ANTA BABACAR NGOM SUR TOUS LES FRONTS DANS UNE CAMPAGNE ÉCLAIR
À 40 ans, cette cheffe d'entreprise et patronne de la plus grande entreprise avicole du pays, la Sedima, fondée par son père, souhaite briser les barrières et devenir la première présidente de la République
Pour sa troisième journée de campagne, Anta Babacar Ngom, la seule femme candidate à l'élection présidentielle au Sénégal, sillonne le quartier populaire de Grand Yoff dans la banlieue de Dakar. Comme les 18 autres prétendants, elle a moins de deux semaines pour défendre son programme et se faire connaître de tous les Sénégalais, dans le cadre d'une campagne éclair suite au report du scrutin (AFP).
En effet, après plus d'un mois d'incertitude et une crise sans précédent liée au report de l'élection par le président Macky Sall, ce dernier a finalement fixé le premier tour de la présidentielle au 24 mars. Pour tous les candidats, il faut donc s'adapter au plus vite et accélérer le calendrier. La campagne officielle n'a débuté que samedi et s'achèvera le 22 mars à minuit, soit une semaine de moins que ce que prévoyait initialement le code électoral.
"Je suis la candidate des femmes, que j'assume pleinement, mais je suis aussi la candidate de tous les Sénégalais", a déclaré Anta Babacar Ngom à l'AFP. À 40 ans, cette cheffe d'entreprise et patronne de la plus grande entreprise avicole du pays, la Sedima, fondée par son père, souhaite briser les barrières et devenir la première présidente de la République.
Originaire d'une famille influente de la bourgeoisie d'affaires sénégalaise, Anta Babacar Ngom mène campagne activement sur le terrain. Saluant la foule depuis le toit ouvrant de son SUV, elle arpente les rues du quartier de Grand Yoff au son des klaxons, tout sourire, levant le poing pour galvaniser les sympathisants, à en croire un reportage de l'AFP.
Depuis la fenêtre de leur maison, les habitants se penchent pour apercevoir la candidate et son cortège. Son programme repose notamment sur la création d'emplois, la protection de l'environnement, la gratuité des soins et une réforme de l'éducation avec un enseignement dans les langues locales.
Mener une campagne en moins de deux semaines "est extrêmement difficile, on l'avoue", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Ça requiert une certaine ingéniosité. Il faut être 'innovative'", a souligné cette femme d'affaires de la nouvelle génération, employant un anglicisme qui colle à l'image qu'elle souhaite incarner. À partir de mercredi, elle entamera une tournée dans toutes les capitales régionales du pays.
Comme pour tous les candidats, le défi est de taille dans ce flux tendu. L'imprimerie MPS à Dakar travaille d'arrache-pied pour fournir le matériel de campagne à temps, avec plus de 30 000 affiches et 20 000 T-shirts à produire pour le lendemain. "On va devoir faire des heures supplémentaires et embaucher des freelances pour tenir les délais", a indiqué la directrice générale de l'entreprise à l'AFP.
Dans cette campagne éclair, Anta Babacar Ngom et les 18 autres candidats doivent donc redoubler d'efforts pour se faire connaître des Sénégalais en un temps record. Entre stratégie à adapter et production de supports sous pression, la course contre la montre est lancée pour cette élection présidentielle au calendrier bouleversé.