LE COSEF ET CIE INTERPELLENT LES 5 CANDIDATS
Quoiqu’elles représentent 75% de l’électorat sénégalais, les femmes ne sont pas suffisamment prises en compte dans les programmes des 5 candidats à la présidentielle du 24 février prochain.
C’est du moins le constat du Conseil sénégalaise des femmes (Cosef) qui, en collaboration avec les organisations des femmes, planifie une rencontre avec chacun de ces candidats, sous le thème: «Un nouveau contrat social plus juste, plus équitable», pour une meilleure prise en charge des besoins des femmes.
L e Conseil sénégalais des femmes (Cosef), en collaboration l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), le Réseau Siggil Jigéen, etc. en conférence de presse hier, lundi 18 février, a annoncé planifier une rencontre avec chacun des 5 candidats autour du thème: «Un nouveau contrat social plus juste, plus équitable». Il s’agit d’interpeller les candidats sur leurs programmes mais surtout la prise en charge des besoins spécifiques des femmes. «Notre objectif, c’est d’identifier et examiner les programmes des différents candidats. Nous nous sommes rendues compte que, même si certains candidats ont effleuré la prise en compte des femmes sur certains axes, tous les besoins spécifiques des femmes ne sont pas pris en compte. Nous avons formé un consortium d’organisations de la société civile pour interpeller les candidats en leur écrivant une lettre, mais aussi en leur envoyant également des questions sur lesquelles ils doivent répondre», explique la présidente du Cosef, Rokhiatou Gassama.
Les organisations féminines sont préoccupées par des questions liées spécifiquement à «la participation citoyenne, l’accès des femmes aux instances de décision, la santé de la reproduction, l’éducation, l’énergie, les violences faites aux femmes». Consciente que les femmes constituent un poids électoral important, environ 75% de l’électorat sénégalais, et un poids économique considérable car elles sont dans toutes les activités génératrices de revenus, Mme Gassama déclare qu’elles ont pris «le contre-pied de ce que font les autres, en leur envoyant des questions. Mais nous attendons également qu’ils nous disent: «nous avons reçu. Maintenant, nous vous invitons à venir échanger avec nous.» Chaque candidat doit apporter des réponses aux questions posées par les organisations, relativement aux domaines de d’intervention. Leurs engagements seront matérialisés par une signature et serviront de tableau de bord pour le suivi et l’évolution».
Le pétrole et le gaz et autres ressources naturelles ne sont pas en reste. «Les ressources naturelles, c’est quelque chose qui est nouveau au Sénégal. Le prochain président va gouverner ce pays avec des ressources que nous avons pour la première fois. Elles constituent un enjeu de développement et de stabilité social. Et, cette stabilité sociale doit être liée à la participation et la position des femmes par rapport à leur prise en charge économique dans ces différents secteurs. C’est important que ces candidats, à ce niveau, nous disent ce qu’ils ont prévu pour les femmes. S’ils ne l’ont pas fait, nous nous ferons des recommandations qu’ils vont intégrer dans leurs programmes», conclut-elle.