ABDOU NDENE SALL, MAMADOU DIAGNE SY MBENGUE ET SEYNABOU GAYE TOURE REFUSENT DE RANGER LES COUTEAUX
Dans la commune de Tivaouane, n’eut été le vote maraboutique, le président Macky Sall arriverait très loin derrière le candidat de la coalition «Idy 2019» du fait de l’ignominieuse guéguerre post électorale entre leaders de Benno à Tivaouane.

« Dans la commune de Tivaouane, n’eut été le vote maraboutique, le président Macky Sall arriverait très loin derrière le candidat de la coalition « « Idy 2019’’, parce que les leaders locaux de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar (BBY) n’ont rien fait pour mériter la victoire de leur candidat ». Ce constat de nombre d’habitants de la capitale de la Tidianiya met en relief la profonde léthargie dans laquelle se meut la majorité présidentielle locale avec des responsables qui, à l’heure du bilan, préfèrent se crêper cruellement le chignon au lieu de tirer froidement les leçons du scrutin du 24 février prochain.
Le qualificatif injurieux de « mongole raté » dont a usé la présidente du Conseil départemental de Tivaouane, Mme Seynabou Gaye Touré, lors d’une réunion politique d’évaluation des résultats de la présidentielle du 24 février 2019, pour portraiturer la physionomie du maire de la cité religieuse, Mamadou Diagne Sy Mbengue, par ailleurs Directeur Général de l’Institut de Prévoyance Retraite au Sénégal (IPRES), en dit long sur la « nature affreuse » des querelles intestines auxquelles se livrent les lieutenants du président Macky Sall dans la ville sainte.
Dans la commune de Tivaouane où le président de la République est sorti vainqueur (15.312 voix soit 55,69 % des 27 494 suffrages) devant Idrissa Seck (6366 voix soit 23,15 %), une bataille politique féroce oppose les deux comités électoraux parallèles de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Lesquels se disputent chacun la paternité de la victoire de leur candidat. Celui dirigé par le socialiste Lamine Diouck et constitué autour du plénipotentiaire communal, en l’occurrence le maire Mamadou Diagne Sy Mbengue, par ailleurs Directeur Général de l’Institut de Prévoyance Retraite au Sénégal (IPRES), fait face au camp adossé au ministre Abdou Ndéné Sall, coordonnateur du comité électoral départemental. Naturellement, chaque camp revendique la majorité. Aussi une enveloppe de 3 millions FCFA est au cœur de la polémique. Lors d’une rencontre d’évaluation tenue par le comité électoral agréé par le maire Mamadou Diagne Sy Mbengue, le responsable départemental de LDR/Yeesal, Sidy Lamine Ndoye, a révélé que « les 3 millions FCFA destinés à l’organisation le jour du scrutin, notamment à la prise en charge des repas des membres des bureaux de votes, des mandataires, etc., ont été remis au groupe dirigé par le ministre Abdou Ndéné Sall, qui a, à son tour, refusé de donner sa part à l’autre groupe ».
Selon le représentant local du parti du transhumant Modou Diagne Fada, « c’est le maire Mamadou Sy Mbengue qui a été obligé de débloquer personnellement 3 millions de francs pour régler le problème ». C’est ainsi, fait-il savoir, qu’« un scandale a été évité de justesse ». De graves accusations réfutées par l’autre camp, par la voix notamment de la présidente du Conseil départemental de Tivaouane, Seynabou Gaye Touré. Le Ministre Abdou Ndéné Sall s’est lui aussi inscrit en faux contre cette assertion du membre de Ldr/Yeesal. Selon lui, « il n’y a eu aucune rétention d’argent ». Et de « déraper » à son tour : « ceux qui ont eu dans le passé une affaire de vol de 100 millions FCFA chez eux, sont très mal placés pour parler des questions d’argent ».
Le ministre faisait allusion, bien sûr, au directeur général de l’Ipres chez qui, effectivement, plusieurs dizaines de millions avaient été volés il y a quelques années. Bref, les couteaux sont toujours tirés au sein de BBY à Tivaouane. Ce qui pousse nombre de responsables dans la ville sainte, qui ne cachent pas leur inquiétude, à dénoncer « une ignominieuse guéguerre post électorale ». Ils conseillent au président Macky Sall de « prendre les mesures politiques qui s’imposent à Tivaouane pour rectifier le tir plutôt que de regarder le ver détruire le fruit ».
Reprochant à leur leader national « sa préférence souvent portée sur une certaine catégorie de ‘’contre-modèles’’, ils tiennent cependant à le remercier d’avoir, lors de sa traditionnelle visite en prélude au dernier Mawlod de Tivaouane, de s’être assuré que toutes les conditions sont réunies pour une bonne tenue de l’évènement religieux. Ce même s’il avait zappé dans ses audiences les responsables politiques de la ville sainte pour leur montrer sans doute sa lassitude face à leurs nombreuses querelles. Une chose est sûre, les composantes de Benno Bokk Yaakaar, dans leur écrasante majorité, jeunes, anciens, femmes et adultes, décrient la manière dont est gérée leur coalition dans la commune de Tivaouane où, selon eux, « nos responsables ont montré leurs limites en conduisant le parti en usant de complaisance et de copinage ». Ils proposent un « diagnostic objectif et sans complaisance de la situation politique du camp présidentiel dans la ville ».