«AUCUN MONUMENT, RUE OU AVENUE NE PORTE LE NOM DE MAMADOU DIA»
Cri de rage des jeunes madibaristes

Le mouvement des jeunes « madibariste » en collaboration avec la Jeunesse autogestionnaire panafricaniste Mamadou dia et le forum civil ont procédé, hier, à la commémoration du 9ème anniversaire du décès de Mamadou Dia, ancien président du conseil et artisan de l’indépendance du Sénégal. a l’occasion, ils ont décrié le déficit de reconnaissance des hommes politiques sénégalais en vers lui.
«Mamadou Dia n’est pas commémoré à sa hauteur», a été certainement la phrase la plus usitée hier, lors de la cérémonie de commémoration du 9ème anniversaire du décès de l’ancien président du Conseil des ministres. Selon El Hadj Ndiaye Diodio, président du Mouvement pour le socialisme autogestionnaire, c’est scandaleux que l’on ne trouve aucun monument, une rue ou une avenue portant le nom de Mamadou Dia. Il considère, que c’est anormal pour quelqu’un qui a dirigé le Sénégal et qui a œuvré pour l’indépendance du Sénégal. Il a été également pour le compte du Sénégal, sénateur, conseiller général, député à l’Assemblée française et président du gouvernement colonial. «Le Sénégal ne peut pas se permettre cela. Aujourd’hui, on reproche à tout le monde quelque chose. De Lamine Gueye à Ngalandou Diouf, en passant par Cheikh Anta Diop et Léopold Sédar Senghor. Mais ces derniers ont tous des monuments dont ils sont le parrain alors que Mamadou Dia n’en a pas un. C’est inadmissible», fustige M. Ndiaye, non sans inviter, les autorités de ce pays et particulièrement le président de la République à corriger cette indifférence voire cet oubli de la nation sénégalaise.
MAMADOU DIA, UN NATIONALISTE AVERE
El Hadj Ndiaye Diodio dépeint, en effet, Mamadou Dia comme un homme «d’une piété et d’une dimension religieuse extraordinaire dont l’intégrité et la probité morale ne font aucun doute». Toutefois, précise-t-il, on lui reprochait son autoritarisme, mais selon lui, cela ne suffit pas pour ne pas reconnaître sa contribution dans la construction de ce pays. «Sa vision économique et son idéalisme pour que les paysans s’organisent de manière autonome et se prennent en charge, étaient extraordinaires. Il compromettait les intérêts de la France, c’est pour cela qu’il a été renversé et mis en prison», témoigne M. Ndiaye. Mieux, se remémore-t-il, «l’Oncad que Abdou Diouf a eu le courage de dissoudre était vraiment un organisme prédateur du monde paysan que Mamadou Dia a toujours combattu du temps de Senghor».
En effet, M. Ndiaye est d’avis que le Président Dia a été « diabolisé ». Il retient de lui, un homme qui avait la volonté de libérer le Sénégal du joug colonial et des prédateurs nationaux. Ameth Dieng qui se réclame petit-fils de Mamadou Dia parce qu’étant à l’époque le plus jeune militant dans le parti du « Grand Maodo», embouche la même trompette. Il estime que si les Sénégalais connaissaient vraiment Mamadou Dia, sa vision et l’apprennent, ils sauront que le développement du Sénégal était déjà tracé. Pour sa part la coordonnatrice du Mouvement des jeunes «Madibaristes», Awa Ndiaye, est revenue sur l’objectif de ce projet. «Nous avons remarqué que de la 6ème à la terminale on ne nous parle pas de Mamadou Dia. On entend tout juste parler de sa tentative de coup d’Etat, alors que la réalité est tout autre. C’est pour cela que nous avons pris la décision de le commémorer en revenant sur sa vie et ses œuvres », explique Awa Ndiaye. Auparavant, un documentaire qui retrace les grandes lignes de la vie et l’œuvre de Feu Mamadou Dia a été projeté.