UNE JONCTION ENTRE LE REWMI ET LA REPUBLIQUE DES VALEURS SE DESSINE
Après la triple victoire de l’opposition d’alors lors des élections locales et législatives de 2022, mais aussi à la dernière présidentielle, une nouvelle carte politique s’est dessinée à Thiès, après un règne de près de 20 ans du Rewmi
Après la triple victoire de l’opposition d’alors lors des élections locales et législatives de 2022, mais aussi à la dernière présidentielle, une nouvelle carte politique s’est dessinée à Thiès, après un règne de près de 20 ans du Rewmi. Cette nouvelle carte va inéluctablement se préciser au soir du 17 novembre 2024. Et d’ores et déjà, l’idée d’une jonction entre le Rewmi et la république des Valeurs (RV) est de plus en plus agitée pour, au-delà des législatives, aller vers d’autres conquêtes électorales.
Les dernières victoires électorales de l’opposition d’alors à Thiès marquent une nouvelle étape dans la configuration politique à Thiès. En effet, depuis que l’hégémonie du puissant Parti Socialiste (PS) alors au pouvoir a commencé à basculer en 1996, la capitale du Rail est restée fidèle à l’opposition. Après la victoire euphorique des libéraux en 2000, le cité est restée dans le giron du pouvoir, mais suite aux démêlées politiques entre Idrissa Seck et Me Abdoulaye Wade, elle a retrouvé le camp de l’opposition où elle est restée pendant près de 20 ans. Cette tradition politique collée à la cité du Rail va-t-elle être bouleversée avec l’avènement du nouveau régime ? C’est pour le moment difficile d’apporter une réponse précise à cette question. Mais ce qui est sûr, c’est que les choses commencent à bouger dans l’arène politique locale. C’est dans ce cadre que nos sources révèlent que Thierno Alassane Sall président de la République des Valeurs (RV) a rencontré une frange de Rewmi, notamment de la commune de Thiès-Ouest, pour un soutien lors du scrutin du 17 novembre.
Et au-delà des législatives, une option est annoncée, allant dans le sens de la construction d’une nouvelle coalition vers les rendez-vous électoraux à venir, précisément les prochaines élections locales. Certains ont marqué leur intérêt tandis que d’autres ont soutenu l’idée qu’ils aillent d’abord discuter avec Idrissa Seck pour une éventuelle orientation à donner à la base, dans ce sens. Les mêmes sources renseignent d’ailleurs qu’avant les législatives, Thierno Alassane Sall a eu à rencontrer Idrissa Seck, pour une éventuelle alliance lors de ces législatives, mais ce dernier avait déjà donné sa parole ailleurs. Cependant, à l’issue de la rencontre entre Thierno Alassane Sall et cette frange de Rewmi, aucune décision n’a été prise, mais l’idée est de poursuivre la réflexion, pour éventuellement sceller prochainement une entente.
En tout cas, aux yeux de plusieurs acteurs politiques de Thiès, la mise d’un terme à la carrière politique du président Idrissa Seck serait un véritable gâchis, car il n’a posé aucun acte qui mérite un tel sort, «d’autant plus que ceux qui s’agitent aujourd’hui ont faire pire que ce qui lui est reproché. Et de telles reproches sont seulement liées au fait que le président Idrissa Seck a toujours préféré mettre le focus sur l’intérêt du pays, en acceptant de répondre à la main tendue de Me Abdoulaye Wade d’abord, puis du Président Macky Sall. Malheureusement, une telle démarche a été transformée en souillures sur sa trajectoire par des politiciens mal intentionnés».
En attendant cette mise à jour de la carte politique, les différents leaders locaux poursuivent leur randonnée dans le cadre de la campagne électorale, chacun voulant que sa famille politique se taille une place de choix dans cette inéluctable reconfiguration. C’est pourquoi, lors de visites de proximité ce week-end, Abdou Mbow a tiré sur le camp présidentiel. Il a déclaré que dans le contexte actuel, l’intérêt personnel doit être banni et que toutes les énergies soient orientées vers les défis de développement du pays. C’est tout le sens, à ses yeux, de la mise en place réussie de l’inter-coalition, dont le seul objectif est le progrès du Sénégal. Et pour ce faire, dit-il, beaucoup de leaders ont renoncé aux privilèges personnels pour se mettre exclusivement au service des aspirations des populations.
Selon lui, pour redorer son blason, le parti au pouvoir n’a trouvé rien de mieux à faire que de recourir à une vaste campagne de transhumance, parce que tout simplement ses 8 mois de gouvernance ne sont marqués que par un recul dans tous les domaines, le désespoir, notamment dans les rangs de la jeunesse, ce qui exacerbe le phénomène de l’émigration clandestine. C’est la raison pour laquelle, il souligne qu’il n’est pas exclu qu’il se tourne vers des fraudes massives, car il sait qu’il a été lâché par les populations. Abdou Mbow est d’avis que la transhumance est de nature à détruire la morale et la dignité dans la politique.
En meeting à Mékhé, Thierno Alassane Sall tête de liste de la coalition Sénégal Kese a quant à lui assimilé les transhumants à des criquets pèlerins. Il ajoute que ceux qui étaient jetés en pâture, accusés de détournements, sont en train de se ruer vers les rangs de PASTEF. Pour lui, c’est nauséabond d’autant plus que certains étaient déjà investis dans les listes de l’opposition.