QUELLE PREMIÈRE DAME SEREZ-VOUS ?
Promettez-nous qu’au lieu de proposer des ministres à votre mari vous l’aiderez plutôt à être plus proche des citoyens sans distinction aucune - S’il vous plait, promettez-nous que vous ne ferez pas du palais un lieu de bombance
Dites-moi, chères probables futures premières dames,
Serez-vous une première dame discrète, dont les actions se feront dans la pudeur et au nom de l’État ou au contraire perpétuerez-vous cette ère de première dame folklorique et extravagante dans l’aide aux démunis ?
Promettez-nous, chère probables premières dames, que vous incarnerez la pudeur dans les actions caritatives et que vous ne politiserez jamais la fondation que vous mettrez en place. Promettez-nous que vous ne conditionnerez pas la prise en charge des malades démunis et des célébrités en difficulté à leur engagement politique et que vos actions seront enfin républicaines. Promettez-nous que vous utiliserez votre influence pour assister les écoles coraniques, les femmes rurales démunies, les femmes de la banlieue pour les sortir de la précarité et non pour les appâter vers le parti de votre époux.
Chère future première dame, promettez-nous qu’en tant que mère, vous comprendrez combien c’est important que l’aide qu’une maman reçoit pour nourrir ses enfants soit entourée de SOUTOURA et non exposée à l’objectif des caméras. Promettez-nous qu’avec vous il y aura moins de danse et ce, non pas parce que vous n’êtes pas par nature joyeuse, mais parce que le mal qui ronge vos sœurs vous tourmente et que, par compassion, vous resterez toujours digne et sereine. Jurez devant Dieu et devant la nation que votre action sera plus sociale que politique, que vous ne renforcerez pas le pouvoir de votre mari déjà trop écrasant. Promettez-nous qu’au lieu de proposer des ministres à votre mari vous l’aiderez plutôt à être plus proche des citoyens sans distinction aucune.
Chère future première dame, vous êtes aujourd’hui presque dans l’anonymat : promettez-nous que vous ne ferez pas abondamment irruption dans nos maisons par votre omniprésence à la télévision nationale au point de nous saturer de votre présence. Je vous en conjure, chère première future dame, restez à l’écart du pouvoir et ne nous imposez pas une nouvelle dynastie qui nous étouffera encore pendant cinq longues années !
S’il vous plait, promettez-nous que vous ne convierez pas les membres de votre famille à la gestion du pouvoir, parce que vous ne considérez pas celui-ci comme un gâteau que votre mari doit distribuer à des amis. Chère première dame, convainquez-nous que vous ne ferez pas de votre fondation un repaire de transhumants ni un centre de reconversion d’anciennes plumes acerbes en vulgaires dames de compagnie.
Madame, la future première dame, j’espère qu’avec votre magistère notre pays rompra avec cette indécente pratique consistant à faire des électeurs de pauvres nécessiteux dont le vote peut être influencé ou acheté par quelques sacs de riz. J’espère que vous travaillerez à affranchir vos sœurs de l’emprise des entrepreneurs politiques.
Chère future première dame, aurez-vous suffisamment foi en Allah au point de doter les mosquées et les églises sans en attendre un profit politique quelconque et sans que cela se sache ? S’il vous plait, promettez-nous que vous ne ferez pas du palais un lieu de bombance où se retrouveraient quelques femmes de la haute société pendant que leurs sœurs sont en train de croupir dans la misère en dépit des sacrifices qu’elles consentent dans la dignité et l’abnégation.
Promettez-nous que vous, accompagnée de quelques collaborateurs, sortirez du palais, dans l’aurore de la discrétion, pour aider sans être reconnue ces femmes anonymes qui se lèvent tôt le matin pour nourrir leur famille ! Êtes-vous vraiment prête à être la mère « invisible » des orphelins que la communauté n’a pas réussi à intégrer ou à adopter ? Êtes-vous celle qui paiera un avocat à toutes ces femmes battues, violées, ou victimes d’harcèlement dans leur lieu de travail ?
Êtes-vous la première dame d’une nation de croyants et qui, pour cela, préférera la télévision et la reconnaissance de Dieu à celles, trop artificielles et mensongères, des hommes ? Serez-vous une première dame plus sensible à l’amour de la lecture chez les jeunes filles qu’aux pas de danse d’un club de femmes d’en-haut ? Jurez-nous que, par reconnaissance à la communauté qui a fait confiance à votre époux, vous n’userez jamais de votre fondation pour servir vos amis et parents.
Serez-vous cette première dame déterminée à sacralisez davantage ce lieu qui vous hébergera et ce, non pour vous couper de la société, mais pour garder le mythe qui entoure les affaires de le république ?