LE NOMBRE DE FEMMES PASSE DE 64 A 70, MAIS LE TAUX DE REPRESENTATION STAGNE
ASSEMBLEE NATIONALE
La loi sur la parité oblige les listes de candidats en lice lors des élections législatives à présenter autant d’hommes que de femmes sur les listes d’investitures, avec comme conséquence une augmentation nette de la gent féminine au sein de l’hémicycle. L’augmentation du nombre de députés (de 150 à 165) a influé sur le nombre de femmes qui passe de 64 à 70. Mais le taux de représentation stagne à 42%.
Le nombre de femmes devant siéger à l’Assemblée nationale a varié par le nombre avec 6 députés de plus que la 12ème législature. Mais cette nouvelle donne n’influe aucunement sur le pourcentage, puisque le taux de représentation est toujours estimé à 42%. Le fait que le nombre de femmes passe de 64 à 70 n’est que la conséquence directe de l’augmentation du nombre de siège à l’hémicycle (150 à 165).
En effet, la 13ème législature sera quasiment identique à la précédente du point de vue du rapport homme femme. Cependant, il faut dire que le changement est plus attendu sur le niveau du débat et la bonne maîtrise des questions parlementaires que sur les considérations de genre. La loi sur la parité était porteuse d’espoir pour changer l’Assemblée nationale sénégalaise.
L’ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale, Awa Guèye, s’était même permise de dire à l’époque que la parité va apporter un nouveau souffle à cette Institution du fait que les femmes sont toujours engagées et tout ce qu’elles font, elles le font bien. «La présence massive des femmes va marquer la rupture dans cette Institution», déclarait-elle. Mais la réalité semble ne pas lui donner raison. Force est de constater que cette législature n’a pas valu mieux que les précédentes. Certains sont même allées jusqu’à demander l’abrogation de la loi sur la parité. Il en est ainsi de Me El hadji Diouf qui est, d’ailleurs, l’un des plus grands pourfendeurs de cette loi. Il considère que cette loi fait atterrir dans l’hémicycle des femmes n’ayant pas le niveau requis pour assurer le travail parlementaire.
Tout compte fait, il serait illusoire de penser que cette loi sera abrogée de notre arsenal juridique. D’autant que cet acquis a pour soubassement la Convention des nations unies du 18 décembre 1979 et le protocole à la Rencontre Africaine des Droits de l’homme du 11 juillet 2003 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, tous ratifiés par le Sénégal. Ces textes établissent la responsabilité des gouvernements dans la mise en oeuvre de mesures visant à garantir aux femmes une participation égale à la vie politique. La loi n° 2010 -11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue Homme Femme et son décret d’application n°2011 819 du 16 juin 2011 permettent ainsi l’application de la parité dans les instances internes et externes de l’Assemblée nationale y compris son bureau et ses commissions. Pour sa première expérimentation en 2012, le nombre de députés est passé de 33 à 64. Aujourd’hui il est de 70.
Toutefois, vu le mode de scrutin au Sénégal, il est impossible de rendre la parité intégrale dans le Parlement. Elle garantit juste une grande présence des femmes dans cette instance de décision.
PROCESSUS DE MISE EN OEUVRE DE LA LOI SUR LA PARITE AU SENEGAL
Par ailleurs, il faut dire que la mise en oeuvre de la loi sur la parité est un le fruit d’un long processus. En juin 2005, le Conseil Sénégalais des Femmes (Cosef) a décidé de lancer une campagne de mobilisation sociale, de recherche et de plaidoyer pour la parité dans les institutions délibératives, en partenariat avec les organisations civiles et les mouvements politiques de femmes qui se constitueront plus tard en Comité de Suivi pour l’application de la Parité. Sur la base des leçons apprises au cours des précédentes campagnes de promotion des droits équitables entre les hommes et les femmes, le Cosef et ses partenaires s’étaient donnés comme objectifs de familiariser les populations sénégalaises, notamment les associations de femmes, les organisations de la société civile, les partis politiques, les leaders d’opinion et les médias, avec la notion de parité, en vue de sa plus grande acceptation sociale, et de faire prendre par les décideurs, des mesures juridiques instituant cette parité comme condition de recevabilité des listes de candidatures aux élections pour les assemblées délibératives. La mise en oeuvre de ces recommandations s’est traduite par la tenue d’un sit-in devant l’Assemblée nationale, le 1er décembre 2006, à l’occasion d’un débat en plénière sur la modification du Code électoral.
Pour la première fois dans la vie de l’Institution, la parité a occupé les débats en plénière pendant plus de dix heures, pour aboutir au vote de la loi n° 2006-41 du 11 décembre 2006 qui réforme le Code électoral en introduisant la prise en compte de la dimension “Genre” dans la composition des listes d’investiture présentées pour le scrutin proportionnel et majoritaire aux élections législatives, municipales et rurales et l’adoption de la Résolution n° 03/2006 de l’Assemblée nationale sur la parité.
Les 70 femmes de la 13ème législature du Sénégal
BENNO BOKK YAAKAAR (55)
1Ndèye Fatou DIOUF ; 2 Aminata GUEYE ; 3 Aissatou Sow DIAWARA ; 4 Salimata KORERA ; 5 Ndèye Lucie CISSE ; 6 Sira NDIAYE ; 7 Aminata DIAW ; 8 Marième GUEYE ; 9 Ndèye Fatou Bineta NDIAYE ; 10 Mously DIAKHATE ; 11 Aminata LY ; 12 Yéya DIALLO ; 13 Adji Diarra MERGANE ; 14 Marie Louise DIOUF ; 15 Ndéye Fatou GUISSE ; 16 Marie Thérèse Aida Seck ; 17 Marie Pierre Faye ; 18 Juliette Zingua ; 19 Anna Gomis ; 20 Awa Niang ; 21 Aissatou Cissokho ; 22 Khady Ba ; 23 Adama Kadane ; 24 Bousso Ngom ; 25 Sadio Diakhaté ; 26 Khady Ndiaye ; 27 Adama Sylla ; 28 Amy Ndiaye ; 29 Socé Diop ; 30 Mariama Sarr ; 31 Dje Mandiaye Ba ; 32 Coumba Baldé ; 33 Aminata Diao ; 34 Khadijatou Diallo ; 35 Khamia Mbengue ; 36 Rokhaya Diop ; 37 Néné Marième Kane ; 38 Coumba Hamidou Dème ; 39 Fatim Sall ; 40 Yata Sow ; 41 Khadidiatou Mbaye ; 42 Malang Séni Faty ; 43 Mariama Ndiaye ; 44 Mandiakhouko Sané ; 45 Mariama Sakho ; 46 Tening Diao ; 47 Awa Diagne ; 48 Yacine Ndao ; 49 Fatou Sène ; 50 Fatou Sène ; 51 Oulimata Mané ; 52 Ramatoulaye Diatta ; 53 Marieme BADIANE ; 54 Bineta SECK ; 55 Dieynaba SENE
COALITION GAGNANTE/WATTU SENEGAL (8)
56 Woraye Sarr, 57 Marie Sow Ndiaye, 58 Yaye Mané Albis, 59 Sokhna Astou Mbacké ; 60 Rokhaya Diouf, 61 Fatma Diop ; 62 Fatou Mbaye, 63 Mame Diarra Fam
MANKO TAXAWOU SENEGAL (3 )
64 Fatou NDIAYE, 65 Aminata Kanté, 66 Aïssata Sabara,
PUR (1)
67 Oulimata Guiro
LES PLUS FORTS RESTES (3)
68 Aïssata Tall Sall, 69 Aïda Mbodji, 70 Sokhna Dieng