LE PARCOURS ATYPIQUE DE DIOMAYE FAYE
Le parcours atypique de l’actuel chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye qui est passé en 11 jours d’intervalle d’un statut de prisonnier à celui de président de la République fait également partie des faits saillants qui ont marqué l’actualité politique de
Le parcours atypique de l’actuel chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye qui est passé en 11 jours d’intervalle d’un statut de prisonnier à celui de président de la République fait également partie des faits saillants qui ont marqué l’actualité politique de l’année 2024.
Secrétaire général et n°2 du parti Pastef, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, de son identité complète à l’état civil, avait été interpellé et placé en garde à vue dans la soirée du 14 avril 2023. Présenté au Procureur de la République le 18 avril, il a été finalement placé sous mandat de dépôt pour « actes de nature à compromettre la paix publique », « outrage à magistrat » et « diffamation à l’encontre d’un corps constitué », à la suite de la publication d’un post sur les réseaux sociaux où il critiquait le comportement de certains magistrats.
Après six mois de détention préventive sans procès, Bassirou Diomaye Faye qui s’attendait à une libération conditionnelle a vu son dossier corsé par l’ancien doyen des juges, Maham Diallo à la suite à un réquisitoire supplétif du procureur de la République d’alors, Abdou Karim Diop. Cette décision du Parquet avait suscité la réaction de plusieurs défenseurs des Droits humains dont Alioune Tine, président d’Africajom center. « Le durcissement du cas de Bassirou Diomaye Faye est une surprise pour tout le monde, tant il prend le contrepied des attentes de l’opinion sénégalaise. Tout le monde s’attendait à la libération de Bassirou Diomaye Faye car son arrestation après son post sur Facebook a peu convaincu », avait-il décrié sur ses plateformes numériques. Il faut dire que cette incompréhension est liée au fait que Diomaye Faye était déjà en prison depuis plusieurs mois au moment de l’arrestation de Sonko. Toutefois, malgré cette tournure des choses, Ousmane Sonko qui semble être convaincu que les autorités d’alors feront tout pour l’écarter dans la course à la présidentielle, a décidé de faire de son codétenu de la prison du Cap manuel son plan B à sa candidature à côté d’autres responsables dont l’actuel ministre de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dieye, et Abib Sy qu’il avait également désigné candidats de substitution.
Au moment de la publication de la liste des candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour cette première élection présidentielle sans le président sortant de l’histoire du Sénégal, Diomaye Faye a été retenu contre toute attente. Cependant, malgré cette validation de sa candidature, il est maintenu par l’ancien régime dans les liens de détention. C’est à la faveur de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi d’amnistie qu’il a finalement été libéré le 14 mars à onze jours de la date du scrutin présidentiel. Le 24 mars, il a été élu dès le premier tour de scrutin à 54%, 5e président de la République à l’âge de 44 ans devenant ainsi non seulement le plus jeune chef d’Etat élu de l’histoire politique du Sénégal mais aussi de l’Afrique. A préciser que l’actuel chef de l’Etat partage ce parcours atypique avec plusieurs de ses camardes de parti dont l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko.