GUINEE : «PANNEAU SOLAIRE», LA NOUVELLE DROGUE MORTELLE DES ORPAILLEURS
Docteur Thierno Bah, médecin, expert en politiques de drogue et directeur général de l’Institut itinérant de formation de prévention de lutte contre la drogue en Guinée s’est confié à Bés bi. Entretien.
En Guinée Conakry, les orpailleurs ont trouvé un stimulant qui leur permet de se surpasser. La nouvelle drogue porte le nom de «panneau solaire». Les orpailleurs rasent une partie de leur crâne sur laquelle ils collent la drogue. Docteur Thierno Bah, médecin, expert en politiques de drogue et directeur général de l’Institut itinérant de formation de prévention de lutte contre la drogue en Guinée s’est confié à Bés bi. Entretien.
Expliquez-nous cette nouvelle drogue populairement appelée en Guinée panneau solaire ?
Le panneau solaire est une drogue qui est consommée par les orpailleurs, mais surtout en Haute-Guinée, précisément dans les zones minières. Donc, dans la plus grande zone minière, Siguiri. La superficie du lieu fait 1/10 du territoire national avec plus d’un million d’habitants. La jeunesse représente 80%. Ce sont des gens qui viennent de tous les horizons.
Quels sont les composants de cette drogue dite panneau solaire ?
Un des composants de cette drogue, c’est le tramadol. Nous réalisons une étude toxicologique par rapport à cette drogue. Après les études, nous publierons les résultats. Pouvez-vous expliquer le mode de consommation de panneau solaire? Les consommateurs se rasent le crâne et collent dessus cette drogue en poudre. C’est que tant qu’il y a le soleil qui brille, ça vous donne beaucoup de courage et d’énergie. Toutefois, c’est une drogue nuisible pour la santé parce qu’elle agit directement sur le système nerveux central. Ce qui explique la dangerosité de cette drogue.
Quel est le taux de consommation de cette drogue ?
Au fait, il y a beaucoup de jeunes qui en consomment. Les études que nous avons réalisées en Guinée ont montré que le taux de prévalence est très élevé au niveau des jeunes, surtout la tranche d’âge de 18 à 35 ans. Plus de 40% des jeunes de cette zone sont victimes des conséquences de cette drogue. Aujourd’hui, cette drogue fait partie des causes de mortalité des jeunes dans cette zone.