RIEN N’EMPÊCHE KHALIFA SALL D’ÊTRE CANDIDAT EN 2024
Avocat de la Grande Coalition Wallu Sénégal sur le recours intenté contre la victoire de Bby à la Ville de Pikine, Me Mamadou Ndiaye affirme disposer« d’éléments probants ».
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Avocat de la Grande Coalition Wallu Sénégal sur le recours intenté contre la victoire de Bby à la Ville de Pikine, Me Mamadou Ndiaye affirme disposer« d’éléments probants ».Dans cet entretien accordé à Bes bi, le nouveau maire de Thiaroye-Sur-Mer, membre de Taxawu Sénégal, est convaincu que rien n’empêche Khalifa Sall de briguer le suffrage des Sénégalais en 2024.
Vous venez d’effectuer votre passation de service. Comment s’est-elle passée ?
Ça s’est passé dans les règles de l’art. Je dirais dans les normes comme on s’y attendait. Nous avons accompli toutes les formalités nécessaires en présence du préfet. Le maire sortant nous a fait la situation de la commune. Il nous a également transmis les documents afférents à la gestion de la municipalité. Après cela, un procès-verbal a été établi et signé. Mais puisque nous n’avons pas eu le temps nécessaire pour éplucher tous les documents, nous avons effectivement, après une lecture en diagonale, signé le procès-verbal sous réserve.
Pouvez-vous revenir sur votre choix consistant à diriger la liste Yewwi askan wi ici à Thiaroye-Sur-Mer ?
On connaît Me El Mamadou Ndiaye en tant qu’avocat. Mais au-delà de ma profession, j’ai toujours fait de la politique. Je suis membre du Parti socialiste (Ps) depuis 2006, conseiller municipal dans cette commune depuis 2009. Je suis un acteur politique et je milite à la base au niveau de Taxawu Sénégal. Évidemment, aujourd’hui, nous sommes dans la coalition Yewwi askan wi. Et avec les alliés, nous avons battu campagne avec des jeunes et la population nous a fait confiance. Nous étions sur le terrain depuis plus d’un an. Aujourd’hui, cette victoire reste la consécration d’un travail de longue haleine.
Est-ce que l’on ne pourrait pas voir la main de Khalifa Sall derrière votre investiture ?
Je ne crois pas que mes relations avec Khalifa aient impacté sur mon choix en tant que candidat de Yaw. Je peux dire que Khalifa Sall est comme un père pour nous autres. Nous l’avons connu en tant que ministre, en tant député au Ps. Nous sommes venus militer au sein de ce parti. En un moment donné, de la vie politique, nos points de vue se sont convergés et nous avons cheminé ensemble. Je l’ai beaucoup plus pratiqué lorsqu’il était en prison. Et il nous a énormément inspirés en tant qu’homme, en tant qu’acteur politique. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être des Khalifistes. Il nous a accompagnés dans le cadre de notre combat politique.
Comment se sont passées les élections à Thiaroye-Sur-Mer ?
Ça n’a pas été facile pour nous parce que nous avions en face un maire qui a fait 22 ans dans la municipalité. Il avait de fortes racines dans la commune. À côté, nous avions la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) avec ses moyens et tout ce qu’elle avait comme potentialités. Et notre coalition était essentiellement dirigée par des jeunes. Nous nous sommes battus. Pour nous, il était hors de question que l’on rate ces élections. C’est pourquoi nous n’avions ménagé aucun effort pour y arriver. On est parti voir les populations, les sensibiliser et elles ont adhéré à notre projet. Il fallait impérativement gagner ces élections pour pouvoir changer véritablement notre localité.
Vous êtes l’avocat du candidat de Wallu Sénégal, Cheikh Dieng, qui a déposé un recours pour contester les résultats des élections à la Ville de Pikine. Où en êtes-vous avec ce dossier ?
En tant qu’avocat, je ne pourrais pas entrer dans les détails du dossier. Mais je dois dire qu’à la suite de la proclamation des résultats des élections municipales, la coalition Wallu nous a saisis d’un dossier qui montre d’énormes irrégularités. Nous estimons que ces élections ont été gagnées par la coalition Wallu Sénégal. C’est la raison pour laquelle, avec les éléments qu’ils ont mis à notre disposition, nous avons intenté un recours. Et nous avons bon espoir que si le droit est dit, Wallu Sénégal retrouvera sa victoire. La Cour d’appel a un délai d’un mois pour statuer. Aujourd’hui, nous sommes dans l’attente d’une convocation pour aller plaider devant la Cour d’appel.
Quels sont les éléments probants dont vous disposez ?
Je ne pourrais pas le dire ici. Mais ce qui est sûr, c’est que nous avons des éléments sûrs qui attestent que d’énormes irrégularités ont été constatées dans la ville de Pikine lors de cette élection. Ces éléments, nous les avons versés au dossier. Une fois devant la Cour d’appel, nous allons plaider en nous appuyant sur ces éléments. Et encore une fois, nous attendons que le Droit soit dit.
Quels sont les projets de Me El Mamadou Ndiaye pour la commune de Thiaroye-Sur-Mer ?
Nous avons battu campagne sur la base d’un projet politique basé sur une vision : bâtir un Thiaroye viable, compétitif et attractif. Nous avons séduit les populations de Thiaroye par le biais de notre programme qui tourne autour de trois axes. D’abord, le capital humain, le cadre de vie, mais surtout, l’aspect économique. Comment faire pour que Thiaroye-Sur-Mer puisse revivre ? Nous sommes partis d’un constat. Dans le passé, Thiaroye était un vivier pour la région du Cap-Vert. Aujourd’hui, nous sommes en train de vivre d’énormes difficultés. C’est pourquoi, nous accordons une part importante à cet aspect économique. Concernant le cadre de vie, nous estimons que Thiaroye doit être refait. C’est pourquoi, l’environnement et l’assainissement constituent un aspect important dans notre programme. Notre offre a été globalement acceptée par les Thiaroyois. Maintenant, il nous appartient, en tant que politiques, de mettre en œuvre ce programme.
Vous êtes de l’opposition, allez-vous travailler avec l’État dans le cadre de la réalisation de votre programme ?
Je l’ai toujours dit et compris, je fais toujours la distinction entre la politique et l’État. L’État étant apolitique, en tant qu’autorité élue, nous avons l’obligation de travailler avec lui. L’État, également de son côté a l’obligation de travailler avec les collectivités locales sans tenir compte de la coloration politique des maires. Je suis disposé à travailler, en tant que républicain, avec l’État, comme toutes les autres structures qui sont disposées à travailler avec les collectivités territoriales. Pour que les collectivités marchent, on n’a pas besoin que le maire soit du même bord politique que le président de la République. Ce raisonnement ne doit pas tenir dans un État de droit. Nous nous réclamons d’un État républicain et démocratique, c’est tout à fait normal que l’opposition tienne certaines collectivités locales. En tout état de cause, chacun a sa partition à jouer. De notre côté, nous ferons tout ce qui relève de notre domaine pour tendre la main à l’État à chaque fois que de besoin.
Vous êtes avocat de Khalifa Sall, il a déclaré sa candidature à la Présidentielle de 2024. Ne craignez-vous pas qu’il soit bloqué par son inéligibilité ?
Chaque Sénégalais a le droit de briguer le suffrage de ses compatriotes. Vous parlez de l’éligibilité ou non de Khalifa Sall, mais moi, je serai toujours constant sur ce sujet. Je n’étais pas du tout d’accord avec l’invalidation de sa candidature en 2019. Je l’avais démontré avec des arguments de droit. Je ne suis pas convaincu que Khalifa Sall ait perdu ses droits civiques à telle enseigne qu’il ne pouvait pas se présenter. Nous estimons que pour perdre ses droits, cela devrait résulter d’un jugement. Jamais un jugement n’a privé Khalifa Sall de ses droits. Par conséquent, j’estime qu’il peut valablement candidater en 2024.