LES DÉFIS À RELEVER AVANT L'ÉCO
EXCLUSIF SENEPLUS - Une des grandes questions reste celle de savoir par quels instruments décider de maintenir ne serait-ce qu’une parité fixe avec n’importe quelle monnaie forte - Il faudrait que les leaders de la zone UEMOA en prennent la mesure

Je crois qu’il s’agit d’abord d’une décision politique dont les modalités pratiques de la mise en œuvre doivent encore faire l’objet de beaucoup de travail dans les prochains mois. Parce que la seule manière de changer du CFA à l’ECO du tic au tac, serait simplement d’en changer le nom tout en gardant les mécanismes de fonctionnement. Or ceci ne semble pas être le cas puisque le “Compte d’Operations” est prévu pour disparaître dans le même temps qu’on dit que la parité fixe avec l’Euro sera maintenue. Attention, on dit bien “la” parité, pas “une” parité, ce qui voudra dire qu’un Euro équivaudrait toujours à 655,956 ECO. Ce sont deux paramètres de travail qu’il faudrait pouvoir réconcilier par des stratégies qui conviennent à la diversité des économies de l’UEMOA.
Je retiendrais donc plutôt la volonté de ne pas abandonner un outil d’intégration monétaire important et indispensable tout en espérant que la nouvelle monnaie ira au delà d’un simple instrument de paiement pour devenir un instrument de politique économique. Pour ce faire, battre sérieusement la nouvelle monnaie ECO, ne pourrait pas s’affranchir des principes universels de la théorie quantitative de la monnaie dont la création dépend aujourd’hui de la volonté d’endettement de l’économie.
Monnaie et crédit étant inséparables, une des grandes questions reste celle de savoir par quels instruments décider de maintenir ne serait-ce qu’une parité fixe avec n’importe quelle monnaie forte. Ce défi est à portée de réflexion, une société ne se posant que des questions qu’elle peut résoudre. Il faudrait cependant que les leaders de la zone UEMOA en prennent la mesure et mettent en place une commission d’experts pour les aider à naviguer cette nouvelle perspective.