LA SOUVERAINETE PHARMACEUTIQUE SERA AU CŒUR DES DEBATS
La pandémie de Covid-19 a montré que l’Afrique ne peut pas continuer à importer des médicaments. Cette problématique a suscité la tenue d’un forum à Dakar.
En prélude au forum pharmaceutique international qui se tiendra du 1er au 4 juin dans la capitale sénégalaise, le comité d’organisation du forum a fait face à la presse hier pour décliner les grands axes de cet évènement.
La pandémie de Covid-19 a montré que l’Afrique ne peut pas continuer à importer des médicaments. Cette problématique a suscité la tenue d’un forum à Dakar. Selon le président du comité d’organisation de cet évènement, Dr Ameth Niang, les professionnels de la pharmacie se sont donné rendez-vous pour pouvoir contribuer à l’effort du déploiement de mission de santé publique. «Ce forum va sortir l’Afrique d’un certain nombre de défis qui s’appellent la souveraineté pharmaceutique, des médicaments de qualité mais aussi accessibles. Il faut que l’Afrique se dote d’une agence africaine du médicament à l’image de ce qui se fait en Europe», explique-t-il.
Pour lui, le continent africain ne peut plus être dans une dynamique de proportion d’importation de médicaments à 95% sur 5% de production. «L’une des ambitions les plus importantes est de se doter d’une plateforme qui va permettre à toutes les entités de réfléchir et faire des propositions à l’autorité politique pour que la souveraineté pharmaceutique puisse être une réalité. L’industrie pharmaceutique constitue les moyens les plus sûrs pour que l’Afrique puisse se doter la capacité à pouvoir produire pour elle-même et par elle -même»
Une position que partage le président du Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal, Dr Assane Diop, qui pense que ce forum va créer un cadre approprié d'échange et de réflexion pour l'ensemble du secteur pharmaceutique. «En effet, 25 pays seront représentés et il y aura plus d'un millier de participants pour réfléchir sur les opportunités qui s'offrent à l'Afrique pour lancer la production locale de médicaments. L’ Afrique est le continent qui produitle moins de médicaments et qui dépend à plus de 95% de l'extérieur, notamment des pays occidentaux et asiatiques dans la production de médicaments». Il estime que l’Afrique ne saurait développer l’industrie pharmaceutique en se limitant au marché national. «L’Afrique est obligée de s’organiser en pôle pour aller vers la souveraineté pharmaceutique. Nous n’avons qu’un seul objectif, c’est de faire en sorte que le Sénégal puisse être la terre d’où partira le développement de l’industrie pharmaceutique africaine. Notre souhait est qu’au sortir de cette édition, que l’Afrique puisse être indépendante en matière de médicaments»
EN 2021, L’AFRIQUE A PERDU 15000 MILLIARDS SUR LE MARCHE DE LA PRODUCTION DE MEDICAMENTS
Pour assurer la souveraineté pharmaceutique, souligneDrAssane Diop, il faut trois facteurs que sont notamment le volume, le coût de production mais aussi la protection de la production locale. «EnAfrique, il y a des disparités. Certains pays font la différence comme la Tunisie, l’Egypte, le Maroc, l’Algérie où 80% de la consommation sont produits localement. Par contre pour les pays subsahariens, c’est encore très faible», se désole-t-il. En 2021 alors que le marché du médicament mondial se chiffrait à 1531 milliards de dollars, indique Dr Assane Diop, l’Afrique n’a produit que 25 milliards de dollars. «Il y a un écart énorme. Nous avons perdu 150 000 milliards pour l’Afrique», renseignet-il.