L'INCONNU OUSMANE SONKO
Principal adversaire du président Sall, le leader de Pastef crie au complot depuis sa cellule. Alors que le délai de dépôt des dossiers arrive à échéance, son équipe bataille pour obtenir les formulaires de candidature
À trois jours de la fin du dépôt des dossiers de candidature à l'élection présidentielle du 25 février 2024, l'incertitude plane quant à la participation d'Ousmane Sonko, principal opposant au président Macky Sall. Incarcéré depuis août dernier, le leader du parti Pastef accuse le pouvoir de tout faire pour l'empêcher de se présenter, selon les informations rapportées par le site d'information La Tribune.
Alors que le délai approche à grands pas, la population sénégalaise s'impatiente, à l'image de Mustafa Fall, chauffeur de taxi dans la capitale Dakar. « Tout cela dure depuis trop longtemps, il est temps que nous sachions vers où nous allons », déplore-t-il auprès du média, faisant référence aux multiples affaires judiciaires visant M. Sonko depuis deux ans et qui paralysent la vie politique.
Car l'opposant de 49 ans, arrivé troisième du scrutin de 2019, a été radié des listes électorales en août dernier. Quelques semaines après son incarcération pour « appel à l'insurrection » et « atteinte à la sûreté de l'Etat », il avait déjà été condamné par contumace à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse » dans le cadre d'une accusation de viol, qu'il dénonce comme un « complot » ourdi par le chef de l'Etat Macky Sall pour l'écarter du jeu électoral.
Pourtant, deux juges ont récemment ordonné sa réintégration sur les listes. Mais son mandataire Ayib Daffé, député, affirme à La Tribune que les administrations concernées, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur, bloquent l'accès aux dossiers de candidature. Mardi dernier, la Direction générale des élections (DGE) leur a même refusé les formulaires de parrainage, selon des propos rapportés.
Dans ces conditions, l'équipe de campagne compte sur un éventuel recours devant le Conseil constitutionnel, seul habilité à valider les candidatures au 20 janvier. « Si le Conseil accepte d'examiner sa demande, ce sera déjà une victoire », estime Babacar Ndiaye, directeur de recherche au think tank Wathi, cité par le média en ligne. Le verdict définitif ne tombera donc que dans moins d'un mois. D'ici là, tous les scénarios semblent possibles, y compris celui d'une campagne menée depuis la cellule pour Ousmane Sonko.