LE REPORT QUE PERSONNE NE VEUT ENTENDRE
Alors que le Nord et l'Est du pays sont ravagés par des inondations meurtrières, le pays se prépare paradoxalement à des législatives. Comme si la tragédie qui se joue sur une partie du territoire n'existait pas
Des morts à cause de la pluie et des crues, des familles entières sans eau ni électricité, du bétail perdu, des contrées rayées de la carte… De Podor à Bakel et Kédougou, les populations vivent le supplice. Mais cela n’empêchera pas la tenue des Législatives du 17 novembre puisque le régime est contraint par les délais et les états-majors préparent la campagne. Pourtant, comme l’a relevé Ndiaga Sylla, pour «moins que ce drame», les législatives de 2006 ont été reportées du fait des inondations à Dakar notamment.
La situation de Podor à Bakel, mais aussi à Kédougou est catastrophique. Les crues, ajoutées aux lâchers d’eau de Manantali notamment ont fait des dégâts humains et matériels. Alors que les états-majors des listes candidats aux Législatives anticipées du 17 novembre se préparent à la campagne qui s’ouvre dans 10 jours. Pourtant Ndiaga Sylla s’en émeut dans un post : «Pour moins que ce drame que vivent les populations du nord à l’est du pays, les élections législatives de 2006 furent reportées.»
A l’époque les inondations à Dakar particulièrement dans la banlieue avaient poussé le Président Wade à ne pas prendre le risque de se noyer dans les frustrations des électeurs. Mais en même temps, à moins de deux ans de la Présidentielle de 2007, le test était gros. C’est pourquoi ce report a été l’un des plus contestés. Les législatives ne se tiendront finalement qu’en juin 2007, après sa réélection dès le premier tour.
Mais rien ne présage un décalage de ces joutes. Giga meeting de Sonko au Dakar Arena, samedi, Conférences de presse de Samm sa kaddu et Apr ce vendredi, sortie de Amadou Ba prévue dimanche… Pour moins que ce drame que vivent les populations du Nord à l’Est du pays, les élections législatives de 2007 furent reportées. Il serait presque illusoire d’envisager un report aujourd’hui. En effet, le régime de Diomaye, pressé de toutes parts, contraint par le budget, ne prendra, pour rien au monde, le risque de renvoyer ses projets et lois à d’autres calendes. Et ce n’est pas pour rien que le président, après avoir dissous l’Assemblée nationale, a choisi le minimum de 60 jours pour fixer la date des élections, alors qu’il avait aussi 90 jours. Un report mettrait tout à l’eau. Peut-être que d’ici quelques jours, la situation va s’améliorer. Mais qui oserait mettre les pieds dans ses zones rayées de la carte ?