«CELA PEUT ENTRAÎNER L’ABSENCE D’UNE REPRÉSENTATION LÉGITIME ET INCLUSIVE DES CITOYENS SÉNÉGALAIS À L’ASSEMBLÉE NATIONALE»
Alioune TINE alerte sur les rejets éventuels des listes de Bby et de Yaw

Le think tank Afrikajom Center dit être préoccupé par l’absence éventuelle de certaines coalitions électorales aux prochaines élections législatives. Dans un communiqué parvenu samedi dernier à «L’AS», Alioune tine a alerté sur les conséquences que pourraient engendrer les rejets des listes de Benno Bokk Yaakaar (BBY) et de Yewwi Askan Wi (YAW) ; non sans appeler le Conseil constitutionnel à agir dans le sens d’apaiser les tensions politiques et d’avoir une représentation parlementaire plurielle.
Le non-respect de la parité sur la liste nationale de BBY et les problèmes d’éligibilité incorrigible sur celle de YAW risquent de disqualifier les deux entités aux élections législatives du 31 juillet prochain. Une situation inédite qui sera certainement portée au niveau du Conseil constitutionnel. En attendant que celle-ci soit saisie, le Think tank Afrikajom Center est sorti de sa réserve pour lui demander en tant qu’organe de régulation du Contentieux électoral d’agir de manière à apaiser les tensions politiques grandissantes et les risques de violences politiques.
A en croire le communiqué parvenu samedi à «L’AS» signé Alioune Tine, la juridiction constitutionnelle doit veiller à renforcer le système démocratique, la paix etla sécurité, et à contribuer à l’avènement d’une institution parlementaire plurielle et inclusive.
AFRIKAJOM Center estime que cela est d’autant plus important qu’il y a une vive préoccupation face à l’aggravation du contentieux préélectoral qui durcit chaque jour et crée une fuite en avant de la logique d’exclusion des listes électorales, qui risque de devenir une menace pour la survie de l’Etat de droit au Sénégal. «Aujourd’hui, on a atteint un seuil critique de l’autodestruction du système politique et démocratique au-delà duquel il n’existera plus de démocratie, ni d’Etat de droit au Sénégal », a déclaré Alioune Tine. Il ajoute que jamais l’horizon d’élections législatives au Sénégal n’aura été aussi incertain, sombre, confus et indécidable au regard des menaces réelles d’effondrement du système. «On assiste en direct à des révélations tonitruantes portant sur les difficultés liées à l’application du parrainage ou de la loi sur la parité, par certains acteurs politiques. Ce qui peut entraîner de façon absurde et catastrophique l’absence d’une représentation légitime et inclusive des citoyens sénégalais à l’Assemblée Nationale », affirme Alioune Tine.
Selon lui, l’élection doit être une fête pour le citoyen électeur et une célébration de l’Etat de droit démocratique. Mieux, dit-il, tout concourt à se mettre dans une logique absurde et insensée d’autodestruction de l’Etat de droit, du système politique et démocratique sénégalais, que rien ne semble pouvoir stopper pour le moment.
MOTIVATIONS D’AFRIKAJOM CENTER
Par ailleurs, pour conforter sa position, Afrikajom Center invoque la Constitution sénégalaise en son article 3 qui, souligne-t-il, garantit la liberté de candidature. Aussi, il a fait appel à l’article 13 de la Charte africaine des droits de l’Homme et de peuples intégrée dans le Préambule de la Constitution qui stipule : « Tous les citoyens ont le droit de participer librement à la direction des affaires publiques de leur pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis, ce, conformément aux règles édictées par la loi ».
Le Think tank se base également sur la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance qui prône d’instaurer sur le continent une culture politique de changement de pouvoirs, fondée sur la tenue d’élections régulières, libres, équitables et transparentes, conduites par des organes électoraux nationaux compétents, indépendants et impartiaux.
Il considère en outre qu’aux termes de l’article 25 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques : « Tout citoyen a le droit et la possibilité, sans aucune des discriminations visées à l'article 2 et sans restrictions déraisonnables : de prendre part à la direction des affaires publiques, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis ; de voter et d'être élu, au cours d'élections périodiques, honnêtes, au suffrage universel et égal et au scrutin secret, assurant l'expression libre de la volonté des électeurs... ».
En définitive, il a été fait appel à la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO relative au parrainage qui note clairement qu’on doit prendre en compte la nécessité absolue de la continuité de l’Etat de droit, de la démocratie et de la survie de notre système politique bâti dans la durée pour garantir la paix civile et la stabilité de la Nation. Aussi, conclut-il, prendre en compte également l’intérêt supérieur de la Nation.