ET SI LE DGE TANOR THIENDELLA FALL AVAIT RAISON ?
Objet d’un lynchage sans précédent suite à son refus de remettre les fiches de parrainage au mandataire du leader de Pastef, le Directeur général des Elections peut savourer sa revanche d’avoir eu raison sur ses contempteurs

Au lendemain de la décision du juge Sabassy Sy du Tribunal d’instance de Ziguinchor ordonnant la réintégration du nom de Ousmane Sonko sur les listes électorales, le Directeur général des élections (Dge), Tanor Thiendella Sidy Fall, avait fait l’objet de tirs groupés de la part d’acteurs politiques de l’opposition et de la société civile. La raison de ce lynchage était qu’à deux reprises, la Dge a refusé de remettre au mandataire du leader de Pastef Ousmane Sonko les fiches de parrainage pour l’élection présidentielle de 2024. Un refus interprété et commenté comme étant une défiance vis-à-vis de la justice par un haut fonctionnaire. Cet auxiliaire de justice serait coupable de ne passe conformer à une norme juridique impérative, mettant à nu, par son refus, l’inexistence d’un État de droit dans notre pays. C’est du moins ce que soutenaient les contempteurs de Tanor Thiendella Sidy Fall. Pourtant, à travers un communiqué, le Directeur général des élections (Dge), le général de Police Tanor Thiendella Fall, a expliqué les raisons de son refus de remettre des fiches de parrainage au mandataire de Ousmane Sonko précisant que la décision rendue par le juge de Ziguinchor n’est pas encore définitive compte tenu des voies de recours qui s’offrent à l’Etat du Sénégal. Lequel n’a d’ailleurs pas manqué d’en user à travers son Agent judiciaire. Que la décision du juge Sabassy Sy ait été suspensive ou non, on voit mal comment Tanor Thiendella Fall aurait-il pu remettre des fiches de parrainage à Ousmane Sonko dont le nom ne figure pas sur le fichier électoral de la Dge. Dans ce combat pour l’exécution d’une décision de justice rendue à Ziguinchor, les acteurs de l’opposition se seraient trompés de cible puisqu’ils auraient dû s’adresser à la Direction de l’Automatisation des Fichiers (Daf) et non à la Direction générale des élections (Dge). Parce que le fichier électoral est sous l’autorité technique et administrative de la Daf hébergeant le serveur central qui permet à la Dge d’accéder aux ressources qui y ont stockées. Donc, seule la Daf détient le code d’accès au fichier et est capable de manipuler toutes les données c’est-à-dire les noms des personnes à radier ou à réintégrer. Comme dans le cas d’Ousmane Sonko dont la réintégration technique ne peut se faire qu’au niveau de la Daf pour que le nom du leader de Pastef puisse figurer sur le fichier électoral de la Dge. C’est comme l’histoire de cet agent de la fonction publique dont le nom ne figure pas sur les fiches de paiement transmises à la banque. Dans ce cas, et pour qu’il puisse figurer sur ces fiches de paiement, la réclamation ne pourrait se faire qu’au niveau de la Direction des Soldes qui a procédé à la radiation de l’agentsalarié. Se défouler sur le cassier de banque ne lui servira à rien. Toujours est-il que l’histoire semble donner raison à Tanor Thiendella Fall suite à la « victoire » remportée vendredi par l’Etat dans son contentieux avec l’opposant Ousmane Sonko. Il s’agit en réalité d’une triple victoire que remporte l’Etat.
En effet, le 06 octobre dernier, en réponse à un référé-liberté le président de la Chambre administrative de la Cour suprême avait donné raison à la Direction générale des Elections (Dge) sur la non remise de la fiche de parrainage au mandataire du sieur Ousmane Sonko. Vendredi dernier, la Cour de Justice de la Cedeao ainsi que la Cour suprême ont donné raison à l’Etat du Sénégal et, partant, à la Direction générale des Elections(Dge) dirigée par Tanor Thiendella Fall.
En effet, la Cour de Justice de la Cedeao a retenu que les droits du sieur Ousmane SONKO sont, jusque-là, respectés y compris ses droits électoraux. Ainsi, il l’a débouté de ses prétentions. Ce même 17 octobre 2023, la Cour suprême du Sénégal, à son tour, a cassé l’ordonnance rendue par le juge du Tribunal d’instance de Ziguinchor relative à la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales de la commune de Ziguinchor.
Ces trois décisions, outre qu’elles constituent des jurisprudences fondamentales en droit électoral, ont montré la rigueur avec laquelle les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, et particulièrement ceux de la Dge, traitent leurs dossiers. Et, surtout, leur très grande vigilance. Le Directeur général des Elections, Tanor Thiendella Fall, lynché et brocardé des jours durant, peut enfin respirer et relever à nouveau la tête comme il l’a toujours fait par le passé lorsque des suspicions planaient sur l’organisation des élections.
Les différentes alternances connues au Sénégal ainsi que la grande percée de l’opposition pendant les élections locales et législatives tenues en 2022 illustrent, encore une fois, la qualité des hommes qui managent notre processus électoral tant envié à travers le continent. Souhaitons que la présidentielle 2024 ne fasse pas exception !