-Afrique. Qui sait, il se pourrait que ce soit là-bas la solution à tous nos problèmes. D’ailleurs, ne crie-t-on pas depuis des décennies qu’il est temps de commencer à penser à une coopération Sud-Sud ?
3FPT : SOPHIE DIALLO CÈDE SON FAUTEUIL À BABO AMADOU BA
Entre 2022 et mai 2024, 269.600 bénéficiaires ont été accompagnés, soit 64,5% des 417.907 bénéficiaires de la période de 2016 à mai 2024.
Au 3Fpt, c’est la fin d’une ère avec le départ de Mme Sophie Diallo qui a passé le témoin à Babo Amadou Ba. La cérémonie de passation de services s’est tenue hier dans les locaux du Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3Fpt), en présence du président du Conseil d’administration et des responsables du ministère de la Formation professionnelle, du personnel du 3Fpt et des amis alliés des directeurs.
Au moment de partir, Mme Sophie Diallo a fait le bilan de son magistère. «Je voudrais rappeler quelques réalisations considérables effectuées en deux années, de 2022 à mai 2024. En effet, grâce à ses partenaires et à la mobilisation de son personnel talentueux et dévoué, le 3Fpt a pu accompagner, entre 2022 et mai 2024, la formation de 269 600 bénéficiaires, soit 64, 5% des 417 907 bénéficiaires de la période de 2016 à mai 2024», détaille Mme Diallo. Elle poursuit : «Ainsi, de 2022 à mai 2024, ce sont 204 231 personnels des entreprises et organisations professionnelles, soit 70% des 291 696 bénéficiaires de 2016 à mai 2024 ; 65 369 jeunes en quête de qualification, soit 30% des 126 211 jeunes bénéficiaires de 2016 à mai 2024 ; 276 projets d’investissements, soit 42% des 656 réalisations de 2016 à 2024. Ces réalisations ont mobilisé environ 41, 4 milliards de francs Cfa. Il s’agit de 80, 88% du budget en 2022 et de 91, 86% en 2023 sur la quote-part qui revient au 3Fpt sur la Contribution forfaire à la charge des employeurs (Cfce). Ces ressources mobilisées ont permis d’atteindre, respectivement en termes d’exécution, 90% en 2022 et 92% en 2023.»
Installé dans ses nouveaux habits, Babo Amadou Ba s’est engagé à perpétuer les valeurs et poursuivre «les objectifs du 3Fpt». «Je vous rejoins, en toute humilité et vous invite à travailler main dans la main, avec comme sacerdoce l’intelligence collaborative, l’agilité dans l’action et la responsabilité dans les interventions. Ensemble, nous formerons une équipe dynamique, solidaire et déterminée à accomplir pleinement notre mission telle que l’a prescrite Son Excellence Monsieur le président de la République Bassirou Diomaye Faye dans le concept du Jub, Jubbal, Jubbanti», a-t-il déclaré.
ASSISES DE LA JUSTICE : ACCORDS ET DÉSACCORDS
Sur la question de l’ouverture (du Csm), il y a eu un avis très fort qui consistait à dire qu’il fallait l’ouvrir pour qu’il ne soit pas seulement composé de magistrats. Il y a cette recommandation forte, et l’avis contraire qui était aussi soulevé...
Le Quotidien |
Alioune Badara NDIAYE |
Publication 05/06/2024
Le Dialogue national sur la Justice, initié par le président de la République, a pris fin hier avec la présentation des conclusions. La question de présidence du Conseil supérieur de la Magistrature par le chef de l’Etat n’a pas pu être résolue aux termes des échanges. La balle est ainsi renvoyée au Président Bassirou Diomaye Faye pour arbitrer.
Le Président Bassirou Diomaye a désormais sur sa table, la question de la présidence du Conseil supérieur de la Magistrature (Csm) par le chef de l’Etat et aussi l’ouverture du conseil à d’autres personnes. Les «Assisards» n’ont pas en effet trouvé de consensus sur ces questions importantes. «Sur la question de l’ouverture (du Csm), il y a eu un avis très fort qui consistait à dire qu’il fallait l’ouvrir pour qu’il ne soit pas seulement composé de magistrats. Il y a cette recommandation forte, et l’avis contraire qui était aussi soulevé par certains participants qui estiment qu’on ne devrait pas ouvrir le Csm à d’autres professions», a souligné Jean-Louis Corréa, membre du Comité scientifique du Dialogue national sur la réforme et la modernisation de la Justice.
«Deuxièmement, c’est la présidence du Csm par le président de la République qui, en soi, est une violation de la séparation des pouvoirs si on admet que la magistrature relève du pouvoir judiciaire», a encore relevé M. Corréa, synthétisant les travaux des commissions. «Cette recommandation a également été une recommandation très forte pour dire que le président de la République ne doit pas présider le Csm, que l’on doit réformer le Csm, mais sur cette question, quelques participants ont également émis un avis contraire», a-t-il poursuivi, assurant que les points de convergence et de dissonance relevés sur ces questions vont être transmis au président de la République. M. Corréa s’est pour autant grandement réjoui des travaux entamés le 28 mai et ayant conduit à des consensus forts sur certains points. Parmi ceux-ci, «le passage du Conseil constitutionnel à une Cour constitutionnelle. Pas seulement d’un changement de dénomination, mais plutôt d’un changement substantiel», a-t-il estimé. «Il faut que le Conseil constitutionnel ou la cour qui a été proposée dans les travaux, sa composition puisse refléter la variété de composition de la population», a-t-il dégagé, indiquant que la juridiction devra être composée de personnes actives et ne pas rester «une maison de retraite».
Décharger le procureur de ses pouvoirs «excessifs», instaurer le juge des libertés et de la détention sont d’autres points de consensus. Il en est de même de la criminalisation des délits fonciers pour ces assises qui ambitionnent de rendre plus performante la Justice. Les commissions Modernisation et Réforme, dans lesquelles ont travaillé durant ces assises plus de 400 personnes, ainsi que les contributions sur la plateforme en ligne (5492 au total) et d’autres contributions à travers d’autres canaux ont été la base de travail. Le document final va être transmis au président de la République qui a le dernier mot.
LE PREMIER DOSSIER DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Mamadou Badio Camara et ses collègues vont-ils donner suite à la requête de trois organisations politiques qui leur demandent de faire constater «la démission tacite et la vacance du pouvoir du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye» ?
Mamadou Badio Camara et ses collègues vont-ils donner suite à la requête de trois organisations politiques qui leur demandent de faire constater «la démission tacite et la vacance du pouvoir du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye» ? Commissaire Keïta, Abdoulaye Mamadou Guissé et Cie dénoncent un «accaparement dangereux des rôles du chef de l’Etat par son Premier ministre».
C’est le premier dossier du Conseil constitutionnel. Trois partis et mouvements. Trois partis et mouvements saisissent les «7 Sages» pour faire «constater la démission tacite et la vacance du pouvoir du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye au profit de son Premier ministre». Le Mouvement «Sauvons la République/ Dogu samm sunum reew», le Parti Alliance démocratique pour une Afrique émergente /Joowléene (ADAE/J), le Parti (Mouvement culturel pour le salut du Sénégal (Mcss Fulla ak fayda) (Mouvement Culturel pour le Salut du Sénégal) disent avoir constaté «un accaparement grave et dangereux des rôles du président de la République par son Premier ministre qui détient l’appareil politique qui a porté le Chef de l’Etat au pouvoir. «Effectivement, pour la première fois, nous avons un Premier ministre, en violation flagrante de la Constitution de la République du Sénégal, qui s’est donné illégalement et sans gêne les pleins pouvoirs dévolus au Chef de l’Etat, resté impuissant devant cet état de fait».
En outre, Abdoulaye Mamadou Guissé, commissaire Cheikhouna Cheikh Saadbou Keita et Cie estiment «qu’en recevant en cascades des ambassadeurs accrédités au Sénégal tels que les ambassadeurs de la Chine, de la France, du Maroc et en définissant les axes de la diplomatie sénégalaise et la politique extérieure de l’Etat du Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko, patron politique du président de la République s’offre d’autres prérogatives que la Constitution du Sénégal ne lui donne pas». Les requérants ont aussi avancé l’argument de l’affectation du Général Kandé, rappelant que «la constitution consacre nettement que le président de la République, responsable de la Défense nationale, Chef suprême des armées, nomme à tous les emplois militaires».
PAS BESOIN DE REFERENDUM POUR APPLIQUER LES RECOMMANDATIONS DES ASSISES DE LA JUSTICE, SELON AMSATOU SIDIBÉ
L'ancienne candidate à la présidentielle se dit optimiste sur les conclusions des débats. Mais appelle à une réforme en profondeur pour une justice davantage soucieuse des réalités sociales
Entretien réalisé par Yacine DiEYE |
Publication 05/06/2024
La Professeure agrégée de la faculté des droits Amsatou Sow Sidibé se dit optimiste quant à la suite du dialogue national sur la justice. Dans un entretien accordé à L’AS TV, elle livre une lecture sans fard du fonctionnement de la justice et ce qu’elle attend du dialogue national.
Professeur, vous faites partie de la commission réforme des assises qui ont démarré depuis mardi. Comment se passent les travaux ?
Amsatou Sidibé : Ça se passe très bien. Je crois que le peuple sénégalais avait soif de travailler sur la question de la justice. Je voudrais vivement féliciter le gouvernement sénégalais pour avoir parmi les premiers actes à poser, penser à une réflexion poussée sur la question de la justice. Parce qu’il y avait comme une sorte de divorce des populations et la justice. Alors je dis que ça se passe très bien parce que c’est très bien organisé et il y a eu trois grandes commissions : la commission réforme, la commission modernisation et la commission scientifique. Au sein des commissions, il y a des sous commissions. Par exemple, dans la commission réforme, il y a une sous-commission qui travaille sur les acteurs de la justice et une sous-commission qui réfléchit sur d’autres questions liées aux valeurs, l’humanisation, la réforme des comptes etc. Et moi je suis dans cette sous-commission-là. Je pense que c’est la première fois qu’un dialogue, de manière générale, se passe comme ça. Parce que c’est un dialogue sectoriel, ce n'est pas un dialogue qui veut en même temps parler de tout. Là, ce n’est que la justice et pour la justice, la stratégie utilisée est inclusive car tout le monde est là, toute personne qui peut se sentir concernée est conviée à ces assises. Il y a des acteurs directs de la justice tels que les magistrats, les avocats, les greffiers, les personnels de l’administration pénitentiaire. Il y a les syndicats, les organisations de droits humains, la société civile, les organisations de femme, les détenus donc des personnes qui ont vécu dans leur chair la mise en œuvre de la justice. Il y a les chefs religieux, les universitaires également parce qu’on a besoin d’une bonne dose de réflexion théorique et pratique. Nous avons en quelques jours organisé dans le domaine de la justice, une sorte «ndëpp» parce que les ex détenus, hommes comme femmes, ont fait part de ce qu’ils ont vécu. C’était formidable. C’était de grands moments. Cela nous a permis de voir les vraies réalités en prison et on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas d’humanisme dans la mise en œuvre du droit, dans la justice sénégalaise.
Parmi toutes les propositions que vous avez eu à faire, est-ce qu’il y a eu des accords ?
Oui, pour l’essentiel. Il y a des discussions à bâtons rompus et ça a été consigné dans les rapports. On ne peut pas parler d’accord pour le moment mais c’est considéré dans les rapports qui devront être mis en œuvre par la suite. Il y aura une poursuite de la réflexion et il faudrait qu’il y ait un suivi. Vous savez, le Président Diomaye Faye a été sur la base d’un projet dont l’un des axes majeurs porte sur la modernisation de la justice. Et sur la protection des droits humains. Sur cette base, il y a eu ces recommandations et ce poil sur la justice nous a beaucoup importés. Parce que globalement, le projet parle de la souveraineté et c’est un maitre mot du projet. Il y a énormément de ressemblances entre mes idées et celles du projet.
Justement cette souveraineté judiciaire, vous en parliez dans votre récente note. Pourquoi vous n’avez pas fait cette proposition en interne ?
Oui j’ai fait la proposition ; ça me tient à cœur. Parce que quand on parle de souveraineté économique, de souveraineté par rapport au franc, de souveraineté dans le domaine de la santé, on ne peut pas ignorer quelque chose qui concerne directement les personnes : la justice. Est-ce que le système de droit que nous utilisons, est-ce que la pratique que nous avons du droit est conforme à ce que vivent, à ce que sentent les populations ? C’est très important parce que vous savez, à l’indépendance, en un laps de temps très court, on a eu énormément de codes sénégalais. Ce n’était pas difficile, il a fallu prendre là-bas un code du travail français ; on a changé France pour mettre Sénégal. On a fait la même chose dans le domaine du droit pénal, de la procédure pénale. On a pris aussi le code civil français, tout notre droit des obligations civiles et commerciales. C’était facile. Il fallait prendre et au lieu de France, mettre Sénégal. Sauf quand même dans deux domaines essentiels où la sensibilité de la personne a été vraiment prise en compte : c’est dans le domaine foncier, avec la loi sur le domaine national qui s’inspire de nos valeurs sénégalaises et africaines. Et le code de la famille. D’ailleurs le code de la famille, alors que tout au début, on a eu tous ces codes-là du travail, pénal, etc., il a fallu 12 ans pour avoir un code de la famille. C’était réfléchi. Il y avait les imams, les cadis. Il y avait les universitaires, les magistrats. Il y avait les chefs coutumiers. Il y avait tout le monde. Le système des colons, et même ce que nous vivons dans les prisons, ça vient des colonisateurs parce que le colonisateur avait une pratique de la sanction de la répression, qui était trop sévère. Ils avaient le bail, et ça a été perpétué chez nous parce qu'on a fait que prendre un système, le code pénal, le code de procédure pénale etc…Mais il faut savoir qu’eux, ils sont en train de changer mais nous, nous avons malheureusement toujours encore ces anciens textes. Alors, c’est à revoir. On ne peut pas évidemment en quelques mois voire quelques années faire une réforme globale pour penser et repenser notre système de droit. Mais il faudra qu’on le fasse, qu’on y arrive. Il faut un droit qui soit plus proche de ce que nous savons, de ce que nous ressentons, plus proche de nos réalités sociales, tel n’est pas le cas. Et voilà donc pourquoi on propose qu’il y ait une commission qui réfléchisse sur toutes ces questions.
Va-t-on vers une justice des vainqueurs ?
Non. Ce qui est bon pour que la justice soit meilleure et que les populations acceptent enfin notre justice. C’est ça notre préoccupation. Mais quelqu’un comme Pape Abdoulaye Touré a posé les problèmes des prisons ; ce qu’il a posé, c’est la question de l’humanisation dans les prisons. Des personnes des droits de l’Homme qui ont travaillé sur les droits humains pendant des décennies posent ces problèmes Parce que la justice, elle est faite pour les humains .Or, les humains ont des droits que Dieu leur a donnés ; il faut les protéger. C’est cet aspect-là qui nous intéresse. Mais nous, les aspects de revanche, cela ne peut pas traverser notre esprit, en tout cas dans notre sous-commission ; et même dans notre commission, j’imagine que c’est la même chose partout.
Donc au sortir de ces assises, vous vous attendez à ce qu’on effectue une modification constitutionnelle ou bien à ce qu’on aille vers un référendum pour modifier en profondeur certaines lois comme celle du code de la famille ?
Ça n’a rien à voir avec la Constitution. Quand on parle par exemple de l’autorité parentale dans le code de la famille, on peut ne pas regarder la constitution mais se rendre compte justement de ce que les soubassements de notre droit imposent le principe de l’égalité dans la famille, entre les parents, entre les conjoints, les parents vis-à-vis des enfants et il y a énormément de moyens de plaidoyer. On n’a même pas besoin de référendum. Tous les principes sont là ; la constitution pose le principe de l’égalité. On a tout, on a nos valeurs parce que dans nos valeurs, la femme occupe une place importante pour l’éducation des enfants. La puissance paternelle justement, vous savez d’où ça vient, du droit colonial. C’est le colonisateur qui nous a imposé la puissance paternelle. C’était écrit noir sur blanc dans le code civil français et ça venait du pater familias de droit romain mais ça, on peut s'en débarrasser. Quand justement je parle de ce phénomène de souveraineté, l’affaire de la puissance paternelle doit être dedans parce que nous, on ne connaissait pas. Moi je suis originaire d’une culture walo-walo, on ne connaît pas ces choses-là. Mais avec la puissance paternelle qui vient du droit colonial, quand l’enfant a un père et une mère, chacun d’entre eux a le droit de gérer l’enfant. Mais dans la pratique, on écarte la mère. C’est le père qui dans la pratique doit faire cela ; théoriquement, cela appartient au père et à la mère. Mais dans la pratique, c’est le père qui doit s’en charger alors que la mère a porté l’enfant pendant 9 mois, l’a allaité, s’est occupé de lui. Il faut que les droits correspondent aux faits. Là, le droit ne correspond pas aux faits parce que le père s’occupe bien des enfants mais la mère aussi, on ne peut pas dire qu’elle ne s’occupe bien des enfants. Au contraire. Donc le droit doit être conforme aux faits. Mais tout ce qui est proposé fera l’objet de projet de loi au niveau de l’assemblée nationale.
Selon vous, est-ce que ce serait facile de réconcilier la justice avec le peuple d'autant plus qu'on sait que par le passé, il y a eu des juges comme Sabassi Faye ou même l'actuel ministre qui ont su réaffirmer leur indépendance ; pensez-vous que ce sera chose facile ?
C'est d'abord une question de volonté politique et je pense que le président de la République et le PM ont pleine conscience de ce que le Sénégal ne peut plus vivre comme avant. Les sénégalais, avec le ''ndëpp'' que nous avons vécu, hé bien, il faut se rendre compte qu'ils en ont marre, ils en ont assez, ils veulent respirer, ils veulent plus de justice et ils veulent même que celui qui est atteint devant les juridictions, qui est puni, qu'on le considère comme étant une personne humaine, il n'est pas un animal. Les animaux, on s'en occupe. Il n'est pas cette barre de fer. Même la barre de fer, il faut s'en occuper. C'est une personne en chair et en os, créée parDieu qui a beaucoup d'estime pour cette personne. Il lui a donné la dignité et des droits et personne n'a le droit de porter atteinte à cette dignité, et à ses droits. La personne a commis une faute, il y a des lois. On veut par exemple éviter qu'il y ait trouble à l'ordre public ou bien on veut travailler cette personne pour qu'elle puisse être mieux éduquée, pour mieux être introduite dans la société, ce n’est que ça la peine. La peine, ce n'est pas pour être méchamment répressif, ce n'est pas ça l'objectif d'une sanction. Plus de liberté d'aller et de venir, c'est ça qui doit être méchant. Œil pour œil, dent pour dent, ce n'est pas fait pour nous, c'est fini ça. Je ne pense pas que le régime actuel puisse s'orienter vers ça, parce que les populations pourraient critiquer or personne n'a intérêt à être critiqué. Donc je ne pense pas. De l'autre côté, je veux dire qu'on en a marre des injures, des discours violents, on en a marre. Moi professeur Amsatou Sow Sidibé, j'ai du mépris vis-à-vis de toute personne qui utilise des mots sales, des injures....
Quel avenir politique pour Amsatou Sidibé ?
Je suis là. Vous savez, je suis chef de parti politique, dirigé par une femme. C’est une exception. J’ai initié ce qu’on appelle la 3ème voix politique. La 3ème voix est une alternative qui aide à la protection des citoyens, à l’émergence de la citoyenneté. Nous avons besoin de travailler pour cela et tout le monde a intérêt à ce qu’on travaille. Si on veut que les citoyens disent que ça se passe bien. Parce que nous sommes là, nous aidons, alertons, nous sommes une force de propositions et d’actions. Ce n’est pas pour rien que je suis aux assises ; depuis le début, je participe activement. Mon avenir politique, c’est qu’il y a une femme, présidente d’un parti politique qui n’a jamais reculé devant les élections. C’est-à-dire l’art de gérer la cité. Mon avenir politique est radieux.