AU MOINS 30 FEMMES ENCEINTES CONSULTÉES À DIOGHÈRE

Dioghère (Sédhiou), 9 avr (APS) – Plus de trente femmes enceintes ont été examinées médicalement au cours d’"une consultation itinérante" menée par deux sages-femmes, jeudi, à Dioghère, dans le département de Sédhiou (sud), a constaté l’APS.
"Périodiquement, nous organisons des tournées itinérantes pour nous rapprocher des populations qui ont des difficultés d’accès aux structures de santé. Lors de ces déplacements, il nous arrive de consulter plus de femmes (plus de 30) enceintes en une journée", a indiqué l’infirmière Ngor Guèye, chef du poste de santé de Marakissa, un village situé à une trentaine de kilomètres de la commune de Sédhiou.
Mme Guèye était jeudi à Dioghère, un village situé à près de 15 kilomètres de son poste de santé, à l’occasion d’une visite de presse (5-8 avril) organisée par l’Unicef – l’agence des Nations unies chargée de l’enfance - dans le cadre du Fonds MUSKOKA. Ce fonds français a été baptisé au nom d’une ville canadienne, qui a abrité un sommet du G-8, en 2010.
La France s’était engagée à investir 95 millions d’euro (environ 62,3 milliards de francs CFA), de 2010 à 2015, pour soutenir le travail de quatre agences des Nations unies intervenant dans la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile.
Les "consultations itinérantes" soutenues par ce fonds ont fortement contribué à la baisse de la mortalité néonatale dans les 14 villages que polarise le poste de santé de Marakissa, soit 8.447 habitants, selon Mme Guèye.
"Notre campagne a fortement réduit la mortalité néonatale. Nous effectuons des visites auprès des cases de santé villageoises, où nous rencontrons les femmes des villages environnants pour les consulter et leur donner des conseils. En cas de complication, nous les évacuons à Sédhiou", a-t-elle expliqué.
L’infirmière déplore l’insuffisance des moyens humains assurant la couverture sanitaire de cette zone, où les structures de santé sont souvent difficiles d’accès.
"Nous avons une ambulance, que nous ont offerte des amis vivant en Europe. Cette ambulance couvre les communes de Bémé, Djibabouya, Marakissa et Marssassoum. C’est dur de travailler avec peu de moyens, mais nous nous efforçons d’être au service des populations", a souligné Ngor Guèye.
"Il m’arrive de consulter jusqu’à 50 femmes enceintes par jour. Ces femmes n’ont pas du tout accès au poste de santé, elles n’ont pas non plus les moyens de se déplacer vers les structures de santé", a témoigné Gnima Coly, une sage-femme au service du district sanitaire de Sédhiou.
Youssouf Samaté, un adjoint du maire de Sansamba, l’une des communes du département de Sédhiou, pense que les élus locaux "font des efforts dont les résultats sont maigres, en raison de la forte demande" de soins de santé.
Il souhaite que les autorités renforcent la qualité du plateau médical de la région de Sédhiou, pour atténuer "la souffrance des populations".