BARTH’ RISQUE DE PERDRE DEUX MANDATS
La Cour suprême de nouveau saisie du cas Barthélémy Dias. Le 22 décembre, elle examinera le pourvoi du député-maire dans l'affaire Ndiaga Diouf, une décision lourde de conséquences pour son avenir à la Ville de Dakar et à l'Assemblée
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La Cour suprême va statuer sur le pourvoi de Barthélémy Dias, condamné à 2 ans dont 6 mois ferme en première instance et en appel dans l’affaire Ndiaga Diouf. Ce 22 décembre, si la décision n’est pas cassée, Dias fils pourrait voir révoqués ses mandats de maire de Dakar et de député.
Barthélémy Dias, qui s’était pourvu en cassation, après sa condamnation dans l’affaire Ndiaga Diouf, sera fixé sur son sort le vendredi 22 décembre 2023. Une audience spéciale, à 10h, à la 1ère Chambre pénale de la Cour suprême qui pourrait décider du sort du maire de la Ville de Dakar, défendu par Mes Borso Pouye, Ciré Clédor Ly, Mbaye Sène, Cheikh Khoureychi Ba et Demba Ciré Bathily. La Cour d’appel avait, en effet, confirmé la condamnation de M. Dias à deux ans de prison dont six mois ferme, le mercredi 21 septembre 2022, pour la mort de Ndiaga Diouf par balle en 2011, un lutteur présenté comme un des nervis qui avaient tenté d’attaquer la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur et qui étaient envoyés par des proches du Parti démocratique sénégalais (Pds). La Cour d’appel avait donc confirmé le jugement et débouté la partie civile de toutes ses demandes. En première instance, Barth’ avait été condamné en 2017 à deux ans de prison, dont six mois ferme, pour «coup mortel».
Risque de révocation à la mairie de Dakar et à l’Assemblée
Alors, l’enjeu de l’audience de ce 22 décembre 2023 est le fait que l’avenir politique de Barthélémy Dias en dépend. Il s’agit de ses fonctions de maire de Dakar et de député qui sont menacées. Après le verdict de la Cour d’appel, ses avocats avaient mesuré la gravité de la menace. «L’implication majeure, c’est que son mandat de maire n’est pas menacé et pour son mandat de parlementaire, les implications ne sont pas à l’ordre du jour parce que la décision n’est pas définitive», avait affirmé Demba Ciré Bathily. La radiation d’un député en cas de condamnation pénale est prévue par les articles 61 alinéa 7 de la Constitution sénégalaise et l’article 51 alinéa 6 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Le pénaliste Pr Ndiack Fall expliquait d’ailleurs dans Le Quotidien que le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale sur demande du ministre de la Justice.
«Barth’ en 2022 : «Je ne bougerai pas de la mairie ni de l’Assemblée»
Invité de l’émission Faram Facce de la Tfm, quelques heures après la confirmation de sa condamnation en appel, Barthélémy Dias avait martelé qu’il ne quittera pas ses fonctions. «Dans quinze mois Macky Sall s’en va. D’ici les quinze mois, je reste à l’Assemblée nationale. Je ne dirai pas ce que je compte faire pour y rester, mais le peuple sénégalais nous suit. Je ne bougerai pas de la mairie de Dakar, je ne bougerai pas de l’Assemblée nationale. Pour la mairie, personne ne peut m’enlever là-bas, ce n’est pas un crime. Et sur cette délibération-là, le pouvoir a tout fait pour transformer ça en crime. J’ai dit que Macky Sall est minoritaire dans ce pays. Je ne bouge pas de l’Assemblée», a fait savoir le député de la coalition Yaw.
Eventuelle révocation du maire de Dakar menace sur un «pacte de non-agression» entre Macky et Khalifa
Le scenario d’une confirmation de la Cour suprême, mais surtout d’une révocation, provoquerait un climat tendu entre le maire de Dakar et le Président Sall. Or, c’est le dialogue dont Barth’ était le «parrain» qui a même fissuré Yewwi, avec une rupture entre Sonko et Khalifa Sall, qui tenait à recouvrer son éligibilité. L’autre éventualité pour le pouvoir, c’est de ne pas exécuter une révocation, pour ne pas «briser» ce semblant de «pacte de non-agression» qui, jusque-là, fonctionne pour le candidat de Taxawu et le Président Sall. Et ne pas ouvrir un autre front à côté de celui de Sonko.