QUAND LES PILLEURS DE LA RÉPUBLIQUE VOIENT À PRÉSENT LE MONDE À L’ENVERS
Chasse aux sorcières, clament-ils : pourquoi pas d’ailleurs ? L’ensemble des pilleurs de la République doivent rendre gorge, jusqu’au dernier centime siphonné sur les ressources publiques, dont le pays a d’ailleurs le plus grand besoin
Le temps de la justice égale pour tous
Des journalistes convoqués à la Section de recherches de la gendarmerie, des ‘’activistes’’ insulteurs publics jugés et condamnés pour diffusion de fausses nouvelles, des comptes d’entreprises de presse bloqués pour dettes fiscales non honorées : « Pas de doute, nous sommes en face d’une dictature en marche et d’une justice de règlements de comptes politiques contre des militants de l’APR !»
Ces pourfendeurs du nouveau régime, après la claque magistrale reçue du peuple sénégalais le 24 mars 2024, qui a vu le ciel leur tomber sur la tête, se positionnent maintenant en revanchards aigris, prêts à user de toutes sortes de ficelles pour espérer jeter du sable dans le moteur de la transformation systémique en marche. Ces gens-là qui ont usé et abusé sans pudeur de tous les moyens et de toute la force de l’Etat pour casser de l’opposant, lancent aujourd’hui des cris d’orfraie dès la moindre égratignure affectant leurs compères ou comparses.
Mais où étaient-ils donc ces Zorro durant ces douze longues dernières années, figurant parmi les plus sombres en matière de perversion des institutions judiciaires et de piétinement des règles de fonctionnement d’un Etat de droit véritable, particulièrement durant les années 2021 à 2024 ? Et pourquoi ne pipent-ils mot sur les innombrables rapports des corps de contrôle de l’Etat, soigneusement mis sous le boisseau ou le coude pesant du président sortant, des années durant ?
Fort opportunément, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a ordonné la publication desdits rapports, qui révèlent l’ampleur du carnage et du brigandage financiers opérés sur le dos des pauvres contribuables sénégalais. Ne surtout pas se laisser divertir ni s’arrêter en cours de route, le monstre est toujours là, avec ses diables et ses diablotins, incrustés dans les divers rouages du pouvoir d’État au niveau central et local, comme à travers les leviers subtils des différents appareils idéologiques. Il revient alors aux citoyens avisés, non pas de s’arrêter à la surface des similitudes apparentes, mais plutôt de faire l’effort de ‘’casser l’os pour sucer la substantifique moëlle’’, en allant à la profondeur des choses car, pour tous les pilleurs de la République, c’est le temps du monde à l’envers. Changer de cap, c’est mettre fin à l’absence de justice, mieux, à l’impunité sélective de Kumba am ndey ak Kumba amul ndey, c’est surtout veiller, sur les chemins escarpés de la rupture, à l’application du principe de la justice égale pour tous, dans le plein respect des droits du justiciable. Chasse aux sorcières, clament-ils : pourquoi pas d’ailleurs ? Tous les sorciers, toutes les sorcières, l’ensemble des pilleurs de la République doivent rendre gorge, jusqu’au dernier centime siphonné sur les ressources publiques, dont le pays a d’ailleurs le plus grand besoin pour jeter les bases de la souveraineté au service des filles et fils de la nation. Tout comme l’ensemble des reesponsables et auteurs de crimies de sang doivent répondre de leurs actes devant la justice et devant le peuple. Ils ne perdent rien pour attendre assurément, et ce ne sera que justice, toute la justice, rien que la justice de la vérité des faits, en lieu et place de la provocation, de la calomnie, du mensonge, de la duperie et de l’injure publique rétribués à coups de millions de CFA.
Monsieur Macky Sall, avant de quitter le pouvoir, a cru bon de laisser à son successeur le dossier empoisonné d’une fausse décision d’effacement de la dette fiscale des entreprises de presse, à hauteur de 45 milliards FCFA. Pourquoi des entreprises de presse, quelle que soit par ailleurs la spécificité dudit secteur ou sa place dans l’exercice de la mission du service public de l’information, devraient-elles sélectivement bénéficier d’exonérations ou d’exemptions fiscales suivant les calculs politiciens et électoralistes ou le simple vouloir du prince, alors que des ATD (Avis à Tiers Détenteur) sont tous les jours que Dieu fait, transmis à des banques de la place pour mettre la main sur des avoirs déposés dans des comptes d’entreprises non en règle vis-à-vis du fisc, des institutions sociales ou d’autres requérants ? Ni menaces, ni musèlement, ni intimidation, ni stigmatisation de tout un corps, il y a seulement que, comme le dit l’adage, qui se sent morveux se mouche : aucun journaliste armé de professionnalisme authentique, aucune entreprise de presse digne de ce nom et tant soit peu sérieuse, ne sauraient cautionner de bonne foi le piétinement des règles d’éthique et de déontologie si chères à la profession et au secteur.
Le léeboon ak lippoon du prétendu wax-waxet sur la mise en œuvre du Projet
Que dire de cette mauvaise querelle encore ou de ce prétendu wax-waxet sur la mise en œuvre des engagements déclinés dans le Projet ? Lors de la visite à Dakar de monsieur Mélenchon de La France Insoumise /LFI, nos ci-devant détracteurs se sont employés à esquiver le débat d’idées sur des problématiques prioritaires abordées par Ousmane Sonko et son hôte, par exemple la redéfinition des relations France / Afrique, la sortie du Franc CFA, la suppression des bases militaires, le français comme langue officielle du Sénégal au-dessus et au détriment de nos langues nationales, et j’en passe. Ils ont préféré jongler et bavarder sur le sexe des anges en Europe et en Afrique. Tout comme ils continuent de persister, s’échinant de diverses manières, à créer une fausse rivalité, animosité, zizanie ou bisbille entre le président et le Premier ministre - en pure perte d’ailleurs pour qui connait réellement ces deux leaders, imbus de valeurs et de principes éthiques, pleinement convaincus ensemble de la pertinence du « Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère, dans une Afrique de progrès ». D‘autant plus que, de la victoire du 24 mars, le duo Diomaye-Sonko n’est redevable d’aucun lobby, ni financier, ni économique, ni religieux, ni médiatique, ni d’un quelconque autre groupe de pression. Ils n’ont de comptes à rendre qu’au seul peuple africain du Sénégal, qui s’est mobilisé, a consenti tous les sacrifices nécessaires, pour finir par gagner, de haute lutte et de la plus éclatante des manières. Aujourd’hui et demain, ce peuple attend que l’on s’occupe avec succès de ses vrais problèmes et préoccupations, tel est le défi. Il s’agit donc pour le nouveau régime, tout en veillant à ne pas laisser l’initiative aux revanchards épaulés par leurs alliés de l’intérieur et de l’extérieur, de faire plus que jamais focus sur la stratégie d’implémentation des orientations et mesures déclinées par le Projet.
Une telle œuvre, comme partout ailleurs du reste, et à l’exemple d’autres expériences de transformation sociale à travers le monde, requiert de respecter les trois temps suivants, étant entendu qu’il ne saurait être question de dresser des cloisons étanches entre ces trois moments : état des lieux-transition-transformation, surtout s’il s’agit de transformation systémique, comme présentement au Sénégal. C’est pourquoi, à propos de la mise en orbite du document de référence en matière de politiques économique et sociale, le Projet, les nouvelles autorités ont, en toute conscience, fixé le cap dès leur entrée en fonction, en précisant que le Projet « portera exclusivement le sceau de l’expertise sénégalaise et sera achevé au troisième trimestre de l’année 2024… La première phase du plan d’action pluriannuel du Projet sera inscrite dans le projet de loi de finances initiale 2025, qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale, au début du mois d’octobre prochain » (Communiqué du Conseil des Ministres du 24 Avril 2024). La rupture n’est point du taf-yëngël, mais une œuvre grandiose et trop sérieuse pour être escamotée ou conduite dans la brusquerie de l’instantané: « se hâter avec lenteur », en faisant preuve de toute la lucidité et patience requises, tout en déployant la communication appropriée ainsi que la méthode de la pédagogie par l’exemple et par le haut, autant de leviers indispensables pour asseoir les bases de la proximité et de la confiance entre les autorités et les citoyens, en vue d’enraciner, de faire vivre et de réaliser le Projet, aujourd’hui, demain et après-demain.
A coup sûr, une révolution démocratique, sociale et citoyenne est en marche contre le présidentialisme néocolonial qui entrave le processus de libération et de développement de notre pays depuis plus de 60 ans, charriant servitude volontaire, tyrannie autocratique et gouvernance prédatrice. Il est donc impératif de soutenir cette révolution, de contribuer activement et résolument à son plein succès, dans la claire conscience des jours difficiles à vivre, compte tenu de l’ampleur des dégâts et des retards accumulés ainsi que des obstacles à surmonter : nous venons de loin et nous voulons aller plus loin encore, contre tous les ennemis de classe de l’intérieur et de l’extérieur. La mobilisation populaire et citoyenne, avec les jeunesses comme fer de lance, a été « la main de Dieu » qui a assuré la victoire du 24 mars, elle reste et restera le meilleur gris-gris pour garantir la protection, la défense et l‘accélération de la révolution en marche.