LA GESTION DES DAGE POINTEE DU DOIGT
La Cour des comptes a publié son rapport triennal (2015-2018) portant sur le contrôle de la gestion de la Direction de l’administration générale et de l’équipement (Dage) du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas).
La Cour des comptes a publié son rapport triennal (2015-2018) portant sur le contrôle de la gestion de la Direction de l’administration générale et de l’équipement (Dage) du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas). Les vérificateurs ont listé les Dage qui ont eu à occuper la fonction dans ce département sous Awa Marie Coll Seck ( 2015 à septembre 2017) et Abdoulaye Diouf Sarr (septembre 2017 à mai 2022). Il s’agit, entre autres, de Ndèye Coumba Guissé Dramé, (27 juin 2012 au 06 février 2017), de Thiendella Babou (07 février au 20 octobre 2017), et de Ousseynou Ngom (depuis le 21 octobre 2017). Sur la gestion budgétaire, la Cour constate que les dépenses de personnel en 2015 étaient à 35 milliards de FCFA. Par contre, en 2018, elles s’élevaient à 42 milliards de CFA. D’autres dépenses comme celle du fonctionnement en 2015 étaient à 7 milliards Cfa. Et en 2018, elles sont à 10 milliards Cfa. Soit une hausse triennale de 3 milliards Cfa ; soit 1 milliard FCFA par an. «L’analyse de la gestion budgétaire a révélé des insuffisances dans la planification et des anomalies dans l’exécution du budget de la Dage», lit-on dans le rapport.
Détournement des fonds de la «couverture des événements religieux»
Dans ce chapitre, les fonds sont strictement destinés à la «couverture des événements religieux». Cependant, le rapport signale que le 7 novembre 2018, docteur Ndella Ndiaye Konaté, coordonnateur du (Pnq/Pronalin), à l’occasion de la 5ème édition du Congrès scientifique de la Fédération des associations qualité et sécurité en santé (Faqs) à Paris, avait bénéficié des fonds dédiés à la couverture événement religieux pour un montant de 600 000 FCFA. Le 12 novembre 2018, soit 4 jours après la participation de Mme Konaté au congrès scientifique de Paris, c’est la conseillère en communication, Aïssatou Touré qui avait participé au 1er Congrès international du don et de la transplantation d’organes à Antalya (Turquie) pour un montant de 900 000 FCFA. Le même jour, le directeur de cabinet, Dr Aloyse Waly Diouf avait participé à la 3e édition à Paris des rencontres Afrique pour un montant de plus d’1 million FCFA. Le rapport de la Cour des comptes montre qu’Ousseynou Ngom, Dage du ministère, est censé connaître la destination des fonds de cette rubrique. Cependant, M. Ngom Avait décaissé plus d’1 million Cfa, des fonds dédiés à la «couverture et aux événements religieux», pour participer à la 3e édition à Paris des rencontres Afrique. Ces quatre responsables ont décaissé plus de 3 millions FCFA des fonds dédiés à la couverture et aux événements religieux. « L’explication des pièces justificatives de ces dépenses a permis de constater que les événements décrits sur le tableau ne revêtent pas de caractère religieux de sorte que le chapitre (Dage –couverture évènements religieux) n’aurait pas dû être utilisé pour imputer les montants correspondants», s’indigne la Cour.
Les fonds de Dalal Jam imputés
Une autre pratique a attiré la vigilance de la Cour des comptes. Pour les travaux de rénovation des bureaux du 1er étage du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas), un montant de plus 16 millions Cfa a été imputé sur le titre 5 (dépense d’investissement). Le rapport signale que cette rubrique est réservée à la construction et à l’équipement de l’hôpital Dalal Jam. La Cour des comptes déplore cette pratique du Dage. «Il est constant que le paiement des travaux du siège imputé sur le chapitre consacré à la construction et l’équipement de l’hôpital Dalal Jam constitue une violation des règles budgétaires, notamment en matière d’imputation de la dépense», s’offusque-t-elle. Interpellé par la Cour, le Dage Ousseynou Ngom «prend acte de l’observation de la Cour», mais estime que «les travaux du siège constituent une dépense d’investissement, et ne pouvaient être imputés sur le chapitre budgétaire dédié à la gestion du siège».