22 ANNEES DE COURAGE, D’AUDACE ET DE VERITE AU QUOTIDIEN
Le Quotidien célébrera le 24 février ses vingt-deux ans d’existence et de publication dans l’espace médiatique sénégalais. Des années qui n’auront pas été de tout repos, car à chacune des étapes de la vie de ce canard, l’adversité a pu être terrible

Le Quotidien célébrera le 24 février ses vingt-deux ans d’existence et de publication dans l’espace médiatique sénégalais. Ce sont des années qui n’auront pas été de tout repos, d’autant plus qu’à chacune des étapes de la vie de ce canard, l’adversité a pu être terrible. Cette adversité, elle se nourrit de l’idéal du journal Le Quotidien qui est d’être le témoin de la vérité et de l’histoire vivante du Sénégal.
Plus de deux décennies maintenant que ce journal navigue dans la matrice qu’il s’est fixée de «tout savoir avoir tout le monde» et de faire du partage de l’information vraie son sacerdoce. Le Quotidien d’hier, celui d’aujourd’hui et celui de demain seront les mêmes quant à leurs objectifs premiers et missions constantes.
Au fil des ans, je comprends avec du recul pourquoi le fondateur Madiambal Diagne tenait à ce qu’on touche à toutes les composantes de cet outil : de la distribution des tracts pour le lancement du journal, à l’immersion au travail de la rédaction, en passant par la vente des éditions du dimanche dans les coins de rue ou des veillées avec les équipes d’imprimerie et de distribution. C’est toute une chaîne qui, non seulement renseigne beaucoup sur l’humain, mais donne à voir clair sur les dynamiques d’un pays.
Célébrer l’anniversaire du Quotidien, c’est le célébrer avec des milliers de lecteurs ici et ailleurs qui sont des soutiens indéfectibles à toutes les étapes de la vie de ce journal. Ils partagent leurs regards et avis critiques, font des suggestions sur certaines approches éditoriales et ont la sincérité d’être fidèles à ce journal qui est plus le leur que le nôtre. Cette exigence de qualité de la part des lecteurs, cet impératif d’un journalisme rigoureux, factuel et sans compromission avec la vérité poussent à redoubler d’efforts pour maintenir le «label Quotidien» qui aura fini d’être une adresse de référence pour tous les professionnels des médias. Je suis souvent pris d’émerveillement quand je reçois des emails de certaines personnes qui s’intéressent au journal et à son contenu.
A tous nos lecteurs, nos sincères remerciements malgré une année éprouvante, le soutien constant aura permis de tenir et il est une motivation pour relever davantage de défis. Une attention particulière va à l’endroit de nos annonceurs et partenaires, dans un pays où, au gré des pouvoirs et des humeurs des «hommes forts» qui se succèdent à la tête, il est courant de vouloir peindre Le Quotidien comme une fréquentation à risque. On sourit de façon narquoise à ceux qui, dans une logique de nous conseiller, suggèrent que ce journal devrait être plus tendre avec les tenants des rênes.
A défaut d’être dans les rangs ou de vouloir trop libérer les voix, on peut payer le prix de sanctions économiques. Cette année aura été un exemple patent où toutes sortes d’attaques économiques auront été menées contre ce journal pour qu’il ne puisse plus paraître. La presse dans son ensemble aura souffert, mais les coups de bélier sur Le Quotidien laissent encore leurs séquelles.
Entre des croisades économiques et fiscales, une rupture de l’intégralité des six conventions publicitaires que nous détenions avec des entités étatiques, ainsi que le refus jusqu’à ce jour de nous rembourser toutes les commandes publicitaires exécutées cette dernière année, tout aura été fait pour fragiliser économiquement le journal et tuer notre modèle d’affaires. Certains partenaires et annonceurs du privé et de la coopération internationale, malgré cette conspiration pour asphyxier Le Quotidien, sont restés à nos côtés et n’auront pas hésité, comme toujours, de faire de nos espaces publicitaires la vitrine privilégiée de leur communication. En affaires, quand des personnes vous font confiance quand tout conspire à vous nuire et à vous isoler, on ne peut que leur devoir une infinie gratitude.
En célébrant l’anniversaire du Quotidien, je tiens également à célébrer un personnel fait de professionnels aguerris, rigoureux dans leur métier et surtout nourris du même idéal. Au Quotidien, il y a un esprit, et cet esprit crie tout haut les mots : liberté, démocratie, transparence et vérité. A force de baigner dans un tel environnement, tous les agents que nous sommes finissent par être d’un même moule qui consolide un esprit singulier dans le traitement de l’information et surtout dope un courage pour faire face contre vents et marées. Cette année aura été difficile sur plusieurs plans pour toutes les équipes du Quotidien, mais chacun aura pu être résilient, sacrifié une part de soi et surtout aura fait preuve de beaucoup de compréhension. Notre fondateur a l’habitude de nous dire «Boul raggal dara», nos équipes montrent chaque jour qu’elles sont à la hauteur de cette devise. En prenant date pour des jours meilleurs, je ne peux pas ne pas les remercier pour la compréhension et le dynamisme, malgré toute la morosité dans le secteur des médias.
Pour finir avec cet anniversaire du Quotidien, je vais rendre un hommage à Madiambal Diagne pour avoir eu l’audace de créer ce journal, le courage de le faire vivre de toute son énergie et la constance de l’appuyer de tous ses moyens pour qu’il continue d’être une tribune d’expression de voix plurielles et un lieu vivant contribuant à promouvoir la démocratie et renforcer le modèle républicain du Sénégal. Il n’aimera pas me l’entendre dire, mais il a toujours laissé au Quotidien une pleine liberté éditoriale. Tous ceux qui ont pu collaborer avec lui savent qu’il ne se sera jamais caché derrière un reporter, un chroniqueur ou un journaliste pour émettre une opinion. Il n’aura jamais commandé de Unes pour tenter de porter quelques agendas. Le Sénégal est un pays où par manque de sincérité d’un grand nombre, on cherche toujours à habiller ceux avec qui nous ne sommes pas d’accord des pires défauts. Le temps est le juge qui, à mon humble avis, le rétablira dans toute sa vérité, pour l’homme de courage qu’il est et le chevalier tenant coûte que coûte à la préservation d’un code d’honneur. Je ne cesse de lui dire qu’il est trop démocrate, trop ouvert et trop libre. Le succès et la longévité du titre que vous tenez entre vos mains sont sûrement une part de réponse que communique son abnégation. Au Quotidien, un excellent anniversaire. En espérant que ce titre vive encore des décennies et des décennies.