DAHIJ
C'est une œuvre mystique. Ce livre est une révolution in fine un retour à l’initial. Une vie motivée par l’essentiel. Lire ce texte pour se détacher des chaînes de sa propre ignorance, pour s’élever et aller plus loin, est une priorité

Felwine Sarr est un intellectuel jusqu’au bout. Il est à la fois musicien, poète, romancier, essayiste, économiste et philosophe. Sa plume mystique et philosophique rapproche les humains quel que soit leur lieu d’habitation. De Niodior à Durham. Car l’humanité est sa culture !
Il est l’auteur de plusieurs livres dont (Méditations africaines, Afrotopia, Habiter le monde, Dahij…). Ce dernier est à l’origine de ce papier.
Je me suis procuré le bouquin ce samedi 26 septembre chez Présence Africaine. J’avais en tête toute la semaine, ce livre. Dahij. L’anagramme de Jihad. Sa première publication parue en 2009.
Texte de 131 pages. Je l’ai dévoré en moins de 2 heures, prise de notes comprises. Au cœur de la belle écriture, le temps n’existe plus. Le tout accompagné d’un café et des pistaches. Je me suis enivré sans trêve. L’explication est simple. Dahij perfore les âmes. Dahij est beauté. Dahij est vérité. Dahij est éthique. Dahij est une œuvre mystique. Enfin, ce livre est une révolution in fine un retour à l’initial. Une vie motivée par l’essentiel !
Dans ce texte, Felwine mène un Jihad intérieur. Il fait des efforts contre ses ombres. Pour y arriver, il emprunte plusieurs chemins : Les arts martiaux. La littérature. Le Coran.
Les mots couchés sur la quatrième de couverture expriment ce besoin d’amélioration pour une parfaite montée en humanité. Felwine fait le récit de son voyage intérieur. Sa conquête spirituelle pour s’élever vers le ciel en ces termes : « Ce livre est un jihad. Une guerre intérieure. Un jihad pour sortir de moi-même, de ma race, de mon sexe, de ma religion, de mes déterminations. Un jihad pour aller vers moi-même. C’est un désir de naissance, donc de mort. Exister par ma volonté de vie, comme Ptah l’émergent. Ce livre, c’est le mot qui déborde. Celui qui ne contient plus. Celui que n’étouffent pas mes préoccupations quotidiennes. Ce mot qui résiste au trajet du tram, à la journée de travail, à la prose quotidienne, aux vicissitudes quotidiennes. Écrire comme par débordement, comme par excès. Ce mot qui survit. Ce mot qui résiste à l’assignation au temps social, à la confiscation du présent, à la dilapidation du temps, à la résignation, à la fatigue, à l’abdication, à la mort lente. Ces mots rescapés qui se tiennent la main pour résister à la prochaine bourrasque. Ce livre est une promesse tenue. Une potentialité qui finit par advenir. Un postmaturé, un tard né. Ce livre, ce n’est pas Zugafar, l’épée à deux têtes d’Ali qui tranche les têtes des infidèles à la bataille de Badr. Ce n’est pas non plus une confession, car il n’y a rien à avouer. C’est un combat spirituel. Pas celui que mènent les anachorètes ni les ascètes. Il ne vise pas à libérer l’âme du corps, l’esprit de la chair. Il est tentative de « posséder la vérité dans une âme et un corps ». Ce livre est une kalachnikov. L’arme du désir de liberté. Celle qui envoie des rafales contre le tank social. Contre ses chenilles qui aplatissent, nivellent et asservissent les corps et les esprits. »
Felwine m’a emporté dans son voyage. Mieux, il m’a entraîné dans une errance spirituelle à la fois lucide et éblouissante. Ses mots ont agi sur mon corps comme les effluves du fleuve Saloum. Dahij est un livre immense. Il pose les fondements de la vie dans toute sa plénitude : l’éthique et la morale.
Lire ce texte pour appréhender le souffle de la vie d’une manière différente, pour accomplir son identité multiple, pour se détacher des chaînes de sa propre ignorance, pour s’élever et aller plus loin, est une priorité. Donc, lisez-le.