IL SEMBLERAIT QUE DANS NOTRE CONCEPTION DE LA POLITIQUE, LA VIOLENCE SOIT DEVENUE UNE NORME
Dr Cheikh Guèye, Secrétaire Général du Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS), a fermement condamné les récents actes de violence qui ont secoué le pays.
Dr Cheikh Guèye, Secrétaire Général du Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS), a fermement condamné les récents actes de violence qui ont secoué le pays. « Le Sénégal devrait impérativement transcender ces épisodes troublants. Nous avons déjà traversé des moments difficiles entre mars 2021 et mars 2024, durant lesquels nous avons enregistré des blessés, des décès et d’importants dégâts matériels », a-t-il déclaré lors de son intervention sur la matinale « Salam Sénégal » de la RSI.
Il a exprimé sa surprise face à la recrudescence de ces violences, soulignant que les élections législatives auraient dû être un moment d’unification. « Le premier parti au Sénégal devrait incarner le parti de la paix, et nous devrions tous nous identifier à ce parti. Malheureusement, il semble que nos dirigeants politiques aient oublié cet impératif », a-t-il ajouté.
Dr Cheikh Guèye a également souligné la nécessité de s’interroger sur les raisons pour lesquelles, depuis l’époque de Senghor, le Sénégal n’a jamais connu un espace politique apaisé. « Les violences, qu’elles soient physiques ou verbales, font partie intégrante de notre paysage politique. Il semblerait que dans notre conception de la politique, la violence soit devenue une norme », a-t-il affirmé. Malgré les alternances et les élections régulières, il a constaté un manque de débat apaisé. « La violence semble inextricablement liée à nos élections, ce qui constitue un échec pour notre démocratie. Il est grand temps d’aborder cette problématique avec sérieux et de chercher des solutions », a-t-il insisté.
Il a également exprimé ses préoccupations concernant l’état des partis politiques au Sénégal, affirmant qu’il ne reste plus de véritables partis au sens traditionnel du terme. Selon lui, il est impératif que les médias jouent leur rôle de médiation, tout en rappelant que les acteurs politiques doivent assumer leurs responsabilités. « Si cette situation perdure, nous risquons d’avoir une Assemblée nationale similaire à celle que nous avons connue précédemment », a-t-il averti.
Concernant la criminalité liée à l’homosexualité, Dr Cheikh Guèye a précisé : « Nous ne pouvons pas aller au-delà des propos que le président de la République a tenus au Premier ministre luxembourgeois. » Sur la question du génocide en Palestine et au Liban, il a salué la position du Sénégal, affirmant qu’il est crucial de ne pas faire de calculs économiques ou politiques, mais de considérer cela comme une question humanitaire. « Les déclarations ne suffisent pas ; des actes concrets sont nécessaires, y compris, si nécessaire, la suspension de nos relations diplomatiques », a-t-il déclaré.
Pour promouvoir la paix et l’unité, Dr Cheikh Guèye a annoncé l’organisation de prières à l’Institut islamique. Il a également réagi aux déclarations de certains hommes politiques concernant la présence des étrangers au Sénégal : « Le Sénégal est un pays d’unification où se côtoient presque toutes les nationalités d’Afrique, et nos concitoyens sont également présents sur tout le continent. Il est dangereux de tenir un discours qui désigne du doigt nos frères et sœurs. Ensemble, nous devons œuvrer à bâtir un Sénégal de paix et d’harmonie », a-t-il conclu.