EN GRÈVE, LE SAMU VEUT SOIGNER SON MAL
De meilleures conditions de travail, c’est ce que réclame le personnel soignant du Samu national. Posant un paquet de doléances sur la table des autorités, ces derniers observent depuis hier matin un arrêt de travail de 48 heures pour exiger considération
De meilleures conditions de travail, c’est ce que réclame le personnel soignant du Samu national. Posant un paquet de doléances sur la table des autorités, ces derniers observent depuis hier matin un arrêt de travail de 48 heures pour exiger plus de considération de la part de ceux qui les dirigent. Ils espèrent une ordonnance pour soigner leurs maux.
Hier et aujourd’hui, le cœur du dispositif médical est presque à l’arrêt : le Samu national a décrété une grève de 48h, en assurant juste les urgences vitales. Le personnel soignant du Samu national qualifie de «déplorables» ses conditions de travail et exige qu’elles soient «améliorées». «Le Samu national, à travers ses deux sections syndicales, le Sames et le Sutsas, tient à porter à l’attention de l’opinion publique nationale et internationale que derrière les efforts consentis par ce vaillant personnel soignant, se cachent des conditions de travail indescriptibles et complétement négligées par l’administration. En effet, le Samu fait face actuellement à une charge de travail insoutenable pour pouvoir atteindre les 308 heures de travail effectif par mois en moyenne. Un manque criard de personnel, des heures supplémentaires qui ne sont pas rémunérées, un retard de paiement des gardes. Je vous dis qu’on est restés pendant deux à trois mois sans percevoir les gardes du mois de février, un retard de paiement des salaires. Des conditions d’exercice difficiles liées à l’insuffisance en dotation de tenues de travail. Les équipements de protection individuelle font défaut», peste Dr Mouhamed Traoré, médecin-urgentiste au niveau du Samu national, Secrétaire général section Sames au niveau de cette structure, représentant du personnel au niveau du Conseil d’administration et délégué du personnel.
C’est un soignant malade ? Faisant face à la presse mercredi dans les locaux du Samu national, ce personnel poursuit sa litanie de dénonciation. «Pour rappel, nous intervenons 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 partout dans le pays, en bravant vents et tempête pour le bien-être des patients. Tout ceci couronné par un manque de reconnaissance pour ce travail acharné», appuie le personnel du Samu national. Observant depuis hier matin «un arrêt de travail de 48 heures renouvelables avec respect des urgences primaires», les travailleurs du Samu, après avoir «déposé une plateforme revendicative assortie d’un préavis de grève depuis le 26 février 2024 sur la table du directeur du Samu, ainsi qu’au niveau du ministère de la Santé et de l’action sociale», ont confectionné un paquet de doléances. «Les différents points de revendications sont le paiement intégral de nos sept mois d’arriérés de primes Covid-19 et la généralisation des primes Nepad pour l’ensemble du personnel contractuel. Le paiement des arriérés de nos indemnités de représentation médicales et paramédicales, ainsi que l’effectivité du paiement mensuel de cette dernière. L’avancement du personnel, le financement de la formation diplômante sachant qu’il y a un budget alloué au Samu national uniquement pour la formation. Le remplacement de notre Ipm qui est inutilisable. Le personnel veut se soigner et n’a pas accès aux soins du fait d’une Ipm qui est inefficace», déplorent-ils. «Aucune négociation sérieuse n’a été initiée par les autorités et malheureusement tous nos appels au dialogue ont été ignorés et nos attentes sont versées aux oubliettes», regrettent-ils. Ayant joué un rôle prépondérant durant la pandémie du Covid-19 en exposant la vie de leurs proches, ce personnel du Samu national réclame plus de considération, car le personnel soignant souffre.