DIOMAYE OUVRE LA PORTE À UN DÉPART DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE
Lors de la remise du rapport des Assises de la Justice, le chef de l'Etat a affirmé être totalement neutre sur cette question sensible, privilégiant le consensus plutôt que ses intérêts personnels
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a affirmé jeudi, lors de la cérémonie de remise du rapport final des Assises de la Justice au palais de la République que sa participation au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et sa présidence de cette instance ne constituaient pas une « obsession » pour lui. Il a déclaré être prêt à quitter le CSM si la majorité des acteurs du système judiciaire le souhaitaient.
Le président Faye s’est montré résolument neutre : « Si les arguments prévalent sur les intérêts personnels, je ne m’accrocherai pas à ce poste », a-t-il affirmé, insistant sur le respect des choix issus du consensus.
En recevant le rapport final des Assises de la Justice au palais de la République, le chef de l’Etat a déclaré : « Je ne tiens ni à y rester ni à en sortir. Je suis totalement neutre par rapport au Conseil supérieur de la magistrature. » Il a souligné que les raisons avancées par les magistrats pour justifier la présence du président de la République au CSM devaient être davantage étayées, mais il a également reconnu que ces arguments méritaient d’être pris en compte.
Le président a proposé d’approfondir la réflexion sur ce sujet, en insistant sur l’importance de la neutralité et de l’indépendance des magistrats. « Après tout, c’est à eux que l’on souhaite d’être indépendants, » a-t-il précisé.
Bassirou Diomaye Faye a conclu en affirmant que toute décision concernant sa présence au CSM devait être basée sur des arguments convaincants. « Si on mène des discussions sans prendre une décision concernant ma présence au Conseil supérieur de la magistrature, je n’y resterai pas, » a-t-il déclaré.
A l’occasion, le chef de l’Etat a salué les efforts de tous les participants qui ont permis de mener les travaux dans un climat de sérénité. Il a souligné l’importance des débats libres, ouverts et constructifs qui ont caractérisé les assises, rappelant que la justice doit constamment être questionnée, critiquée et renouvelée pour rester alignée avec les évolutions du temps.
Le président Faye a évoqué l’importance de doter le pays d’institutions justes, légitimes, robustes et fonctionnelles, essentielles pour garantir l’efficacité, la stabilité et l’indépendance de la justice. Il a rappelé que la justice est un pilier fondamental de l’État de droit, assurant le respect des principes démocratiques tels que la séparation des pouvoirs et la protection des droits et libertés.
Il a remercié le Comité scientifique des Assises pour leur travail acharné et abnégation dans la restitution des travaux. La cérémonie de remise du rapport symbolise un moment crucial pour les réformes systémiques et innovantes attendues par le peuple sénégalais durant le nouveau quinquennat.
Le président a rappelé que les Assises de la Justice ont permis d’interroger les insuffisances et les carences du système judiciaire, dans le but de le hisser aux ambitions du peuple. Elles ont engagé un diagnostic exhaustif et proposé des solutions structurelles pour une justice plus respectueuse des droits fondamentaux.
Il a souligné la diversité des participants, des magistrats aux représentants des forces de défense, en passant par les acteurs religieux et politiques. La participation des Sénégalais de la diaspora via la plateforme numérique « Jubbanti, sa gis gis ci Yoon » a également été magnifiée