UNE LOURDE CHARGE POUR L’ETAT
Le couplage des élections est-il un simple calcul politique ou une volonté de faire des économies pour l’Etat ? En tout cas, tout le monde s’accorde que les élections coûtent très cher au Sénégal.
L’idée de coupler les élections locales prévues au mois de décembre aux élections législatives est agitée depuis quelques temps par les proches de la mouvance présidentielle. Est-ce un simple calcul politique ou une volonté de faire des économies pour l’Etat ? En tout cas, tout le monde s’accorde que les élections coûtent très cher au Sénégal.
La démocratie n’a pas de prix, mais elle a un coût. En tout cas, l’organisation d’élections demande beaucoup de moyens financiers et logistiques. Chaque candidat pour l’élection présidentielle et chaque liste de parti pour les législatives ou les locales coûtent à l’Etat des millions voire des milliards de francs Cfa. Dans le projet de loi des finances 2011, il y a eu un gonflement du budget de fonctionnement de la Direction des élections qui est passé de 512,8 millions en 2010 à 4,014 milliards en 2011. Soit une hausse de 4 milliards, représentant la somme logée dans la rubrique «Dépenses d’élections». Les législatives de cette année ont été les plus coûteuses au Sénégal.
De la révision du fichier électoral à la confection de nouvelles cartes d’identité biométriques, synonymes de cartes d’électeurs en passant par l’impression des de tonnes de bulletins, sans compter d’autres dépenses afférentes. Le Directeur des élections avait d’ailleurs fait savoir que rien que pour la confection des bulletins, c’est 5 milliards de francs, plus 4 autres pour les dépenses afférentes. La présidentielle du 24 février passée a également coûté à l’Etat du Sénégal 13 milliards de francs Cfa. En effet, lors d’une rencontre avec la presse, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye avait révélé que 5 milliards F CFA ont été dépensés pour les cartes d’électeurs, dans le cadre de l'élection présidentielle du 24 févier 2019.
Les frais liés à la couverture télévisuelle (Radio-télévision nationale) constituent une autre charge non moins importante. Il avait été affecté à la caravane de chaque candidat à la présidentielle toute une équipe de techniciens, caméraman, preneur de son, journaliste, chauffeur, véhicule, carburant, devant l’accompagner durant le périple de sa campagne électorale dans les 45 départements pendant les 21 jours de campagne. Dans un pays en développement comme le Sénégal où le déficit budgétaire se traduit par des emprunts que l’État doit contracter au cours de l’année et face à la situation économique difficile, il est permis de se demander si cette enveloppe décaissée presque chaque année pour organiser des élections n’est pas excessive. D’où l’impérieuse nécessité de penser au couplage des élections pour faire souffler les finances publiques sénégalaises.