L'EQUATION QUI BROUILLE LE CERVEAU DU PRESIDENT MACKY SALL
Doit-on applaudir ou croiser les doigts en attendant la suite des événements ?
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Doit-on applaudir ou croiser les doigts en attendant la suite des événements ?
Pour entrer de plain-pied dans le débat, je commence par saluer la décision judicieuse du Conseil Constitutionnel. Ceux-là (07 hauts magistrats) qualifiés de sages, pouvaient-ils décider autrement après avoir enregistré attentivement la clameur, les plaintes et lamentations des Sénégalais et de l’opinion internationale ?
Vous conviendrez avec moi qu’ils ont entendu la voix de leur conscience et celles d’honnêtes professionnels du droit qui leur ont indiqué la voie à suivre pour sortir le Sénégal de la crise institutionnelle créée par un décret inapproprié du Président Macky Sall pris à quelques jours de la fin de son mandat.
Ainsi, ils ont fait d’une pierre deux coups: d’abord se réhabiliter auprès de leurs compatriotes tenaillés entre le doute et l’intoxication. Ensuite, ils ont démontré leur capacité à répondre judicieusement aux requêtes des citoyens et de leurs organisations. Pour mémoire, les députés du Parti démocratique sénégalais (Pds), en accointance avec ceux de la majorité présidentielle, ont jeté en pâture les membres du Conseil Constitutionnel en insinuant que le Premier ministre, Amadou Ba, candidat choisi par le président Macky Sall pour qu’il lui succède, aurait corrompu deux d’entre eux. Que nenni! C’est une manœuvre validée par Macky lui-même afin de se débarrasser d’Amadou Ba dont la candidature est très contestée et combattue par des caciques de l’Alliance pour la République (Apr), le parti présidentiel qui remorque des situationnistes dans le cadre d’un groupement d’intérêt dénommé Benno Bokk Yaakar (Bby).
A présent que le Conseil constitutionnel a remis le président de la République à sa place, le processus électoral doit être relancé intelligemment sur des bases plus fiables. A cet effet, outre la décision qu’il a prise jeudi dernier, le Cc se doit d’entreprendre une méthode rigoureuse de sorte que les 20 candidats confirmés retrouvent leurs marques et se lancent résolument dans la campagne électorale.
Par quelle voie Macky pourrait-il sauver sa tête ?
Tout se résume en une seule question : par quelle voie Macky Sall pourrait-il sauver sa tête ?
Inéluctablement, il dira adieu au pouvoir, quelle que soit la procédure. Le temps lui est compté et il en a conscience après avoir constaté que sa cour est dégarnie. Il est dans le désarroi et souhaite vivement saisir la bouée de sauvetage que lui a jetée le Conseil Constitutionnel. Dans une semaine, il fera une proposition qui découlera des recommandations qui lui sont faites aussi bien par des politiques que par les mouvements de la société civile. Macky et les maximalistes qui l’ont poussé à sa perte savent parfaitement que l’heure n’est plus à la ruse et au bras de fer.
Pour transcender l’équation qui lui donne le tournis, le Président se soumettra aux règles qui favoriseront la tenue de la présidentielle avant le 02 avril prochain.
Toutefois, eu égard à son caractère imprévisible, le Président en fin de mandat doit être écarté de la conduite des opérations. Cela stipule bien entendu que le CC et la CENA usent de toutes leurs prérogatives pour un déroulement correct du processus électoral et, à terme, proclament des résultats empreints du sceau de la transparence car reflétant la souveraineté populaire. Ainsi, les électeurs auront le sentiment et l’espoir d’avoir élu un homme à la hauteur du Sénégal.
Voilà, en quelques chapitres, les enseignements que je retiens de la décision du Conseil Constitutionnel en date du 15 février 2024.
MBAGNICK DIOP
Journaliste à la retraite (Le Soleil, Takusaan, Sopi, Le Témoin, Ics)